The Nice Guys

The Nice Guys
Titre original:The Nice Guys
Réalisateur:Shane Black
Sortie:Cinéma
Durée:116 minutes
Date:15 mai 2016
Note:

Los Angeles. Années 70. Deux détectives privés enquêtent sur le prétendu suicide d’une starlette. Malgré des méthodes pour le moins « originales », leurs investigations vont mettre à jour une conspiration impliquant des personnalités très haut placées…

Critique de Mulder

The Nice Guys consacre une nouvelle fois Shane Black comme un réalisateur/scénariste surdoué. Ancien scénariste ayant notamment travaillé sur la saga L’arme Fatale (1987-1998), Le dernier samaritain (1991), Au revoir à jamais (1996), il aura fallu attendre 2005 pour révéler qu’il était également surtout un réalisateur . Il doit tout son savoir-faire au fait d’avoir complètement remis au goût du jour la thématique des buddy movie soit l’association de deux héros que tout devrait séparer mais obliger de travailler ensemble. Le duo de L’arme Fatale Martin Riggs / Roger Murtaugh à celui de Harry Lockhart / Gay Perry (Kiss Kiss Bang Bang) toute la force de l’écriture de Shane Black a toujours réussi à trouver un réalisateur adéquat afin de dynamiser et complètement révisiter la tonalité des films d’action que cela soit Richard Donner, Tony Scott ou encore Renny Harlin. On sent que la volonté de passer derrière la caméra de Shane Black vient surtout de pouvoir mettre en scène d’une manière encore plus fidèle ses scénarios. Après avoir donner à Iron man une suite spectaculaire en 2013, il délaisse les blockbusters de nouveau pour revenir à une intrigue policière très teintée année 70. Autant son premier film était sa manière de redonner vie aux années 80 autant celui-ci dont l’action se passe aussi à Los Angeles est de montrer les coulisses de cette ville rattachée à l’industrie du cinéma.

Dès la scène d’introduction aussi spectaculaire qu’originale on reconnaît l’univers de son auteur par sa manière de constamment jouer sur les oppositions entre la vie ordinaire et des événements qui viennent changer le cours de la banalité. Une nouvelle fois, le réalisateur et co-scénariste avec Anthony Bagarozzi (avec lequel il prépare actuellement l’adaptation de Doc Savage) livre le mixte parfait entre comédie et intrigue policière. Il oppose ainsi deux détectives privés qui se retrouvent à travailler malgré eux ensemble sur la disparition d’une starlette. Une nouvelle fois, de nombreuses scènes parfaitement calibrées tirent parti des décors naturels de Los Angeles et donnent au film un rythme endiablé. Les dialogues sont également tout simplement jubilatoires et démontrent que Shane Black est non seulement un passionné de cinéma (le clin d’œil aux Dents de la mer 2 mérite le détour) mais surtout sait donner une réelle épaisseur à ses personnages.

Le film n’hésite à aucun moment à égratigner et à se moquer des travers de ses personnes et à en faire des anti-héros. Pour le réalisateur chacun peut se révéler par ses actions et sa manière d’affronter les difficultés des véritables héros quelque soit leurs multiples faiblesses. Pour The Nice Guys il s’entoure d’un duo de comédiens qui prend un réel plaisir à interpréter les personnages. On retrouve ainsi Ryan Gosling et Russell Crowe dans les deux rôles principaux. Le premier est un détective espiègle toujours prêt à extorquer de l’argent à ses clients (y compris à des personnages âgés pour rechercher leur conjoint décédé) mais aussi cherchant à tenir le coup suite à la mort de sa femme dans un accident. Le second pense que l’utilisation de la violence est le meilleur moyen pour mener à bien ses enquêtes. Ces deux comédiens révèlent de nouveau qu’ils sont aussi à l’aise dans des films d’aventure, des films d’action que dans des comédies. Rien que pour voir ce duo impossible sur grand écran, The nice Guys mérite d’être découvert dans les meilleures conditions.

The Nice guys bénéficie aussi d’un casting de seconds rôles réussis et on notera la présence de Kim Basing, de Margaret Qualley et de la jeune Angourie Rice (la révélation du film) dans des rôles clés du film. La dernière incarne la jeune fille du personnage Holland March incarné par Ryan Gosling. Une nouvelle fois le réalisateur sait parfaitement s’entourer et donner à son film une force réelle. Le réalisateur ose ainsi jouer sur les codes nombreux des films policiers quitte à utiliser travers du cinéma les pornographique des années 70 comme toile de fond (scène de la projection lors d’une fête organisée chez un producteur important). Par un savoureux dosage la violence graphique de certaines scènes se trouve atténuée par des dialogues plein d’humour (volontaire) et par des comédiens parfaitement dirigés.

Le réalisateur peut aussi compter sur son directeur de la photographie Philippe Rousselot (Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres -2011), A vif (2007)) pour magnifier la ville de Los Angeles et en capter toute la beauté de jour comme de nuit. La lumière gérée parfaitement dans les nombreuses scènes de fêtes nocturnes donne au film une valeur ajoutée réelle. On notera aussi la présence d’une musique composée par David Buckley et John Ottman et accompagnée d’une bande son très années 70 avec notamment The Temptations, Kool and the Gang, Earth, Wind and Fire,, Al Green, Bee Gees et Kiss.

On se doute que la sortie tardive de ce film un dimanche pour être en accord avec sa présentation ce jour présenté Hors-Compétition au Festival de Cannes 2016 devrait catalyser un véritable engouement pour ce qui s’impose comme étant le meilleur film de ce réalisateur à ce jour. On espère seulement ne pas avoir à attendre encore trois ans voire huit ans (écart entre son premier et second film) pour découvrir le prochain film de Shane Black.

Vu le 15 mai 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 16, en VF

Note de Mulder: