Everest

Everest
Titre original:Everest
Réalisateur:Baltasar Kormakur
Sortie:Cinéma
Durée:122 minutes
Date:23 septembre 2015
Note:

Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.

Critique de Mulder

L’opposition entre un milieu hostile naturel et l’homme n’est guère un sujet récent et a souvent été traité au cinéma dans de nombreux films d’aventure. On pense ainsi inévitablement à des films récents ou non comme Gerry (2002), Rescue dawn (2006), Into the wild (2007), 127 heures (2011) et tant d’autres. Si le scénario du film Everest écrit par Simon Beaufoy (Full monty (1997)..) et William Nicholson (Mandela : Un long chemin vers la liberté (2013)..) est efficace c’est qu’il réussit à adapter intelligemment l’ouvrage autobiographique du journaliste Jon Krakauer, Tragédie à l’Everest. Ce dernier a assisté à la mort de plusieurs alpinistes experts sur cette montagne suite à une tempête catastrophique.

Le réalisateur Baltasar Kormákur a souhaité proposer un grand film d’aventure à l’ancienne et misé sur un réalisme authentique. Eprouvant et immersif, Everest gagne en efficacité ce qu’il perd par ailleurs en rythme et en recherche visuelle. Le réalisateur ne cherche donc pas à nous proposer un découpage serré des nombreuses scènes d’action mais de suivre de manière documentarisée cette ascension de la plus haute montagne du monde. Contraint de se dépasser continuellement pour rester en vie ces alpinistes vont se retrouver face à un danger dépassant leur aptitude physique. Comparé à des films se déroulant en montagne tel Cliffhanher (1993), l’objectif du film n’est pas de nous proposer un énième blockbuster vidé de tout sens mais plutôt une réflexion sur les dangers des sports extrêmes et sur la dureté de certains milieux naturels.

Loin de vouloir critiquer les décisions prises par ces alpinistes et qui amena la mort de huit d’entre eux, le film rend plutôt hommage à leur courage, à leur résistance et volonté de survivre. Pour ce faire, le réalisateur a pu s’entourer d’un excellent casting dans lequel on retrouve Jason Clarke, Jake Gyllenhaal, Josh Brolin, Sam Worthington mais aussi dans les rôles secondaires féminins Keira Knightley, Emily Watson et Robin Wright. Ainsi après notamment Contrebande (2012) et 2 Guns (2013) Baltasar Kormákur signe ici son cinquième film américain et le plus abouti à ce jour. Everest fait donc partie de ces œuvres fortes aussi intenses que viscérales qui vous immergent totalement dans un univers dangereux dans lequel la moindre erreur d’appréciation peut se révéler fatale. La mise en scène abrupte, un scénario respectueux de cette catastrophique expédition et surtout ce casting impressionnant sont autant de raison de se laisser emporter par ce film. Malgré le nombre important de personnages (les alpinistes, leurs épouses, la logistique), le film réussit parfaitement à éviter des lenteurs excessives et des présentations longues et sans fin. L’action occupe donc le premier plan du film et son réalisme appréciable en fait tout simplement un des films marquants de cette année.

Alors que le film Everest apparaît pour son réalisateur comme une métaphore de l’ambition, c’est surtout la réflexion qui s’en dégage qui prend tout son sens. Le thème de la survie sous-adjacent semble ainsi être une des thématiques chères à celui-ci. Ce thème a déjà été entrevu dans un de ces films précédents Survivre (2012) dans lequel un homme suite à un naufrage en pleine mer en Islande a dû nager dans une eau glaciale pour atteindre la terre ferme. Everest par son ampleur et son tournage en milieu naturel montre à quel point la survie repose non seulement sur une volonté humaine très forte mais surtout sur des conditions physiques poussées.

Vu le 4 septembre 2015 au CID, Deauville, en VO

Note de Mulder: