Seul sur Mars

Seul sur Mars
Titre original:Seul sur Mars
Réalisateur:Ridley Scott
Sortie:Cinéma
Durée:141 minutes
Date:21 octobre 2015
Note:

Lors d’une expédition sur Mars, l’astronaute Mark Watney (Matt Damon) est laissé pour mort par ses coéquipiers, une tempête les ayant obligés à décoller en urgence. Mais Mark a survécu et il est désormais seul, sans moyen de repartir, sur une planète hostile. Il va devoir faire appel à son intelligence et son ingéniosité pour tenter de survivre et trouver un moyen de contacter la Terre. A 225 millions de kilomètres, la NASA et des scientifiques du monde entier travaillent sans relâche pour le sauver, pendant que ses coéquipiers tentent d’organiser une mission pour le récupérer au péril de leurs vies.

Critique de Mulder

Seul sur Mars s’impose non seulement dès sa découverte comme une réussite exemplaire mais surtout permet de confirmer à nouveau à quel point le réalisateur Ridley Scott sait parfaitement s’entourer pour livrer un divertissement exemplaire rythmé, intelligent et tout simplement parfait. Avant d’être le vingt-deuxième long métrage de ce réalisateur, Seul sur Mars est d’abord un best-seller d’un jeune écrivain américain Andy Weir. Il se révèle également difficile de catégoriser cette oeuvre à un simple film de science-fiction car il s’agit non seulement d’une œuvre d’anticipation futuriste, d’ une réinvention du mythe de Crusoé (survie humaine en milieu hostile) mais également d’ un hommage guère déguisé aux pionniers de l’aérospatiale. On se rapproche ainsi plus ici de l’Etoffe des héros (Philip Kauffman, 1983), plutôt qu’un décalque disgracieux de Gravity (2013) ou d’Interstellar (dans lequel Matt Damon interprétait déjà un cosmonaute échoué sur une planète inhabitée). Pourtant, ces trois films sur la thématique de la conquête de l’espace reste avant tout la vision de trois grands réalisateurs cherchant de nouveaux terrains de jeux..

L’astronaute Mark Watney (Matt Damon parfait une fois de plus) se retrouve suite à une terrible tempête abandonné par son équipe sur Mars. Livré à lui-même, il devra non seulement tenter de survivre sur la planète Mars mais aussi tout faire pour retrouver le contact avec la terre. Alors que la thématique de base pouvait laisser penser à un film avec un seul personnage il n’en est rien. Ainsi, l’action du film se passe aussi bien sur Mars que sur terre mais également dans l’espace (l’équipe d’astronautes de Mar Watney étant la seule à pouvoir le secourir). Une nouvelle fois la minutie de la mise en scène du réalisateur Ridley Scott se retrouve à chaque plan du film et surtout par sa volonté de respecter un scénario original et surtout évitant constamment de recourir à des artifices de science-fiction pure. Le film aurait plutôt constamment tendance à reposer sur une approche scientifique . La création d’un éco-système sur la base martienne est un exemple évident de celle-ci. Le réalisateur s’éloigne ainsi de la science-fiction qu’il avait abordée dans Alien le huitième passager (1979) et Prométhéus pour nous livrer une réflexion sur l’évolution de l’humanité et surtout un beau message d’entraide entre nations,les Etats-Unis devant ainsi travailler avec les japonais pour maximiser les chances de sauver ce cosmonaute perdu sur Mars.

L’efficacité de Seul sur Mars repose également sur un scénario brillant signé par Drew Goddard. Forgé à l’écriture de nombreux épisodes de séries (Buffy contre les vampires, Angel, Lost les disparus, Alias)ce proche de Joss Whedon avait déjà marqué nos mémoires par son excellent premier film La cabane dans les bois. On retrouve ainsi tout au long du récit de nombreuses citations à d’autres films (dont une excellente à la trilogie du Seigneur des anneaux) et un choix musical teinté période année 70. La collaboration entre ce scénariste surdoué et ce grand réalisateur nous permet de vivre pleinement ce grand film d’anticipation et surtout de s’appuyer sur un casting original et particulièrement attractif. On retrouve ainsi également Jessica Chastain (également présente au casting d’Interstellar), Kristen Wiig (nettement plus habituée aux comédies), Michael Pena, Sean Bean Kate Marz, Jeff Daniels dans les principaux rôles. L’excellente teneur script et son traitement intéressant sont on s’en doute ce qui a intéressé la plupart des comédiens présents dans ce film. Le film s’éloigne également de l’angle du film de Michael Bay Armageddon (1998) sacrifiant toute la subtilité pour livrer uniquement un film de science-fiction bourré d’adrénaline mais qui repose également sur un casting intéressant.

Une nouvelle fois, l’approche humaine des personnages par Ridley Scott confère à Seul sur Mars une véritable force émotionnelle. Véritable directeur de comédiens, il réussit à donner par un subtil choix de montage une réelle épaisseur à chacun des personnages. Il s’agit ainsi d’un véritable travail d’équipe aussi bien au niveau de l’histoire mais également au niveau de la création de ce film. Les nombreuses scènes d’action n’oublient à aucun moment d’être réalistes (y compris vers la fin de l’histoire).

Le film mérite réellement d’être découvert en 3D et dans une salle de cinéma afin de se laisser complètement envoûter par ce nouveau chef d’œuvre signé par l’un des plus grands réalisateurs actuels. Si Seul sur Mars dépasse Interstellar par son traitement c’est qu’il sait non seulement créer un véritable attachement émotionnel avec les personnages du film mais surtout il n’est pas qu’un simple exercice de style, c’est surtout un hommage rendu aux grands explorateurs à leur manière de vouloir continuellement avancer et se battre pour la science. Seul sur Mars s’impose ainsi comme une des réussites majeures de l’année, le retour d’un grand réalisateur et surtout la preuve que le scénariste Drew Goddard n’a pas fini de faire parler de lui.

Vu le 29 septembre 2015 au Club de l’Etoile , en VO

Note de Mulder: