Evolution

Evolution
Titre original:Evolution
Réalisateur:Lucile Hadzihalilovic
Sortie:Cinéma
Durée:81 minutes
Date:16 mars 2016
Note:

Nicolas, onze ans, vit avec sa mère dans un village isolé au bord de l’océan, peuplé uniquement de femmes et de garçons de son âge. Dans un hôpital qui surplombe la mer, tous les enfants reçoivent un mystérieux traitement. Nicolas est le seul à se questionner. Il a l’impression que sa mère lui ment et il voudrait savoir ce que les femmes font la nuit sur la plage…

Critique de Mulder

Le second film écrit et réalisé par Lucile Hadzihalilovic onze ans après Innocence (2004) fut l’un de nos coups de cœur de la cinquième édition du Paris International Fantastic film Festival. Loin d’être une simple relecture du conte fantastique de Hans Christian Andersen publié en 1837, le récit revisite dans sa totalité le mythe des sirènes. Loin de vouloir être un simple, étalage d’effets spéciaux, Evolution préfère s’orienter sur l’aspect psychologique des personnages. Nous découvrons donc dans un petit village un jeune enfant vivant avec sa mère. Celui-ci se rend compte peu à peu que certains détails sont ainsi intriguants comme ces traitements que reçoivent les enfants de l’île et cette présence de certaines femmes sur la plage. Le scénario propice à de nombreux rebondissements est une relecture sensible sur un mythe ancien et présentant une approche scientifique sur la manière dont ses êtres continuent à perpétrer leur espèce.

Comme le titre le témoigne aisément, le sujet principal du film est bien de montrer une réelle évolution non seulement de la société actuelle mais surtout de l’implication des différentes croyances. Le scénario ainsi propose dans des décors simples de suivre l’histoire d’un jeune enfant se rendant compte que son univers quotidien laisse place à une atmosphère de plus en plus fantastique. La réalisatrice nous présente donc une représentation différente de la perpétuation d’une espèce et surtout l’importance de la mer dans cette micro-société semblant détachée de toute empreinte temporelle. Certes, on ne saura jamais comment ces êtres sont arrivés sur cette île isolée ni pourquoi cette malédiction semble marquée les jeunes enfants de l’île.

La réalisatrice malgré un budget que l’on sent très restreint réussit à tirer parti des décors naturels et de comédiens semi-professionnels. Dans un univers digne de celui dépeint dans les livres de HP Lovecraft voire de certains romans de Stephen King, l’imaginaire s’inscrit peu à peu dans la réalité et nous subjugue par des idées aussi audacieuses que surprenantes. Pour appuyer ses propos la réalisatrice réussit de magnifiques plans marins et nous livre un film aussi beau qu’attachant. Il lui aura ainsi fallu plus de dix ans pour venir à bout de ce projet et le soin apporté à ce film mérite de retenir notre attention et nous attendons avec impatience son nouveau film.

Vu le 19 novembre 2015 au Cinema Le Grand Rex, salle 2, en VO

Note de Mulder: