La Glace et le Ciel

Luc Jacquet s’est imposé de films en films depuis La marche de l’empereur (2004) comme l’un des plus intéressants réalisateurs de documentaires sur la nature qui nous entoure. Son précédent film Il était une foret (2012) lui permettait déjà de mettre en avant un botaniste Francis Hallé et sa quête de grands espaces naturels. Dans ce film, il mettait ainsi en avant la forêt tropicale et surtout sa volonté de laisser à la nature un espace de liberté pour maintenir un équilibre naturel. La glace et le ciel continue dans ce sens et met ainsi en avant le glaciologue français Claude Lorius. Ce dernier a été l’un des premiers à avoir révéler le lien important entre la concentration atmosphérique en gaz à effet de serre et l'évolution du climat. A travers différentes images d’archives le réalisateur raconte l’odyssée de cet homme totalement investi par son métier et sa passion.

L’approche culturelle de ce film documentaire permet non seulement de mettre en avant l’importance de maintenir un éco-système performant mais surtout les effets néfastes de l’homme sur son environnement. Alors que ses précédents films documentaires (voir le film pour Le renard et l'enfant (2007)) était entièrement tourné par ses soins, son intervention sur ce film revient plutôt aux différentes scènes montrant Claude Lorius méditer et reliant ses documents anciens. La vertu d’un bon film documentaire est de savoir retenir l’attention du public en lui présentant des thématiques intéressantes et parfaitement mises en valeur. Dans ce sens, le rythme soutenu du film La glace et le ciel fait que nous suivons avec grand intérêt ses différentes recherches scientifiques et surtout leurs conséquences et leurs nombreux apports.

La narration occupe ainsi de nouveau une place importante et le réalisateur a de nouveaux recours comme pour son film précédent à Michel Papineschi pour raconter l’histoire de Claude Lorius. Le cinéma reste pour ce réalisateur un diffuseur de savoir, un moyen d’interpeller les spectateurs sur l’importance de la défense de la nature. Dans ce sens, le grand soin apporté au montage du film et au choix des vidéos montre bien qu’un film documentaire doit non seulement être passionnant mais également rythmé et envoûtant. La glace et le ciel atteint donc cet objectif et nous propose une approche originale sur l’un des chercheurs les plus passionnants de notre temps.

Vu le 22 septembre 2015, à la Salle Pathé Lamennais

Note de Mulder: