Vendeur

Vendeur
Titre original:Vendeur
Réalisateur:Sylvain Desclous
Sortie:Cinéma
Durée:89 minutes
Date:04 mai 2016
Note:

Serge est l’un des meilleurs vendeurs de France. Depuis 30 ans, il écume les zones commerciales et les grands magasins, garantissant à ses employeurs un retour sur investissement immédiat et spectaculaire. Il a tout sacrifié à sa carrière. Ses amis, ses femmes et son fils, Gérald, qu’il ne voit jamais. Et sa santé. Quand Gérald vient lui demander un travail pour financer les travaux de son futur restaurant, Serge hésite puis accepte finalement de le faire embaucher comme vendeur. Contre toute attente, Gérald se découvre un don.

Critique de Mulder

L’univers impitoyable du monde de la vente trouve à travers le premier film de Sylvain Desclous un écrin particulier. Le film en prenant en cadre de fond un magasin de vente de cuisines équipées présente donc un vendeur confirmé et ayant une expérience reconnue, Serge (Gilbert Melki) et son fils Gérald (Pio Marmai). Ce dernier est décidé à suivre les traces de son père lorsque sa carrière de restaurateur subit un grand souci d’ordre financier. Le scénario co-signé par le réalisateur Sylvain Desclous, Olivier Lorelle et Salvatore Lista dépeind un milieu assez sombre et rappelant un endoctrinement guère élogieux pour ce métier de vendeur. On sent réellement la volonté du réalisateur d’ancrer son film dans un réalisme ambiant et de donner à ses personnes une certaine épaisseur.

On retrouve également aux côtés de Gilbert Melki et son fils Gérald Pio Marmai un casting de second rôle très intéressant en particulier Clémentine Poidatz (Karole) et Sara Giraudeau (Chloé) parfaites dans les deux seuls rôles féminins importants de ce film. La volonté du réalisateur est également de montrer que les apparences sont souvent trompeuses et que les meilleurs vendeurs sont nécessairement de très bons menteurs et comédiens. L’art de la tromperie fortement représenté dans l’univers de la cuisine avec des marges importantes et jouant très souvent sur la crédulité des clients apparaît clairement dans ce film.Mais les meilleurs vendeurs contrairement au personnage de Serge ne sont pas nécessairement englués dans une vie solitaire où les seules conquêtes féminines reviennent à sortir avec des prostituées ou à prendre des substances illégales à plusieurs reprises. Certes le réalisateur accentue les traits mais sa manière de le faire reste très réaliste et surtout donne aux personnages des situations crédibles.

Pour illustrer les nombreuses scènes du film, le réalisateur s’appuie également sur d’excellents choix musicaux parmi lesquels on retrouve Mink Meville, Fred Buscaglione, Zombies. Il en ressort un film au rythme soutenu aussi intéressant par son approche que par les thématiques qu’il aborde…

Dans ce cinéma français social qui émerge de plus en plus, Vendeur s’impose comme une réussite mineure certes mais a suffisamment de bons éléments présents pour nous permettre de passer un bon moment. Alors que de plus en plus de films ont tendance à recourir à la surenchère d’effets spéciaux de tout genre pour masquer des scénarios indigents ou des interprétations approximatives, ce film revient aux règles basiques qui sont de divertir intelligemment les spectateurs.

Vu le 25 avril 2016 au Club de l’Etoile

Note de Mulder: