Rage au ventre (La)

Jake Gyllenhaal s’est imposé par des choix judicieux tout simplement comme étant l’un des meilleurs comédiens actuels de sa génération. Il aura fallu attendre l’excellent film de Richard Kelly, Donnie Darko (2001) pour que celui-ci puisse se faire connaître et apprécier par un public plus important. Hormis un blockbuster décevant (Prince of Persia, les sables du temps (2010)), ce comédien a toujours préféré un bon script et un bon réalisateur plutôt que d’aligner des blockbusters boursouflés et inintéressants (exception faite du jour d’après (2004) l’un de meilleurs films de Roland Emmerich à ce jour). Ainsi en travaillant avec des réalisateurs tels Sam Mendes, Ang Lee, David Fincher, Denis Villeneuve et David O Russell il a pu interpréter des personnages ambigus, complexes et originaux. C’est cette même approche qui l’a amené à interpréter le boxeur Billy Hope qui après le décès de sa femme, perd toute sa fortune et sa volonté de se battre hormis pour récupérer sa fille en maison d’accueil.

De nombreux films ont mis en scène un boxeur ayant existé (Ali (2001), Raging Bull (1980)..) ou fictif (saga Rocky (1976-2007), Million Dollar baby (2004), fighter (2010)…). En découvrant La rage au ventre impossible de ne pas se souvenir de ces films qui se passent aussi bien sur le ring ou qui mettent en scène ces sportifs dans leur vie privée. Le scénariste Kurt Sutter qui a fait ses armes sur deux séries violentes (The Shield, Sons of Anarchy) et qui a signé le scénario de The Punisher Zone de guerre (2008) nous livre ici une peinture très réaliste du monde guère reluisant de la boxe où l’argent corrompt le système et laisse les réels boxeurs s’entraîner dans des clubs peu reluisants. Par certains côté le personnage Billy Hope nous rappelle celui de Rocky Balboa, les deux viennent de milieux pauvres et ont connu la gloire et le succès avant de retomber (on pense inévitablement à Rocky V, le moins réussi de la saga). Dans ce sens, La rage au ventre nous montre également l’entraînement du personnage principal et son envie de remonter sur le ring pour récupérer sa place de champion de monde et sa fille par la même occasion.

De la même manière que Sylvester Stallone, le réalisateur Antoine Fuqua nous montre des combats de boxe très réalistes dans lesquels les coups tombent et le sang coule à flot. Pourtant, il faut admettre que le casting de La rage au ventre l’emporte sur celui de la fameuse saga, Jake Gyllenhaal est ainsi parfait une fois de plus et un véritable comédien aussi à l’aise dans une comédie, dans un thriller ou un film d’action. Le casting est complété par un rôle très court mais important campé par Rachel McAdams (Maureen Hope) et par les comédiens de second rôle également parfaitement à l’aise tels Forest Whitaker (on ne redira jamais à quel point celui-ci est un excellent comédien) , Curtis '50 Cent' Jackson, Miguel Gomez ..

Le réalisateur Antoine Fuqua s’est forgé une réputation solide en qualité de metteur en scène de films d’action et de thrillers violents (Le Roi Arthur (2004), Shooter tireur d'élite (2007), Equalizer (2014)). Il se révèle très à l’aise ici aussi bien dans les scènes dramatiques que lors des nombreuses scènes de combats de boxe. Une nouvelle fois, sa réalisation musclée donne la part belle aux comédiens et matière à développer leur personnage. Le film bénéfice également d’une bande sonore intéressante en ayant comme producteur exécutif Eminem de l’album relatif à ce film. On retrouve ainsi deux morceaux inédits Phenomenal et Kings Never Die sur celui-ci.

La rage au ventre est avec Equalizer les deux films les plus réussis à ce jour du réalisateur Antoine Fuqua et on ne peut que vous conseiller de le découvrir en salles voir prochainement lors de sa sortie vidéo.

Vu le 07 août 2015 au Gaumont Disney Village, Salle 16, en VF

Note de Mulder: