Revenant (The)

Revenant (The)
Titre original:Revenant (The)
Réalisateur:Alejandro Gonzalez Iñarritu
Sortie:Cinéma
Durée:156 minutes
Date:24 février 2016
Note:

Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.

Critique de Mulder

Alejandro González Iñárritu revisite le Western d’une manière si originale par sa réalisation immersive mais également transcende totalement l’approche pour montrer une histoire .The revenant s’impose comme une des réussites majeures de ce début d’année. Après Birdman (2014) un hommage aux métiers de comédiens mais surtout à celui des super-héros, le réalisateur très inspiré revient aux sources de la fondation des Etats-Unis. Dans ce pays dangereux et sauvage, un trappeur laissé pour mort va non seulement prouver une volonté forte de survivre mais également se venger de la mort d’une personne proche. Dans son périple s’étalant sur plus de trois cents kilomètres, le réalisateur nous propose le combat d’un homme contre un univers hostile aux limites du fantastique. En adaptant le roman homonyme de Michael Punke Alejandro González Iñárritu revient à des thématiques qui lui sont chères comme la place et le devenir de l’homme dans son milieu naturel.

Tourné en milieu naturel The revenant témoigne une nouvelle fois de la vision d’un réalisateur à la recherche de la perfection non seulement sur la manière de raconter cette histoire mais aussi d’obtenir la meilleure prestation possible de ces comédiens. Cette volonté de donner la plus belle parure à l’image se ressent à chacune des scènes. Le directeur de la photographie Emmanuel Lubezki en parfaite osmose avec le réalisateur a ainsi constamment cherché à tourner en lumière naturelle afin d’obtenir un réalisme total. Dès la scène d’introduction la tonalité est ainsi donnée, les spectateurs sont totalement transportés au sein de l’action. Emouvant et suffoquant à la fois, The revenant est une expérience cinématographique totale. Loin d’être un simple western de plus, on sent la volonté constante de films en films d’Alejandro González Iñárritu de vouloir continuer sa recherche d’un cinéma authentique.

Dans sa manière d’aborder le western comme un genre à part entière Alejandro González Iñárritu continue à rechercher la part d’humanité de ses personnages et à définir les paramètres du bien et du mal. En cela le personnage de Hugh Glass vivant comme un indien et respectant son environnement est aussi une thématique importante du film non seulement chère au réalisateur mais également au comédien Leonardo Di Caprio. En cela The revenant tranche littéralement avec les derniers westerns découverts en salles. Nous sommes donc loin de Jane got a gun et Les huits salopards sortis récemment et se contenant d’utiliser les règles préformatées du genre western sans chercher constamment à les transcender et à livrer autre chose que ce que le public attend .

Après avoir donné à Michael Keaton l’un de ses plus beaux rôles au cinéma dans Birdman, Alejandro González Iñárritu dirige Leonardo DiCaprio et lui donne un rôle à la hauteur de son talent unique. La réussite de cette collaboration est visible à chacune des scènes du film que cela soit dans ce combat contre un ours gigantesque ou dans cette volonté du personnage Hugh Glass de rester en vie. Le comédien s’efface totalement derrière son personnage. De la même manière la présence de Tom Hardy donne au film un éclat certain. Son personnage John Fitzgerald caractérise à lui seul les travers de la société américaine, du mal à l’état pur. La direction d’acteurs d’ Alejandro González Iñárritu se révèle une nouvelle fois parfaite. Véritable chef d’orchestre il contrôle ses comédiens afin d’en tirer à chacune des scènes le meilleur. Certes, le film contient peu de dialogues et se révèle être une véritable plongée dans un temps obscur mais le résultat obtenu atteint une telle perfection que The revenant mérite amplement les nombreux prix récoltés (trois golden globes, un screen actors guld award, cinq brtish academy film awards..) et devrait être sans surprise le film le plus récompensé dans quelques jours

Vu le 12 janvier 2016 au Gaumont Champs-Elysées Marignan, Salle 5, en VO

Note de Mulder: