Conjuring 2 : le cas Enfield

Nous retrouvons les époux Ed et Lorraine WARREN (Patrick WILSON et Vera FARMIGA), de retour à leur domicile après une longue et éprouvante affaire, bien décidés à prendre du recul et à se consacrer à d’autres activités moins dangereuses que le paranormal.

Cependant, depuis leur dernière affaire, ils sont tous deux soumis à une vision horrifique, celle d’une nonne particulièrement effrayante qui apparaît régulièrement à Lorraine, sous la forme de visions cauchemardesques. Cette dernière les interprète comme une mise en garde alors qu’Ed lui propose finalement une nouvelle affaire, en tant que simples observateurs.

Ils se rendent donc dans la ville d’Enfiel où Peggy HODGSON (Frances O’CONNOR) élève seule ses quatre enfants dans une maison où de terribles évènements surviennent, jusqu’à la possession de sa fille Janet (Madison WOLFE). Ne pouvant laisser ainsi cette famille dans la tourmente, nos célèbres parapsychologues vont tout tenter pour sauver la fillette, quitte à y risquer leur propre vie, une fois de plus...

Visionné au Grand Rex sur le nouvel écran Grand Large, dans une salle pleine à craquer de spectateurs avides de sensations fortes, le crucifix offert par les ouvreuses ne suffisait pas à empêcher la peur de s’infiltrer sournoisement dans chacun d’entre nous : rebondissements, effets de frayeur, musique angoissante, nonne particulièrement horrifique et un scénario très bien ficelé ; The Conjuring 2 : le cas Enfiel mettra vos nerfs à rude épreuve et ne vous laissera pas indemnes !

James WAN et ses acteurs font de nouveau mouche avec ce film d’horreur garanti effrayant à souhait ! D’autant plus que ce cas s’inspire d’une autre histoire vraie, qui, à l’époque, avait fait couler beaucoup d’encre, tant cette affaire avait été particulièrement médiatisée et éprouvante pour ses protagonistes.

Conjuring 2 s’impose comme Un excellent film d’épouvante qui réserve son lot de surprises et de terreurs et qui, si l’on en juge par le nombre de cris horrifiés qui ont jaillis dans la salle, rempli parfaitement sa mission : celle de vous glacer le sang et de vous faire trembler de peur…

Vu le 18 juin, au Grand Rex sur la nouvelle toile de la salle Grand Large en VO

Note de earina:

La filmographie de James Wan est tout simplement aussi parfaite que son nouveau film Conjuring 2, le cas Enfield. Elle témoigne de la volonté de ce scénariste et réalisateur de divertir intelligemment les spectateurs, de jouer avec jubilation sur leurs nerfs. Chacun de ses films s’appuie sur des scénarios propices à donner à ses comédiens suffisamment de matière pour construire une histoire aux multiples rebondissements et avec des personnages attachants. Dès son premier film Saw (aux multiples suites mais inférieures à l’original), James Wan s’inscrit dans le courant de ces grands maîtres de l’horreur tels que sont ou ont été John Carpenter, Wes Craven, John Cronenberg. Loin de vouloir jouer sur des déferlements massifs de sang et d’effets visuels spectaculaires, le réalisateur est toujours resté fidèle à sa volonté de créer une véritable ambiance inquiétante à tel point que seul dénote dans sa filmographie le pourtant excellent Fast & Furious 7 (le meilleur de cette saga culte). C’est en effet le seul de ces films qui oublie de faire sursauter les spectateurs sur leur fauteuil en sortant du film de genre horrifique sur lequel le réalisateur a pu s’imposer comme l’un des plus intéressants actuels.

De Death silence (2007), une vigilante movie aux excellents Dead silence (2007), Insidious 1&2 (2010-2013) et plus récemment le premier volet Conjuring : les dossiers Warren, l’ensemble des films du réalisateur forme un tout cohérent. Conjuring 2 : le cas Enfield pourrait être ainsi la synthèse de ceux-ci et surtout le plus bel hommage au cinéma horrifique de ses dernières années. Le scénario co-écrit par le réalisateur James Wan et ses scénaristes Carey et Chad Hayes et Leslie Johnson survole ainsi les grands classiques du cinéma horrifique. Dès la première scène rappelant l’excellent film de Stuart Rosenberg Amityville, la maison du diable (1978) en passant par des allusions inconsciemment ou non à de nombreux films d’épouvante comme Poltergeist (1982), Ring (1997), La malédiction (1978), les scénaristes ont cherché réellement des moyens originaux de raconter cette histoire de possession diabolique sans oublier à aucun moment de tomber dans la surenchère inutile. En s’appuyant sur la musique de Joseph Bishara et l’interprétation solide des comédiens principaux reprenant à notre plus grand plaisir leur rôle Vera Farmiga (Lorraine Warren) et Patrick Wilson (Ed Warren) le film nous plonge en plein enfer urbain face à des forces diaboliques.

Reprenant à la suite du précédent volet on retrouve donc Ed et Lorraine Warren toujours en proie à des forces diaboliques et travaillant en étroite collaboration avec l’Eglise pour venir à bout de certains cas jugés relevant de cas de phénomènes paranormaux. Après une longue scène de présentation mettant totalement dans une ambiance réellement inquiétante et dangereuse (dans la plus célèbre maison d’Amytiville), ce couple d’enquêteurs du paranormal vont se rendre en Angleterre pour porter leur aide à une famille d’un milieu défavorisé. C’est celle d’une mère qui élève seule ses quatre enfants dans une maison délabrée. Des présences dangereuses qui hantent cette demeure, à la possession de l’une des jeunes filles de cette mère désemparée tout est fait pour jouer sur les nerfs des spectateurs et les faire sursauter et les happer dans un univers dans lequel les forces des ténèbres semblent toute puissantes. En s’inspirant d’une histoire vraie, les scénaristes jouent parfaitement avec les règles de la maison hantée.

Alors que le premier volet très réussi témoignait par moments de certaines chutes de rythme, cette suite dépasse aisément celui-ci tant par des effets spectaculaires mais surtout par une véritable tension et inquiétude qui restent omniprésentes. L’ingéniosité de ce film se ressent jusque même son élaboration. Ce n’est donc pas par hasard qu’un véritable prêtre a béni le plateau du studio dans lequel ce film a été tourné. Le réalisateur revient ici totalement à un genre qu’il maîtrise parfaitement et témoigne une nouvelle fois d’un sens parfait de mise en scène. Non seulement son film est le plus effrayant qu’il nous a été donné de voir depuis longtemps mais surtout il redonne toute sa noblesse au film de genre. Le film donne l’impression d’être dans un véritable train fantôme dans lequel les spectateurs pénètrent dans des lieux dangereux et se retrouvent face à des forces dépassant l’entendement. Aucune forme d’humour vient défaire cette ambiance macabre et le spectateur ne pourra ressortir de ce film qu’enfin heureux d’avoir pu découvrir un grand film d’horreur brillamment orchestré. James Wan livre tout simplement avec Conujring 2, le cas Enfield son meilleur film, une véritable leçon de cinéma qui devrait révéler l’inspiration de nombreux jeunes réalisateurs comme ce fut le cas avec Amityville et La malédicion dans les années 70.

Vu le 18 juin 2016 Cinéma Le Grand Rex salle Grand Large, en VO

Note de Mulder: