This is not a love story

“Girls like good-looking guys, and I am not very good-looking. In fact, I sort of look like a pudding”
Jesse Andrews, Me and Earl and the Dying Girl

Rarement un film nous avait autant touché profondément. En scénarisant son propre roman Me and Earl and the Dying Girl (2012), Jesse Andrews nous livre un premier scenario attachant et original. Après avoir découvert et apprécié les films 500 jours ensemble (2009), Spectacular Now (2013), Nos étoiles contraires (2014) et plus récemment La Face Cachée de Margo (2015), This is not a lovestory perpétue la tradition d’un cinéma indépendant de qualité et traite du passage de l’adolescence à l’âge adulte.

Loin des stéréotypes dont nous ont habitués certaines des comédies américaines montrant une jeunesse californienne aisée, le film prône un réalisme ambitieux et sans fard. Nous découvrons donc Greg un passionné de cinéma qui aime avec son ami Earl faire des vidéos détournant les grands classiques cinématographiques (A Sockwork Orange, Citizen Cane …). Greg va revoir une amie d’enfance Rachel atteinte d’une leucémie en phase terminale. Leur relation pleine de tendresse va marquer à jamais ces deux jeunes adolescents. Le film revient avec une vraie pudeur sur la grave maladie qu’est le cancer et nous dresse le portrait de trois jeunes adolescents qui vont apprendre l’un de l’autre. Le réalisateur dresse à travers eux un constat de la jeunesse américaine et de leur lycée. Montré comme un lieu dangereux pour le geek qu’est Greg et dans lequel il a du mal à trouver sa place, le lycée est un lieu ethnique rempli de confréries diverses.

Découpé par des titres apparaissant sur l’écran régulièrement comme un roman, This is not a love story nous touche par sa pudeur et surtout sa description d’une jeune adolescente condamnée par la maladie et qui trouve un certain réconfort en cotoyant un jeune adolescent passionné de cinéma et qui rêve d’en faire son métier. Cette amitié montrée dans ce film en fait une œuvre attachante parsemée de clins d’oeil à de nombreux films. La musique de Brian Eno (collaborateur de longue date avec U2) renforce la sensibilité émanant de l’ambiance de ce film sincère et mature.

Le film a remporté le grand prix du jury et le prix du public lors du dernier festival de Sundance. Amplement mérité, le film nous atteint en plein cœur enfin par l’interprétation solide des trois jeunes comédiens principaux Thomas Mann (Hansel & Gretel : Witch Hunters (2013), Secret Agency (2015)) , Olivia Cooke (The signal (2014), Ouija (2015)) et le jeune comédien RJ Cyler.

Vu le 4 novembre 2015 au Club de l’Etoile , en VO

Note de Mulder: