Pandemic

Pandemic
Titre original:Pandemic
Réalisateur:John Suits
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:25 mai 2016
Note:

Un virus a infecté la majeure partie de la population. A Los Angeles, vous avez intégré un bataillon de survivants, scientifiques et combattants. Votre mission : stopper l’épidémie, combattre les infectés et secourir les survivants. Après avoir rassemblé des armes et des combinaisons de survie, vous partez caméra au casque affronter le chaos. Vous êtes le dernier espoir de l’Humanité, bonne chance ! Menez cette mission au cœur de l’action en mode FPS.

Critique de Mulder

Pandemic est le quatrième film du réalisateur John Suits après Breathing Room (2007), Family of four (2009), The Scribbler (2014). Son argument principal est de nous présenter un énième film d’horreur avec une horde de zombies et de proposer cette histoire non pas en found footage mais dans un mode FPS (First Person shooter) comme Hardcore Henry sorti au cinéma récemment. Ce mode digne héritier des jeux vidéo d’action qui remporte un grand succès sur les consoles de dernière génération a pour principal mérite de placer le joueur dans le rôle principal et de l’intégrer totalement à l’action. Cette meilleure immersion dans l’action s’accompagne souvent d’un excellent gameplay et a donné naissance à de grands jeux vidéo comme en novembre dernier.

Alors que le jeu vidéo très attendu et parfaitement réussi Doom (ID Software) vient de sortir et s’impose comme la nouvelle référence en FPS, on aurait aimé dire pareil de ce film. La principale faiblesse ne vient certes pas de la réalisation mais plutôt de la trop grande linéarité du scénario. L’histoire nous présente donc un bataillon de survivants composé de scientifiques et de résistants qui ont pour objectif de stopper l’épidémie qui transforme les humains en zombies féroces et dangereux. De la même manière qu’un jeu vidéo, le spectateur se retrouvera plonger en plein dans l’horreur et suivra l’évolution de ces survivants dans un Los Angeles devenu une ville dangereuse de zombies et de pirates en tout genre. L’atmosphère qui se dégage du film est le principal élément qui retient notre attention.

Surfant sur le succès de World War Z (2013) et avec un micro budget ne permettant pas de proposer des effets spéciaux transcendants, le film rappelle par certains passages très efficaces les films de zombies de George A Romero. Le réalisateur bénéficie également de la présence d’un casting attrayant notamment Rachel Nichols (Conan (2011), L’Arène (2013)..), Alfie Allen (Ringwood dans la série Game of Thrones (2011-2016)..), Missi Pyle (Dodgeball ! (2004), Gone Girl (2014) ) et des caméos de Mekhi Phifer (8 mile (2002) et la saga Divergente (2014-2016)..) et Paul Guilfoyle (Jim Brass dans la série Les Experts (2000-2015)..). Ce casting attractif mené par la présence de la très convaincante Rachel Nichols apporte au film une aura particulière.

Pandemic témoigne une fois de plus du lien fort existant en termes de cinématique entre l’univers du jeu vidéo, des nouvelles technologies et du cinéma. Dans ces balbutiements d’une nouvelle forme de cinéma qui risque de s’imposer dans quelques années comme un nouveau genre fort avec l’émergence de la réalité virtuelle, le film montre pour le moment les faiblesses claires et les limites qui devront être révisées pour apporter plus qu’un concept aux spectateurs. Certes ce film se rapproche aisément du film REC (2007) de Jaume Balagueró et Paco Plaza (food footage video) voire semble surfer sur le succès de la saga Resident Evil mais il manque cruellement d’images fortes pour s’imposer comme une réussite du genre. La prouesse technique du réalisateur est certes nettement plus convaincante que celle d’ Hardcore Henry mais il y a encore beaucoup de travail et d’ingéniosité à apporter à ce genre de film pour réellement nous convaincre. Pandemic mérite cependant d’être découvert et ouvre la voie à un genre florissant qui devrait trouver réellement sa place rapidement dans notre nouvelle manière de consommer le cinéma..Pandemic s’impose comme un excercice de style intéressant. Il donne au réalisateur John Suits un avenir plutôt prometteur dans sa manière de concevoir le cinéma comme une terre d’exploration de la manière de conter une histoire.

Vu le 13 mai 2016 en lien direct privé en VF

 

Note de Mulder: