Green inferno (The)

Green inferno (The)
Titre original:Green inferno (The)
Réalisateur:Eli Roth
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:16 octobre 2015
Note:

Un groupe d'activistes new-yorkais se rend en Amazonie et tombe entre les mains d'une tribu particulièrement hostile

Critique de Mulder

“Le film The Green Inferno est comme une glorieuse réminiscence des films proposés en drive-in : saignant, captivant, difficile à regarder mais vous ne pouvez pas en détourner votre regard“ Stephen King

The Green inferno est l’une des plus belles surprises que le cinéma de genre ait pu engendrer ces dernières années, un retour à l’horreur viscérale la plus intense donné à voir dans une salle de cinéma. Depuis son premier film, Eli Roth s’est imposé non seulement comme un passionné de cinéma mais surtout il voue une véritable passion à un genre qui a bercé toute son enfance, le film d’horreur. Ainsi après Cabine fever (2002), Hostel 1&2 (2006-2007), The Green inferno marque une nouvelle étape, une plongée en enfer digne des grands films d’horreur et gore des années 70/80. Le film se rattache au sous genre du cannibalisme qui a fait les beaux jours du cinéma d’horreur viscéral et a influencé de nombreux réalisateurs. Parmi les incontournables du genre, on retiendra ainsi Cannibal Ferox (Umberto Lenzo, 1981) et Cannibal Holocaust (Ruggero Deodato, 1980). Ces deux films surfaient plutôt sur la recherche de scènes macabres au possible sans chercher à proposer une réalisation de qualité ni encore moins des comédiens convaincants. En cela The Green inferno dépasse ses deux prédécesseurs car derrière la caméra se trouve non seulement un réalisateur en phase avec son public mais surtout souhaitant retourner à la source du cinéma horrifique.

Le film se divise en deux parties claires et précises. La première présente un groupe d’activistes new-yorkais souhaitant défendre la peuplade amazonienne dont la forêt est dévastée par l’occident. On découvre ainsi les personnages principaux : Justine, une étudiante issue d’une famille prestigieuse et huppée (Lorenza Izzo dans son premier grand rôle), Alejandro, le leader de ces activistes (Ariel Levy) et Daryl Sabara (saga Spy Kids). Cette partie a pour objectif de créer un lien véritable entre les personnages et les rendre attachants auprès du public. La seconde partie se déroule en Amazonie. Suite au succès de ce groupe d’activiste et après avoir réussi à stopper le déracinement d’arbres de la forêt amazonienne, ce groupe d’étudiants subit un accident aérien qui va les plonger en plein dans l’horreur dans un village de cannibales contrôlés par une prêtresse diabolique. Cette partie constitue l’atout principal du film. Les scènes insoutenables se succèdent alors à grande vitesse (démembrement, arrachage de différentes parties de l’anatomie humaine). Emprisonnés, Alejandro, Daryl et Justine vont réellement voir leur vrai visage mis à nu. Cette partie est l’une des plus violentes que nous ayons pu voir dans une salle de cinéma depuis très longtemps (depuis l’époque des Drive-in si on se réfère à Stephen King). Alors que la plupart des films suggèrent des scènes horrifiques, en font tellement que cela parait improbable et donc guère choquant, le réalisateur garde en mémoire constamment un aspect véridique. Ces scènes horrifiques renvoient à celles cultes de films comme L’exorciste (1973) et surpassent ces modèles italiens de très loin.

The Green inferno constitue un retour à la source véritable de l’horreur mais garde également en mémoire le choc de deux cultures diamétralement opposées. En cela la confrontation de ce village en parfaite relation avec la nature avec ces jeunes américains cherchant à les défendre de New York sans réellement les connaître est une nouvelle fois une manière claire de Eli Roth de montrer l’influence des Etats-Unis cherchant à prêcher la bonne parole sans réellement se renseigner suffisamment. Le réalisateur s’est entouré de deux scénaristes Guillermo Amoedo et Nicolas Lopez pour aboutir à un résultat faisant de son film l’un des meilleurs films d’horreur de ces dernières années. Le résultat est tellement probant qu’une date de sortie a récemment été planifiée aux Etats-Unis (le 25 septembre), tandis que les spectateurs français devront se contenter d’une sortie en e-cinema (malheureusement). Un tel film mérite d’être découvert en salle pour réellement vivre une véritable immersion.

Eli Roth ne pouvait pas trouver mieux pour clôturer un genre qu’il apprécie autant que ce testament cinématographique, son meilleur film à ce jour. Son prochain, un thriller qui sort en salles curieusement avant The Green inferno, Knock Knock renoue avec les thrillers sensuels mais n’est malheureusement pas aussi efficace et marquant que cette plongée en enfer sans retour.. Dire que nous vous conseillons de découvrir ce film en salles est peu dire, à défaut sur une grande télévision avec un home cinéma de qualité…

Vu le 05 septembre 2015 au CID, Deauville, en VO

Note de Mulder: