Love & Friendship

Love & Friendship
Titre original:Love & Friendship
Réalisateur:Whit Stillman
Sortie:Cinéma
Durée:92 minutes
Date:22 juin 2016
Note:

Angleterre, fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente. Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d'ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide

Critique de Mulder

Découvert dans le cadre du Champs-Élysées Film Festival 2016 le nouveau film de Whit Stillman (Les Derniers jours du disco (1998), Damsels in Distress (2011)) est l’adaptation du roman épistolaire de Jane Austen Lady Susan publié en 1871. Par sa forme, on pense inévitablement aux Liaisons angereuses de Pierre Choderlos de Laclos 1782). On découvre ainsi en Angleterre à la fin du XVIIIème siècle une jeune veuve d’une grande beauté à la recherche d’un bon parti pour elle et sa fille. Sa route l’amènera à la rencontre de deux partis Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné d’une stupidité bouleversante. Scénariste, producteur et réalisateur Whit Stillman réussit aisément le tour de force de réactualiser le film traditionnel en costumes et surtout la fusion parfaite entre le théâtre et le cinéma.

Le film marque également le grand retour de la comédienne dans un rôle principal féminin après une succession de films n’ayant pas toujours trouvé son public (Contrebande (2012), L'Affaire Cate McCall (2013), Hysteria (2014)). Elle apporte au film par sa présence une réelle consistante et interprète parfaitement cette jeune veuve manipulatrice capable de jouer sereinement avec son charme sur le comportement de ses prétendants. Dans les seconds rôles on notera surtout la présence du comédien Tom Bennett qui réinvente magistralement dans un rôle très proche des Monthy Python la bêtise humaine. Le casting essentiellement féminin permet aussi de retrouver les comédiennes Chloe Sevigny, Jenn Murray, Emma Greenwell dans des rôles importants.

Par sa réalisation très théâtrale, le réalisateur témoigne parfaitement du ridicule de la haute société nettement plus intéressée à maintenir leur rang qu’à écouter leur cœur. Dans un tel contexte, Lady Susan Vernon incarne parfaitement un courant féminin en recherche d’épanouissement et aussi cherchant à garder une totale liberté d’expression. Son grand savoir se ressent par son discours et sa manière d’analyser les nombreuses failles des personnes qu’elle côtoie. Une nouvelle fois Kate Beckinsale se révèle parfaite et nous livre tout simplement son meilleur rôle à ce jour depuis Shooting Gish (1997).

Le réalisateur Whit Stillman revisite avec un tel bonheur une œuvre de Jane Austen qu’il est pratiquement impossible de résister au charme rétro de ce film aux décors soignés. Il sait parfaitement mettre en place le décor pour ensuite tout simplement le dynamiter de l’intérieur. Le plaisir que l’on prend à suivre ses personnages fait de ce film une œuvre à découvrir et surtout un réalisateur à suivre de près..

Vu le 13 mai 2016 au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO

Note de Mulder: