Instinct de survie

Instinct de survie
Titre original:Instinct de survie
Réalisateur:Jaume Collet-Serra
Sortie:Cinéma
Durée:87 minutes
Date:17 août 2016
Note:

Nancy surfe en solitaire sur une plage isolée lorsqu’elle est attaquée par un grand requin blanc. Elle se réfugie sur un rocher, hors de portée du squale. Elle a moins de 200 mètres à parcourir à la nage pour être sauvée, mais regagner la terre ferme sera le plus mortel des combats…

Critique de Mulder

A Lydie, une guerrière passionnante du dessin

Le thriller aquatique avec des requins pourrait presque s’apparenter à un genre à part entière. Certes le film Les dents de la mer (1975) s’est imposé comme un chef d’œuvre intemporel tant par sa réalisation, son interprétation (Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss), sa musique (John Williams) et un scénario suffisamment habile pour capturer tout au long du récit notre attention. Nul doute que Steven Spielberg aurait pu s’attendre à une telle exploitation de sa thématique de l’affrontement entre des grands sélachimorphes et des humains. Que cela soit dans des séries B ( saga Sharknado (2013-2016), Shark 3D (2011), Peur bleue (1999)) ou Z (Avalanche Sharks (2013), Supershark (2011), L'Attaque du requin à deux têtes (2012)), chacun y trouvera son plaisir et on ne comptera pas les trois suites plutôt bâclées du film de Steven Spielberg. La plupart de ces films est malheureusement complètement oublié et pour réussir un thriller marin ce n’est pas le requin le principal élément mais le climat créé aussi dangereux que teinté d’aucun espoir et retour en arrière.

Instinct de survie dès sa découverte s’impose comme une réussite indéniable tellement le climat créé est d’une violence rare. Le scénario signé par Anthony Jaswinski revient à l’essence de cet affrontement entre un être humain plongé en plein milieu hostile naturel. On découvre ainsi après une traversée de la jungle, une jeune américaine passionnée de surf, Nancy, qui a trouvé le spot parfait pour surfer tranquillement. Malheureusement un énorme requin a pris possession des lieux et après avoir dévoré des surfeurs venus sur le même spot va s’en prendre à elle. Toute la force d’un tel film repose non seulement sur un scénario aussi minimaliste soit-il mais surtout sur une interprétation solide et une réalisation sans faille. Dans le rôle principal féminin Blake Lively (série Gossip Girl, The Town (2010), Green lantern (2011)) se révèle tout simplement le meilleur choix possible pour donner vie à son personnage. Dès la première scène, elle capte toute notre attention et nous subissons psychologiquement les mêmes assauts, la même peur face à un ennemi aussi dangereux que particulièrement retors. A la réalisation, Jaume Collet-Serra continue à prouver qu’il est toujours aussi habile pour mettre en place une véritable ambiance comme ce fut le cas dans Esther (2009), Sans identité (2011), Non-stop (2014) et Night Run (2015). Après trois films dans lequel il dirigeait le comédien Liam Neeson dans des thrillers violents urbains, il trouve ici le sujet parfait pour laisser place à une réalisation aussi inventive que maîtrisée. Le film bénéficie également d’une magnifique photographie que l’on doit à Flavio Martínez Labiano qui a déjà collaboré avec le réalisateur sur plusieurs de ses précédents films.

Certes ce film ne fera pas oublier Les dents de la mer mais trouvera aisément sa place parmi les réussites récentes telles Open Water et Peur bleue. La plus grande difficulté étant de retenir l’intérêt des spectateurs avec un seul personnage (ou un nombre limité) et un lieu restreint (même principe que le home invasion), le scénario réussit l’exploit de nous tenir en haleine et surtout par des choix de mises en scène ambitieux et nous livre l’essence du film d’aventures réduit à sa forme la plus simple. Alors que le Film Les Dents de la mer fête cette année son cinquantième anniversaire, Instinct de survie s’impose comme son plus digne descendant. On ne peut donc qu’adhèrer à ce concept et surtout attendre avec la plus grande impatience le prochain film de Jaume Collet-Serra.

Vu le 20 juillet 2016 à l’Aquarium de Paris en VO

Note de Mulder: