Kubo et l'armure magique

Kubo et l'armure magique
Titre original:Kubo et l'armure magique
Réalisateur:Travis Knight
Sortie:Cinéma
Durée:102 minutes
Date:21 septembre 2016
Note:

Kubo est un être aussi intelligent que généreux, qui gagne chichement sa vie en sa qualité de conteur, dans un village de bord de mer. Cette petite vie tranquille, ainsi que celle de ses compagnons Hosato, Hashi et Kamekichi va être bouleversée quand par erreur il invoque un démon du passé. Surgissant des nues cet esprit malfaisant va abattre son courroux sur le village afin d’appliquer une vindicte ancestrale.


Dans sa fuite, Kubo fait équipe avec Monkey et Beetle, pour se lancer dans une épopée palpitante afin de sauver sa famille et percer le secret de la chute de son père, le plus grand samouraï que le monde ait jamais connu. À l’aide de son Shamisen- un instrument musical magique-il va affronter toutes sortes de dieux et de monstres, notamment le terrible Moon King assoiffé de vengeance ainsi que les affreuses sœurs jumelles afin de dénouer le mystère de son héritage, réunir sa famille et accomplir sa destinée héroïque.

Critique de Mulder

Kubo et l’armure magique est le quatrième long métrage d’animation des studios Laïka après Coraline (2009), L'Étrange Pouvoir de Norman (2012) et Les Boxtrolls (2014). Il constitue également la première réalisation du vice-président de ce studio, Travis Knight et on retrouve au scénario Marc Haimes (Jitters (2009) et Chris Butler (L'Étrange pouvoir de Norman (2012)). L’animation somptueuse en stop-motion permet de proposer un conte fantastique se déroulant au Japon dans lequel Kubo, un enfant borgne vit avec sa mère caché des forces malfaisantes de son grand père et des deux sœurs maléfiques de sa mère. Pourtant en invoquant un démon du passé Kubo va se retrouver dans une véritable quête épaulé par Monkey (une amulette de signe ayant pris vie) et Beetle un ancien samourai. Il devra non seulement percer le secret de la mort de son père mais également retrouver les différents éléments d’une armure magique pour affronter des forces maléfiques comme un squelette géant ou les sœurs de sa mère, les sorcières Moon et King.

Rares sont les films d’animation dans lequel aussi bien le scénario et la réalisation tendent à la perfection totale. On oublie ainsi totalement la difficulté de créer un film en stop motion pour dévorer cette histoire passionnante et des personnages tout simplement inoubliables. Le souffle épique qui anime le récit nous entraine dans une aventure pas si éloigné de l’univers de Tim Burton tel L’étrange Noel de Mister Jack. Les scénaristes ont non seulement réussi à proposer un mixte parfait entre les contes, les légendes anciennes japonaises mais surtout proposer un des meilleurs films d’animation de cette année. Loin d’avoir recours aux derniers outils multimédias pour créer des univers tels que sont The Walt Disney Pictures maître étalon en terme d’animation actuelle, le film revendique fièrement son indépendance et a nécessité pas moins de quatre cents personnes et deux cent cinquante mille feuilles de papier et cinq ans pour mener à bout la création de ce film événementiel.

Alors que la plupart des films d’animation actuels semblent manqués par moment de magie et de réelles surprises, Kubo surprend en permanence et surtout laisse une part importante à des questions existentielles tels que le rapport entre les vivants et les morts et l’équilibre naturel des choses. Les studios Laïka donnent avec Kubo leur film d’animation le plus abouti à ce jour, une prouesse technique magnifiée par un scénario parfait. Une telle alchimie nous laisse simplement sans voix.

Le soin apporté au film se ressent également au choix du casting vocal. On retrouve dans sa version originale Matthew McConaughey (Beetle), Charlize Theron (Monkey), Rooney Mara (les jumelles), Ralph Fiennes (Moon King), George Takei (Hosato) et Cary-Hiroyuki Tagawa (Hashi).

Vu le 10 septembre 2016 au Centre International de Deauville en VO
Revu le 24 septembre 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 03, en 3D et VF

Note de Mulder: