Blind Sun

Blind sun de Joyce A Nashawati est un film conçu comme un réveil éveillé, une fable fantastique sur l'identité nationale qui trouve un relent d'actualité dans notre contexte actuel. Ainsi, en Grèce, dans un contexte temporel indéfini, un immigré solitaire a été appelé pour garder la maison d’une famille française en son absence. Peu à peu cet homme va se retrouver confronter à un climat d’insécurité de plus en plus dense. Entre la population sur cette île prête à s’entredéchirer, des soucis d’approvisionnement d’eau et des forces de l’ordre malveillantes, cet homme va devoir redoubler d’effort pour survivre. Ce premier film certes imparfait réussit à créer un climat oppressant et angoissant dans lequel les spectateurs vont commencer à se demander si ce qu’ils voient est réel ou un simple cauchemar. Cette atmosphère angoissante fait en partie la force de Blind sun.

Le film possède également une magnifique photographie et nous captive par son approche minimaliste . Giorgos Arvanitis directeur de la photographie attitré du réalisateur Théo Angelopoulos a su capter toute la fragilité et l’inquiétude de cette île grecque. Dommage que le scénario soit dénué de toute originalité et manque cruellement d'audace pour retenir notre attention tout au long du récit . Le fait que les personnages n’aient pas réellement de nom ni l’histoire de début et de fin fait que Blind sun reste une simple tentative d’un cinéma fantastique intellectuel privé de tous les éléments fantasmagoriques.

Pourtant l’originalité de ce film et une interprétation convaincante du comédien principal Ziad Bakri font que Blin sun se regarde certes mais ne restera pas comme l’un des films évènement de cette cinquième édition du Paris international fantastic film festival.

Vu le 18 novembre 2015, cinéma Le Grand Rex, Salle 2, en VO

Note de Mulder: