Green room

Green room
Titre original:Green room
Réalisateur:Jeremy Saulnier
Sortie:Cinéma
Durée:94 minutes
Date:27 avril 2016
Note:

Au terme d’une tournée désastreuse, le groupe de punk rock The Ain’t Rights accepte au pied levé de donner un dernier concert au fin fond de l’Oregon… pour finalement se retrouver à la merci d’un gang de skinheads particulièrement violents. Alors qu’ils retournent backstage après leur set, les membres du groupe tombent sur un cadavre encore chaud et deviennent alors la cible du patron du club et de ses sbires, plus que jamais déterminés à éliminer tout témoin gênant…

Critique de Mulder

Cette année le festival du cinéma américain de Deauville nous a permis de découvrir le troisième film de Jeremy Saulnier. Son précédent film Blue Ruin avait déjà été sélectionné à ce festival en 2013 (Blue Ruin). Nettement plus ambitieux mais aussi violent, Green room s’impose comme un thriller horrifique réussi et magnifiquement chorégraphié. Ainsi dans le cadre d’une tournée, un groupe de punk rock après avoir donné un concert dans un bar mal famé au fin fond de l’Oregon se retrouve être la cible du gérant de ce club et de ses hommes de mains. Scénariste et réalisateur Jeremy Saulnier semble privilégier plus le traitement que le scénario plutôt minimaliste. La plus grand partie du film se passe ainsi en huis clos et nous rappelle sans cesse le climax de Assaut de John Carpenter (1976) dont il semble être le digne rejeton. Ainsi, la musique occupe une place prépondérante dans le déroulement du récit et construit une véritable ambiance angoissante et sans espoir de retour.

La mise en scène et le découpage du film sont parfaitement en phase et ponctués de scènes très violentes plutôt rares dans les films sélectionnés en compétition lors des festivals du cinéma américain de Deauville. La bande son du film intègre des morceaux de groupes métal tels Poison Idea, Slayer et Poison Idea parfaitement en phase avec la tonalité du récit. Le réalisateur a aucun moment fait de ce groupe de punk rock des justiciers invincibles au contraire il leur laisse toute leur humanité et leur blessures pour mieux les personnaliser. Face à ce groupuscule néo-nazi personnalisé par le personnage de leader Darcy Banker, les personnages principaux vont devoir unir leur force et survivre face à l’assaut répété des hommes de mains de celui-ci.

Cependant en préférant opter pour la mise en place d’un cadre angoissant, le réalisateur et scénariste ne développe pas assez les personnages principaux et laissent des zones d’ombres plutôt surprenantes. On aurait ainsi aimé en savoir plus sur le personnage iconique de Darcy Banker tenu par Patrick Stewart et surtout sur les liens unissant ce groupe de punk rock. Malgré tout, le film fonctionne notamment par l’implication et la justesse des rôles principaux tenus par Anton Yelchin (Fright Night (2011)) et Imogen Poots (Need for Speed (2014)).

Green room reste certes un film mineur mais il retient notre attention par son rythme soutenu et une fin aussi intéressante que surprenante. Cette vision de l’Amérique profonde poisse et délaissée de tout repère est inquiétante car réaliste et contemporaine.

Vu le 8 septembre 2015 au CID, Deauville, en VO

Note de Mulder: