Survivalist (The)

Parmi les nombreux films inédits découverts dans le cadre du Paris International Fantastic film festival, The Survivalist est l’un des rares qui a réellement retenu mon attention. Ce premier film écrit et réalisé par Stephen Fingleton nous propose une approche naturaliste d’un univers post apocalyptique et revient à une forme de cinéma minimaliste avec une efficacité redoutable. Ainsi dans un univers en perdition, un homme reclus dans une cabane s’est construit son propre écosystème afin de subvenir à ces besoins alimentaires et vivre loin de toute société. Il rencontrera pourtant deux femmes une très âgée et l’autre plus jeune qui vont vouloir partager son monde et changer ses habitudes. D’abord méfiant envers ses deux personnages, ce survivant va s‘éprendre de la jeune Mija et lutter contre des individus dangereux.

Le cinéma contemplatif de Terrence Malick trouve dans The survivalist son élève le plus doué. Ce film nous propose donc une véritable immersion en pleine nature dans un monde dans lequel toute forme de vie semble avoir quitté les lieux. Le héros doit donc se trouver en harmonie avec la nature afin de pouvoir manger, boire et garder secret son périmètre d’habitat. Dépourvu pratiquement de dialogues, The survivalist nous propose une forme de cinéma différente et non une simple formule appliquée. Une nouvelle fois, un homme va se retrouver devoir survivre et s’opposer non seulement aux dangers naturels mais aussi à une force armée invisible qui semble vouloir prendre possession des lieux. Ce premier film de Stephen Fingleton montre une nouvelle fois que même avec un budget minimaliste il est possible de réaliser des films d’anticipation passionnants et surtout originaux. Il suffit pour cela d’avoir un scénario suffisamment travaillé et optimisé en fonctions des moyens obtenus, une photographie claire et précise et surtout un réalisateur capable de tirer le meilleur des comédiens avec lesquels il travaille.

Une des grandes forces du film vient de la présence de la jeune comédienne Mia Goth (entrevue dans Everest (2015) et Nymphomaniac volume 2 (2013)). Son personnage de femme enfant capture particulièrement notre attention et donne au film une valeur ajoutée indéniable. Son personnage Mija épaulée par une vieille femme Kathtryn (Olwen Fouéré) montre qu’elle est prête à tout pour trouver un foyer pour se reposer. C’est ce personnage qui va redonner toute son âme et son courage à ce héros reclus dans sa cabane dans les bois. C’est elle qui va lui redonne toute son humanité. Même sans dialogues, toutes les émotions passent par son visage et son attitude. Elle donne ainsi à The survivalist toute sa force et nous ne pouvons qu’être impatients de la retrouver dans des rôles plus importants.

Vu le 20 novembre 2015 au Cinema Le Grand Rex, salle 2, en VO

Note de Mulder: