Elvis & Nixon

Elvis & Nixon
Titre original:Elvis & Nixon
Réalisateur:LIza Johnson
Sortie:Cinéma
Durée:86 minutes
Date:20 juillet 2016
Note:

En 1970, Elvis Presley se rend à Washington dans le but de convaincre le président Nixon de le nommer agent fédéral. Se présentant à l'improviste à la Maison Blanche, la rock-star réussit à faire remettre une lettre en mains propres au président pour solliciter un rendez-vous secret. Conseillers de Nixon, Egil "Bud" Krogh et Dwight Chapin expliquent à leur patron qu'une rencontre avec Elvis au cours d'une année électorale peut améliorer son image. Mais Nixon n'est pas d'humeur à donner satisfaction à l'artiste. C'est sans compter sur la détermination d'Elvis ! Il propose un "contrat" à Krogh et Chapin : il signera un autographe pour la fille de Nixon en échange d'un tête-à-tête avec le président. … 

Critique de Mulder

Le film Elvis et Nixon est une rencontre au sommet entre deux grands comédiens Kevin Spacey (President Richard Nixon et Michael Shannon (Elvis Presley). Aussi surréaliste que cela puisse paraitre le 21 décembre 1970 un des plus grands artistes de la scène musicale et le Président des Etats-Unis (Richard Nixon en début de son mandat) ont longuement échangé dans le bureau de la Maison Blanche de thématiques leur tenant à cœur comme la jeunesse, la lutte contre le trafic de drogues, les symboles forts de la Nation et aussi leur conviction. Cette rencontre donna lieu à une photo devenue célèbre. Sur la base d’un scénario écrit par Cary Elwes et Joey et Hanala Sagal, la réalisatrice Liza Johnson réussit le pari audacieux de construite un film reflétant parfaitement le début des années 70. Dans cette société américaine en pleine recherche d’une véritable harmonie, Elvis Presley comme le montre si bien la scène d’introduction est scandalisée par les pratiques d’un peuple en pleine tentation à des substances illégales et prêt à faire entendre sa voix y compris en ayant recours à la violence.

Prétextant obtenir de la part du Président des Etats Unis un passe-droit afin de devenir agent fédéral (ce qu’il n’obtiendra qu’à titre symbolique) Elvis Presley est montré telle une icône de la pop-culture qui a construit autour de lui un véritable mythe. On devine la volonté des scénaristes de retranscrire une société pas si différente de la nôtre dans laquelle le star système permettait à certains de pouvoir bénéficier d’avantages multiples y compris de faire de rencontrer des hommes politiques. En cela, la structure du film nous permet de mieux comprendre ce qui s’est passé avant cette rencontre. Ce même sujet avait déjà donné lieu à un film en 1997 réalisé par Allan Arkush avec Rick Peters et Bob Gunton. Loin de vouloir en faire un sex symbol immortel, le film dresse le portrait d’un artiste qui s’est construit un véritable personnage et qui s’ennuyant dans sa propriété de Graceland et ayant sur son dos sa femme Priscilla et son père Vernon choisit de partir voyager et de retrouver ses amis.

La difficulté d’un tel biopic qui se base que sur un court instant est de pouvoir capter l’attention des spectateurs tout au long du film. Les scénaristes de manière astucieuse ont non seulement réussi à éviter l’écueil d’une adaptation théâtrale guère vivante pour surtout présenter une histoire se basant dans quelques lieux et sur de nombreux personnages secondaires intéressants. Une nouvelle fois en dehors des deux principaux comédiens parfaits dans leur rôle dans le casting judicieux des rôles secondaires on retrouve ainsi les comédiens Johnny Knoxville (Sonny), Alex Pettyfer (Jerry Schilling) et Colin Hanks (Egil Krogh). Une grand force également du film est de montrer les différents protocoles et habitudes de ces deux personnages Elvis Presley et Rixard Nixon et comment leur entourage ont dû gérer leur égo et trouver des accords afin que cette rencontre se déroule parfaitement.

Cette sensibilité au niveau de la réalisation de Liza Johnson qui retrouve de nouveau après son premier film Return (2011) le comédien Michael Shannon se ressent à chaque image. Cette volonté de montrer naturellement ses événements donne au film un aspect documentaire passionnant et surtout une tonalité juste et intéressante. La courte durée du film sied parfaitement à ce récit et on est totalement conquis par cette interprétation forte de deux comédiens s’effaçant totalement derrière leur personnage. En cherchant un sujet original et audacieux la réalisatrice s’écarte des standards hollywoodiens cherchant le grand spectacle à tout prix pour flirter intelligemment avec le film d’auteur pour notre plus grand plaisir.

Vu le 7 juillet 2016 à la Salle Warner Bros, en VO

Note de Mulder: