Sing Street

Sing Street
Titre original:Sing Street
Réalisateur:John Carney
Sortie:Cinéma
Durée:106 minutes
Date:26 octobre 2016
Note:

Dublin, années 80. La pop, le rock, le métal, la new wave passent en boucle sur les lecteurs K7, vibrent dans les écouteurs des walkmans et le rendez-vous hebdomadaire devant  « Top of the Pops » est incontournable. Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé à contrecœur de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter. Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu'en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Afin de s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connait rien ni personne, à part les vinyles de sa chambre d’adolescent. Afin de la conquérir,  il lui propose de jouer dans son futur clip.

Critique de Mulder

Révélé au public international par son excellent quatrième film Once (2006) (après November Afternoon (1996), Park (1999), La vie à la folie (2001)) qui remporta le prix du meilleur film international du Festival de Sundance en janvier 2007, le réalisateur et scénariste John Carney conçoit le cinéma comme une parfaite mélodie dans laquelle chacun des composants se doit d’être parfait. Ancien bassiste dans un groupe de rock The Frame de 1991 à 1993, il en garde une véritable passion pour l’univers de la musique et en fait l’un des éléments centraux, un moyen de communication et surtout une terre d’expression fertile. Son précédent film New York Melody avait été une comédie romantique exquise ponctuée de nombreux numéros musicaux magiques. Interprétés par Keira Knightley et Mark Ruffalo le film avait été l’un de nos préférés de l’année 2014. Dire que nous attendions avec une réelle impatience son nouveau film était un doux euphémisme.

On sent réellement dans le sujet de Sing Street une volonté de revenir à l’origine de la passion du réalisateur et surtout de livrer un film sincère et passionnant sur l’amitié, la découverte de l’amour et surtout sur la création musicale. On découvre donc à Dublin, une famille composée de trois enfants et de leurs parents au bord du divorce qui rencontrent de grosses difficultés financières. Ainsi Conor se voit contraint de changer de lycée et de rejoindre une école publique très stricte. Sa passion pour la musique l’amène suite à une rencontre avec la plus jolie fille habitant en face de son lycée de vouloir créer un groupe musical. Aidé par son grand frère Brendan qui lui servira de mentor et par son ami Eamon, il va décider de se mettre à écrire de la musique tout en s’inspirant des groupes de l’époque tel Duran Duran et autres diffusés dans leur émission culte Top of the Pops.

Comme dans ses précédents films, le réalisateur et scénariste John Carney sait parfaitement retranscrire une période et surtout donner vie à des personnages attachants. Comme dans New York Melody, le film est ponctué de nombreux numéros musicaux et surtout dresse le portrait d’une jeune dublinoise en pleine révolution musicale et humaine. Loin de donner une vision idyllique des années 80, le réalisateur nous dresse le portrait de jeunes lycéens trouvant dans la musique une véritable source d’expression et de créativité. Le réalisateur sait parfaitement saisir ces moments de recherches et ces relations tumultueuses entre le personnage principal Conor et la sublime Raphina. A travers cette peinture sociale, le jeune adolescent va se rendre compte que trouver sa place dans la société n’est guère aisée et que c’est uniquement en alliant ses connaissances avec celles de ses amis qu’il pourra non seulement réussir à créer sa musique mais aussi à gagner l’amour de Raphina.

Nettement plus personnel que son précédent film, le réalisateur se livre totalement dans Sing Steet et remporte immédiatement notre adhésion par son casting solide de jeunes comédiens notamment Ferdia Walsh-Peelo dans le rôle de Conor (véritable révélation du film) et Lucy Boynton (Raphina). Rarement un film nous avait apporté autant de plaisir, d’espoir en l’avenir et laisser sans voix ! A cela rajouter une musique ponctuée de chansons de Duran Duran, The Cure, Joe Jackson, Motorhead et vous obtiendrez une des meilleures musiques de films de cette année. On attend donc de découvrir le prochain film de ce réalisateur et scénariste surdoué.

Vu le 29 août 2016 au Club Marbeuf, en VO
Revu le 06 septembre au CID (Deauville), en VO

Note de Mulder: