Hitman: Agent 47

Hitman: Agent 47
Titre original:Hitman: Agent 47
Réalisateur:Aleksander Bach
Sortie:Cinéma
Durée:85 minutes
Date:27 août 2015
Note:

L’histoire d’un assassin génétiquement modifié pour être la parfaite machine à tuer. Sa dernière cible est une multinationale dont l’objectif est d’obtenir le secret du passé d’Agent 47 pour créer une armée de tueurs dont les pouvoirs surpasseront même les siens. Faisant équipe avec une jeune femme qui détient peut-être un secret permettant d’affronter leurs puissants ennemis clandestins, 47 fait face à des révélations étonnantes concernant ses origines et se prépare à se battre avec son adversaire le plus redoutable.

Critique de Mulder

Après Les 4 Fantastiques de Josh Trank, consternante adaptation et reboot d’une des meilleures séries de comics Marvel, Hitman : Agent 47 est actuellement au cinéma et il faut reconnaitre que c’est une nouvelle fois une adaptation complètement ratée que nous propose les studios 20th Century Fox. Les scénaristes Michael Finch et Skip Woods (Opération espadon (2001) et les décevants Die Hard : belle journée pour mourir (2013), Sabotage (2014)..) nous livrent donc une histoire dépourvue de toute sensation et semblable à un jeu vidéo dont la seule volonté serait d’aligner avec plus ou moins de conviction des scènes d’action insipides et incohérentes.

La série de jeux vidéo Hitman lancée en 2000 permettait aux joueurs de s’identifier à un tueur génétiquement modifié aussi intelligent que véritable machine à tuer. Ce jeu développé par IO interactive sous l’egide de Eidos Interactive (2000-2009) puis Square Enix (depuis 2009) proposait une vue à la troisème personne et reposait sur des phases d’infiltration et de combats divers et variés. Développé sur PC et divers consoles au fil du temps (Gamecube, Playstation, 2 et puis 3, Xbox et Xbox360 gagna une réelle réputation pour la richesse du scénario sur lequel reposaient les différents jeux vidéos mais aussi au soin apporté à leur réalisation graphique. Déjà adapté au cinéma par un des deux scénaristes du film Skip Woods et par le réalisateur Xavier Gens, ce film avait au moins le mérite de proposé une véritable intrigue et reposait sur trois comédiens en parfaite alchimie Timothy Olyphant, Dougray Scott et Olga Kurylenko. Malheureusement ce reboot semble avoir connu un montage difficile et témoigne de la volonté des studios 20th Century Fox de proposer un film d’action pur et dur au détriment de la psychologie des personnages et d’une véritable intrigue.

Reprenant certains éléments du jeu comme l’organisation du syndicat, le film oppose ce groupuscule à l’agent 47. Ce dernier doit retrouver et éliminer le scientifique ayant créé cette armée d’agents surentraînés et sa fille. Il s’ensuit ainsi de multiples affrontements et courses poursuites dans différents pays du globe (Berlin, Singapour..). La trop courte durée du film peut expliquer en quelque sorte les soucis liés au montage auxquels ont été confrontés les studios 20th Century Fox. Le film aurait ainsi gagné à être plus long et ainsi donner plus de vie aux personnages principaux. Dépourvus réellement d’idées nouvelles, les scénaristes s’inspirent des films d’action hong-kongais comme des films de super-héros récents (on pense à Wolverine pour le côté indestructible de l’agent 47). Malheureusement le casting n’arrive guère non plus à nous convaincre. Rupert Friend n’arrive pas à nous faire oublier le charme discret de Timothy Olyphant dans le même rôle. Son personnage semble ainsi être un Terminator de pacotille cherchant par tous les moyens d’accomplir sa mission, éliminer non pas Sarah Connors mais Katia van Dees et Litvenko. Certes la présence du comédien Zachary Quinto (série Heroes, Star Trek Into Darkness (2013)..) aurait pu apporter une certaine plus-value à ce film mais il n’en est rien et son personnage de tueur mutant n’arrive pas à prendre vie sous nos yeux.

La plus grande erreur vient d’une structure chaotique et d’un dernier acte incompréhensible qui ne cherche qu’à aligner des scènes d’action sans jamais pouvoir égaler celles des films qui l’ont précédé. Lorsque l’agent 47 rentre dans un immeuble des forces de l’ordre, il est impossible de ne pas penser à l’un des meilleurs passages du premier film Matrix mais malheureusement celle-ci ne l’égale pas et manque vraiment d’une mise en scène efficace et performante. On pense également dans de nombreuses scènes à la saga Le Transporteur mais Rupert Friend n’a ni la carrure de Jason Statham ni l’humour de son personnage de Frank Martin (la forte présence de la marque Audi dans le film n’est pas un pur hasard). On se doute que le réalisateur polonais en est à son premier film et qu’il a dû suivre aveuglement la demande des studios 20th Century Fox de proposer un divertissement qui puisse plaire au plus grand nombre et pas trop violent. En ce point la simple interdiction au moins de 12 ans du film le dessert complètement. Hitman, Agent 47 aurait pu donner lieu à un grand film d’action s’ il avait reposé sur un meilleur scénario et la présence d’un réalisateur habitué aux films d’action et sachant pertinemment ce qu’attend le public. Le résultat obtenu ne rend ni les honneurs que mérite cette saga culte des jeux vidéos ni ne propose un film d’action efficace, intelligent et sans faille.

On regrette donc presque la première adaptation au cinéma de l’agent 47 et on espère ne plus avoir droit à un tel mauvais reboot cette année de la part des studios 20th Century Fox. Deux pratiquement en un même c’est déjà trop pour une année entière.

Vu le 05 aôut 2015 au Club de l’Etoile , en VO

Note de Mulder: