Batman : The Killing Joke

Parmi les nombreux comics dédiés au personnage de Batman, deux titres reviennent constamment comme étant simplement des œuvres cultes et incontournables : The Dark Knight Returns de Frank Miller et Batman : The Killing Joke d’Alan Moore et Brian Bolland. Le premier a déjà donné naissance à deux films d’animation réalisés par Jay Oliva en 2014. C’est maintenant au tour du second titre de connaitre les honneurs d’une adaptation maitrisée et suivant la trame de ce roman graphique. Publié en mars 1988 Batman : The killing joke se veut être un affrontement psychologique entre l’ennemi juré de Batman et celui-ci. D’une violence rare, cette œuvre dresse un portrait très original et surtout plus adulte de Gotham et de ses personnages.

Par un choix surprenant Batman : The Killing Joke débute par un long préambule absent du comics et mettant en avant un dangereux sociopathe Paris Franz qui souhaite prendre le contrôle de la pègre de Gotham. Visuellement très beau le film mélange l’animation classique à celle assistée par ordinateur et nous livre une histoire aussi violente que prenante. En s’éloignant de l’univers des films d’animation dédiés aux personnages DC Comics, Batman The Killing Joke s’impose comme la première adaptation classifiée pour adulte et comme une des réussites majeures du moment. Le scénariste Brian Azzarello réussit ainsi à donner au personnage de Batman toute son âme torturée. Hormis les premières minutes du film, le reste suit fidèlement la trame du roman graphique et on retrouve ainsi l’enlèvement du Commissaire Gordon et son emprisonnement dans un cirque abandonné tenu par le Joker et sa troupe de monstres en tout genre.

La grande richesse de ce film est de livrer comme ce fut le cas les origines du Joker ou comment un ingénieur ayant quitté son travail pour devenir comédien se retrouve dans une impasse et se voit contrain de participer à un cambriolage. Celui-ci tournera mal et défiguré et devenu fou deviendra le joker l’ennemi juré de Batman. Pour donner vie à un tel long métrage il fallait respecter au plus près la violence du roman graphique et donc livrer un film plus ambitieux et s’éloignant des films d’animation familiaux classiques. Dans le comics, Barbara Gordon est non seulement tirée à bout portant par le Joker mais aussi violentée par ses hommes de main. Cette adaptation certes est adoucie mais la violence montrée ou non est bien présente tout au long du récit. De la même manière la fin du long métrage propose une scène importante non présente dans le roman graphique et on découvre ainsi comment Barbara Gordon est devenue l’Oracle sur son fauteuil roulant. On rajoutera également un clin d’œil intéressant aux comédies musicales et une volonté permanente de proposer une histoire forte et parfaitement mise en scène par Sam Liu (Batman Year One (2011), Planète Hulk (2010), Hulks vs thor (2009))…

Ce film d’animation prolonge ainsi à notre grand plaisir l’univers sombre de Batman et en fait un être torturé luttant en permanence contre ses propres démons et devant faire face aux poids des années. La violence fait partie de sa vie, il y recourt constamment pour faire parler les nombreux malfaiteurs comme pour lutter à sa manière contre le crime organisé. Une nouvelle fois, on ne pourra que vous conseiller de découvrir ce long métrage d’animation en version originale (et donc en import étant donné que la piste originale n’est pas proposée dans l’édition blu-ray qui sortira le 3 août). On notera ainsi que le comédien Mark Hamill est de nouveau la voix du Joker et que le comédien Kevin Conroy celle de Bruce Wayne.

Vu le 23 juillet 2016 (source US)

Note de Mulder: