L'aigle et l'enfant

L'aigle et l'enfant
Titre original:L'aigle et l'enfant
Réalisateur:Gerardo Olivares, Otmar Penker
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:06 juillet 2016
Note:

L’histoire époustouflante de l’amitié entre un garçon nommé Lukas, son aigle Abel et Danzer, le garde forestier. Lukas, un jeune garçon élevé par un père autoritaire, recueille un aiglon tombé du nid. Il nomme son nouveau compagnon Abel et s’en occupe en secret avec l’aide de Danzer. L’aigle et l’enfant s’apprivoisent et grandissent ensemble. Mais, lorsque vient le jour pour Abel de prendre son envol, Lukas parviendra-t-il, lui aussi, à prendre le sien ? 

Critique de Mulder

Le nouveau film du réalisateur Gerardo Olivares (L’enfant loup (2010), 14 kilometres (2007)) co-réalisé avec Otmar Penker réussit la fusion parfaite entre le documentaire animalier et le drame familial. Loin de vouloir se fondre dans le moule traditionnel des documentaires animaliers à grand public pétris de bonnes attentions parfaitement filmés mais au scénario minimaliste, c’est ici cette osmose pourtant difficile qui retient toute notre attention. Les deux réalisateurs ont ainsi trouvé une répartition parfaite afin de donner au film tout son sens et surtout chercher constamment à nous étonner, nous émouvoir et à montrer l’équilibre nécessaire entre l’homme et la nature.

Dès la première scène nous sommes happés par la beauté des paysages. Le film a été tourné principalement en milieu naturel dans la Vallée de Defereggen, (Autriche, Tyrol de l’Est) et dans la Vallée d’Ahrntal, (Italie,Tyrol du sud). Loin de toute civilisation on découvre un milieu naturel encore sauvage dans lequel un père et son fils en confrontation perpétuelle suite à un drame familial et un garde forestier solitaire vont apprendre à mieux se connaître et à faire fi de leur différents. L’intelligence du récit est de nous présenter les différents liens existant entre des aigles et ce père et son enfant. En recueillant un jeune aigle tombé de son nid, le jeune personnage Lukas va sortir peu à peu de son mutisme et trouver son propre équilibre. Le récit alternant une magnifique étude sur les aigles et ces trois personnages qui vont se heurter et finalement s’apprécier témoigne de la volonté des réalisateurs de proposer tout simplement un film familial aussi intelligent et que nouveau dans sa forme de création.

Pour donner vie à un tel récit, le réalisateur Gerardo Olivares retrouve le jeune comédien Manuel Camacho qu’il avait dirigé dans le film L’Enfant Loup. Ce choix permet une fusion intense entre le réalisateur et son comédien principal et surtout des scènes fortes en émotions dans lesquelles on ressent un véritable lien émotionnel. Les réalisateurs bénéficient aussi des interprétations solides de Jean Reno et de Tobias Moretti (The Dark Valley (2014), Heinrich Himmler - The Decent one (2014)). A la fois narrateur du récit et surtout donnant une réelle épaisseur à son caractère on retrouve Jean Reno dans un rôle sur mesure. Son personnage comme cet enfant semble avoir un passé en osmose avec son milieu naturel et a décidé de retrouver l’équilibre en devenant garde forestier. C’est lui qui va aider le jeune personnage à dompter cet aigle majestueux en le nourrissant et en lui apprenant à retrouver son instinct naturel. Malgré la présence que seulement trois personnages pendant l’intégralité du récit on est complètement happé par cette histoire sensible et profondément humaine. Cet apprentissage de la vie et surtout ces thématiques de la reconstitution de la famille donnent au film tout son intérêt. De la même manière ce thème du Cainaisme occupe une part importante dans le récit.

La simplicité du récit permet ainsi de découvrir des paysages magnifiques et surtout la faune tel un documentaire animalier. Les nombreux vols de l’aigle Abel ornent le film de manière majestueuse et non seulement nous amènent à une réflexion intelligente sur la défense de notre espace naturel mais surtout s’adresse aussi bien à un jeune public qu’à un public adulte à la recherche d’un cinéma novateur. L’aigle et l’enfant constitue un divertissement réussi pendant cette période de grandes vacances et devrait facilement rencontrer son public et être présenter dans les écoles pour mieux responsabiliser les enfants dès leur jeune âge au respect de notre espace naturel et surtout à la beauté d’une nature aussi fragile que dangereuse.

Vu le 15 juin 2016 salle 2 au club 13, Salle 2

Note de Mulder: