Voyage d'Arlo (Le)

Voyage d'Arlo (Le)
Titre original:Voyage d'Arlo (Le)
Réalisateur:Peter Sohn
Sortie:Cinéma
Durée:95 minutes
Date:25 novembre 2015
Note:

Et si la catastrophe cataclysmique qui a bouleversé la Terre et provoqué l'extinction des dinosaures n'avait jamais eu lieu ? Et si les dinosaures ne s'étaient jamais éteints, et vivaient parmi nous de nos jours ?   Arlo, jeune Apatosaure au grand cœur, maladroit et craintif, qui va faire la rencontre et prendre sous son aile un étonnant compagnon : un petit garçon sauvage, très dégourdi, prénommé Spot.

Critique de Mulder

Pratiquement chaque année nous avons la chance de découvrir la nouvelle création artistique signée Pixar animations studios. Depuis leur premier court métrage Luxo Jr.. (1986) , leur premier long en 1995 (Toy Story) ce studio d’Animations n’a cesse de nous étonner par sa volonté de donner ses véritables lettres de noblesses à l’animation. Chacun de leur film n’est pas seulement un véritable défi artistique couronné par sept Oscar dans la catégorie meilleur film d’animation (le premier pour le Monde de Némo en 2003) mais également montre une réelle volonté de donner la meilleure histoire possible. L’attachement à raconter une histoire est aux yeux de ce grand studio d’animation le premier objectif. L’animation doit être ainsi au diapason et faire preuve d’une véritable originalité et continuellement évoluer pour obtenir un niveau de perfection irréprochable. Ainsi après avoir traité de jouets animés de vies (trilogie Toy Story), des monstres aussi effrayants qu’attirants (Monstres et Cie et Monstres Academy (2001 et 2013)), d’animaux , de super héros, de voitures , leur nouvelle production est après l’excellent Vice-Versa une nouvelle preuve que leur génie n’a pas de limite. Découvrir un film d’animation Pixar Animations studios revient à retrouver son âme d’enfant intact, à rentrer dans un monde magique parsemé d’idées aussi magnifiques les unes que les autres. Dès Toys story, on avait retrouvé le plaisir que l’on prenait enfant à jouer avec ses jouets, à leur donner vie et à partager leurs aventures.

On se doute que l’influence des Studios d’animations Disney est omniprésente chez les différents dessinateurs travaillant sur chacun des films d’animation. Pourtant leur approche plus adulte et leur volonté de chercher constamment à surprendre les spectateurs et donc d’éviter d’adapter des contes ou des histoires universelles est à la source de chacune de leur création. Le voyage d’Arlo est à ce jour leur plus grande réussite. Non seulement l’animation est somptueuse et témoigne à quel point les studios Pixar Studios Animations sont des précurseurs dans le domaine de l’animation (avec Disney animations) mais l’histoire est un conte moderne rempli d’humanité et surtout d’une poésie intacte. On sent planer particulièrement sur ce film une influence disneyenne et on pense constamment à la magie émanante des films d’animation Le Livre de la jungle (1967) et Tarzan (1999).

Le film conçoit un univers dans lequel le météore qui devait mettre fin à l’ère préhistorique ne serait pas rentré en collision avec la terre sur laquelle les dinosaures avaient continué à évoluer. Des siècles plus tard les dinosaures continuent à évoluer sur cette terre et occupent des fonctions agraires tandis que l’homme n’avait pas réussi réellement à trouver sa place sur cette terre hostile et n’était vu que comme un animal de compagnie sauvage, intelligent et surtout plein de vie. Dans ce monde nous découvrons un jeune Apatosaure maladroit et craintif qui après avoir perdu son père se trouve séparé de sa mère et de son grand frère et de sa grande sœur.

Très attachant Arlo représente parfaitement la fragilité de la jeunesse qui tente de trouver sa place dans la société. Parfaitement représenté Arlo est un personnage attachant comme seuls les studios d’animations Pixar savent les créer. Nous suivons donc sa quête pour retrouver sa famille dont il a été séparé et sa rencontre avec un jeune enfant sauvage du nom de Spot pour lequel il va se prendre d’affection après avoir pensé qu’il était responsable de la perte de son père. La magie de Pixar s’opère par la volonté de donner une humanité à cet apatosaure et à lui faire rencontrer de nombreux personnages aussi farfelus les uns que les autres.

Dans cet univers sauvage Spot et Arlo vont apprendre l’un de l’autre et surtout à s’entraider. De là va naître une véritable amitié pendant leur long voyage. Les nombreuses scènes du film nous font passer à plusieurs reprises du rire aux larmes et surtout nous montrent que la magie des studios Pixar Animations repose sur non seulement un scénario conséquent, des personnages intéressants mais surtout sur le fait que le fond et la forme sont intrinsèquement liées. Le voyage d’Arlo est également à ce jour le plus poétique et attachant des films d’animations des studios Pixar Animations. Impossible de rester de marbre face à plusieurs scènes du film. La longue production du film (commencée dès 2009) témoigne une nouvelle fois de la volonté de ces studios d’animation de livrer un grand film . Le départ du réalisateur initial Bob Peterson et la réorientation du film permettent à Peter Sohn de réaliser son premier film et surtout de l’orienter dans une toute autre direction. A bien regarder Le Voyage d’Arlo est surtout une lettre d’amour ouverte au cinéma en passant par le western, la comédie, le film d’épouvante. Ce n’est donc pas un pur hasard de voir au détour d’une scène un clin d’œil à l’un des chefs d’œuvre de Steven Spielberg Les Dents de la mer ni à des allusions à certaines Westerns.

La finesse des traits des personnages et des décors naturels fait que l’on oublie qu’il ne s’agit que d’un film d’animation. Ce photoréalisme obtenu est transcendant par les nombreux passages sur la rivière et la qualité du rendu des décors naturels recréés. Le voyage d’Arlo après l’excellent Vice-Versa montre que le cinéma d’animation mérite réellement ses lettres de noblesses. A ce jour, ce film nous convie au plus beau des voyages qu’un film ait pu nous offrir. En quittant les personnages de Spot et d’Arlo c’est une partie de nous que nous laissons et surtout un souvenir indélébile que nous venons de vivre un rêve éveillé, une histoire inoubliable qu’il nous tarde de voir et revoir.

Très gros coup de cœur de cette année, le voyage d’Arlo témoigne que le cinéma d’animation reste à jamais la forme la plus poétique pour raconter une histoire universelle, de l’art culturel que nous pouvons qu’applaudir..

Un film ne nous avait ainsi jamais autant touché aussi profondément depuis aussi longtemps. Que dire de plus qu’il s’agit du film d’animation de l’année, d’un chef d’œuvre intemporel comme on aimerait en découvrir plus souvent au cinéma…

Vu le dinovembre 2015 au Publicis , en VF

Note de Mulder:

Critique de Nairolf

Pour cette avant-première mondiale, Disney-Pixar a vu les choses en grand : un Grand Rex entouré de sapins verts, saupoudré de neige carbonique, recouvert d’écrans géants, des célébrités et des journalistes en veux-tu en voilà, un hashtag spécial - #Dinovembre - que Ruquier n’aurait pas renié, le réalisateur et la productrice venus exprès pour l’événement…et un speech de l’animateur de soirée nous promettant du « amais vu », ce qui symbolise, d’après ses mots, l’intérêt-même du septième art.

Verdict ? Rien de nouveau sous l’ère glacière. En effet, le seizième long métrage de Pixar se révèle être un bon divertissement, visuellement très soigné, mêlant efficacement humour et sentiments, magnant comme toujours la personnalisation des animaux, mais peinant tout de même à effacer de notre mémoire l’une des références du genre, à savoir « Le petit dinosaure et la vallée des merveilles », sorti en 1988 (déjà !).

Comme à l’accoutumée, Pixar a créé une histoire qui tient la route, sachant nous tenir en haleine jusqu’à la dernière minute. Des personnages sympathiques (ou pas), de grands espaces, des situations rocambolesques, de la poésie, des petites trouvailles par ci par là, des moments « touchants », une morale omniprésente… Pas de doute, on est bien dans un Disney ! Peut-être trop justement car c’est bien là où le bat blesse : nous sommes face à un long métrage destiné aux plus jeunes n’hésitant pas, au passage, à multiplier les références aux précédents dessins animés Disney, Le Roi Lion en tête.

Dans les productions Pixar, on peut globalement distinguer deux types de films : ceux qui font preuve d’une inventivité et d’un humour décapants au point de toucher de nombreux adultes, et ceux ciblant un public plus jeune. « Le voyage d’Arlo » est de ceux-là. N’en déplaise aux aficionados de « Toy Story »…

Vu le 10 novembre 2015, au Grand Rex, dans la Grande Salle, en VF.

Note de Nairolf: