James White

James White
Titre original:James White
Réalisateur:Josh Mond
Sortie:Cinéma
Durée:88 minutes
Date:30 août 2016
Note:

Âgé d'une vingtaine d'années, James White mène une vie dissolue à New York, le jour comme la nuit. Lorsque sa mère tombe gravement malade, il doit accepter d'affronter la réalité et trouver l'énergie nécessaire pour faire face aux nouvelles responsabilités qui sont désormais les siennes.

Critique de Mulder

Josh Mond s’impose dès son premier film comme un réalisateur très prometteur. Ancien producteur (Afterschool (2008), Two Gates of Sleep (2010), Martha Marcy May Marlene (2011)…), Son premier film en qualité de scénariste et réalisateur lui a été inspiré suite au décès de sa mère du cancer. En gommant toute trace de superficialité, Josh Mond revient à un cinéma pur et intense. Ses deux personnages principaux James White et sa mère s’entredéchirent, se rejoignent dans leur malheur et leur détérioration physique et psychologique. James White a vingt ans ne travaille pas, boit sans modération et a du mal à s’impliquer personnellement. Toujours habitant chez sa mère sur laquelle il veille en permanence. Il sera obligé suite au passage de sa mère en phase terminale du cancer de devoir prendre des décisions et surtout assumer ses responsabilités.

Sur un sujet difficile, le réalisateur nous livre un film fort en émotion et surtout nous met face à nos démons, à la perte de personnes proches et face à nos erreurs. Cette descente en enfer de James White nous ouvre clairement les yeux sur notre incapacité émotionnelle à subir des événéments dramatiques sans pouvoir les maîtriser. Le recours à une réalisation sans aucune fioriture nous fait l’effet d’un film d’une intelligence rare et surtout parfaitement interprété. Les comédiens Christopher Abbott (A Most Violent Year (2014)..) et Cynthia Nixon (série Sex and the city..) sont tout simplement magnifiques de justesse et donnent leur personnage une épaisseur insoupçonnée.

James White est également un film proche émotionnellement du réalisateur. Comme son personnage principal, le réalisateur a perdu sa mère suite à un cancer. Comme lui, il a dû surmonter une période difficile. De nombreux réalisateurs scénaristes tirent leurs idées de sujets personnels les ayant affectés. La réussite de ce film tient également à cette implication totale dans son œuvre, une manière d’exorciser ses démons et de rendre hommage à une personne très importante.

Le cinéma n’est pas qu’un simple vecteur de divertissement. Comme le montre ce film, c’est d’abord un art qui doit amener à la réflexion. Au lieu de chercher à faire de son premier film une œuvre plus porteuse mais moins sincère, de suivre un personnage jusqu’à sa rédemption et surtout jusqu’à une maturité nécessaire, le réalisateur préfère un cadre plus sincère, moins formel et surtout d’un réalisme total. Pour cela, ce premier film est un pari réussi d’un réalisateur à suivre de près. On attend avec impatience son prochain film que l’on espère aussi fort émotionnellement que celui-ci.

Vu le 09 septembre 2015 au CID, Deauville, en VO

Note de Mulder: