Agents presque secrets

Dans le film bienvenue dans la jungle de Peter Berg (2004), le comédien Dwayne Johnson ( The Rock) croisait le temps d’une scène Arnold Schwarzenegger. Celle-ci signifiait en quelque sorte la passation intéressante de flambeau pour des rôles identiques faisant triompher la force physique plutôt qu’un jeu d’acteur convainquant. La filmographie de The Rock alterne ainsi les films d’action ((Le Roi Scorpion (2002), Tolerance Zero (2004), Faster (2010), Fast & Furious 5,6,7 et bientôt 8) et des comédies grand public certes pas toujours réussies (Maxi Papa (2007), Fée malgré lui (2010), No pain no gain (2013)..). Au croisement de ces deux genres de prédilection pour ce comédien, Agents presque secrets pourrait apparaître comme son premier rôle convaincant dans une comédie. Il montre que derrière la montagne de muscle qui le caractérise se trouve réellement un véritable comédien meilleur que son prédécesseur Arnold Schwarzenegger à alterner comédies et films d’action hollywoodiens

Même si la trame scénaristique d’Agents presque secrets est très faible et consiste de nouveau à créer un buddy movie en associant un humoriste digne héritier d’Eddie Murphy et The Rock et les placer dans de nombreuses situations rocambolesques, l’énergie déployée ici est clairement palpable. Sur la base d’un scénario co-écrit par le réalisateur Rawson Marshall Thurber , David Stassen et Ike Barinholtz, l’histoire nous rappelle par moment l’excellente comédie True Lies de James Cameron (1994) avec certes un budget moindre et moins de conviction. Le réalisateur spécialisé dans la comédie familiale (Dodgeball, même pas mal ! (2004), Les Miller, une famille en herbe (2013) réussit même avec Agents presque célèbre à nous présenter son meilleur film. Les nombreuses scènes comiques très visuelles et les scènes d’action se succèdent donc parfaitement et nous entraînent dans une sombre affaire de fichiers top secrets.

Agents presque secrets trouve également matière à traiter des réunions de lycées des années plus tard et surtout de présenter de manière réussie le passé des deux personnages principaux. Alors que Calvin Joyner (Kevin Hart) semblait être destiné dès le lycée à un avenir prometteur et que Bob Stone (Dwayne Johnson) était la risée de sa classe, le temps semble dire le contraire. Le premier est devenu un simple comptable et le second ancien lycée obèse est devenu l’un des meilleurs agents de la CIA. Ses deux s’étant perdu de vue durant de longues années, vingt ans plus tard ils vont devoir unir leurs efforts et apprendre à se faire confiance pour mettre fin à un dangereux conflit mondial. Si le film fonctionne aussi bien, c’est que l’alchimie entre les deux comédiens principaux fonctionne réellement et nous rappelle ainsi celle entre Nick Nolte et Eddie Murphy (48 heures) et Mel Gibson et Danny Glover. Certes Agents presque secrets aurait gagné à proposer des scènes d’action encore plus efficaces et ne pas reposer uniquement sur les deux comédiens principaux mais le résultat final constitue un divertissement parfait pour cette période de vacances d’été.

Vu le 26 août 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 3 place A19, en VF

Note de Mulder: