Les 7 mercenaires

Les 7 mercenaires
Titre original:Les 7 mercenaires
Réalisateur:Antoine Fuqua
Sortie:Cinéma
Durée:133 minutes
Date:28 septembre 2016
Note:

L’industriel Bartholomew Bogue règne en maître sur la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin au despotisme de l’homme d’affaires, les habitants, désespérés, engagent sept hors-la-loi, chasseurs de primes, joueurs et tueurs à gages – Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Alors qu’ils se préparent pour ce qui s’annonce comme une confrontation sans pitié, ces sept mercenaires prennent conscience qu’ils se battent pour bien autre chose que l’argent…

Critique de Mulder

Certains westerns ont marqué à jamais l’histoire du cinéma et inspiré de nombreux réalisateurs par leur virtuosité, leur casting parfait et surtout par un scénario construit avec talent. Tel est le cas du mythique film de John Sturges les 7 mercenaires sorti au cinéma le 1er février 1961. On retrouvait au casting autour de Yul Brynner des comédiens appréciés comme Steve McQueen, James Coburn et Charles Bronson mais aussi Horst Buchholz, Brad Dexter et Robert Vaughn. La musique du film signé Elmer Bernstein fut nommée pour l’Oscar de la meilleure musique de film. Fort du succès, trois autres films furent produits (Le Retour des sept de Burt Kennedy (1969), Les Colts des sept mercenaires de Paul Wendkos (1972), La Chevauchée des sept mercenaires de George McCowan (1972)) ainsi qu’une série homonyme (1998). Le western était à l’époque un des genres les plus appréciés du public. Ce western était aussi une relecture intéressante du classique japonais les sept samouraïs d’Akira Kurosawa (1954).

Faire un remake de ce classique du cinéma américain sans le trahir tout en apportant suffisamment de matière pour proposer une autre relecture intéressante était chose ardue. Cela explique sûrement le fait qu’il ait fallu attendre cinquante-six ans pour découvrir cette nouvelle version. Les scénaristes Richard Wenk et Nic Pizzolatto ont réussi pourtant à apporter suffisamment de modernité au récit et retrouvent par magie toute l’essence du western. Le film est porté par une intrigue pleine de rebondissements avec des personnages attachants et représentant parfaitement les différentes approches de l’humanité. Les noms des personnages ont donc changé par rapport au film original ainsi que le lieu de l’action. Chacun pourra aisément s’identifier facilement à un de ces personnages principaux ne cherchant pas forcément la richesse mais faire tout simplement le bien autour d’eux et venir en aide à un peuple opprimé par un propriétaire terrien dénué de la moindre parcelle d’humanité (la scène ouvrant le film est suffisamment éloquente pour montrer cela).

Comme dans le film original, le personnage principal, Sam Chisolm, un officier assermenté se voit proposer une mission par les habitants d’un petit village menacé par un grand propriétaire terrien qui ne souhaite que les chasser de leur propre ville. Le justicier intrépide devra alors former son propre escadron pour mener un combat qui s’annonce féroce contre une véritable armée d’hors la loi avides d’argent et sans aucun scrupule. Ces hommes vont ainsi se dresser, protéger et former les hommes du village à se défendre au risque de leur vie. La bande des sept mercenaires composé de hors-la-loi, de chasseurs de primes et d’un joueur de carte aussi fort à manier les cartes qu’à sa battre au pistolet vont former cet escadron et témoigner d’un courage véritable. Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest vont non seulement se battre mais certains y laisser leur vie. Même si l’histoire est connue de tous, les scénaristes réussissent constamment à nous surprendre, à trouver le juste équilibre entre les nombreuses scènes d’action et des moments plus intimistes mais surtout à refaire vivre devant nos yeux le grand retour du Western.

Pour réaliser un tel exploit et tenir la concurrence face à un film apprécié de tous et devenu culte comme l’un des meilleurs westerns du cinéma, il fallait non seulement un réalisateur suffisamment aguerri mais surtout un casting irréprochable. En cela la présence à la réalisation d’Antoine Fuqua réputé pour ses films d’action efficace et violent trouve ici un véritable terrain de jeu pour laisser place aux différents éléments importants qui cimentent sa filmographie de Un tueur pour cible à la rage au ventre (2015) en passant par les très recommandables Training Day (2001), Shooter tireur d’élite (2007) et Equalizer (2014).

Le réalisateur retrouve ainsi pour l’occasion plusieurs comédiens qu’il avait déjà dirigés dans l’un de ses précédents films comme Denzel Washington et Haley Bennett (Equalizer), Ethan Hawke (Training Day), Vincent D'Onofrio (L’élite de Brooklyn), mais aussi complète son casting avec le toujours excellent Chris Pratt, Byung-Hun Lee, Manuel Garcia-Rulfo et Martin Sensmeier. On retrouve également dans le rôle du grand propriétaire terrien avide Peter Sarsgaard (Experimenter (2015), Le prodige (2014), Lovelace (2013)..) nettement plus habitué à des films indépendants qu’à des blockbusters aussi réussis que ce mixte parfait des sept samouraïs et des sept mercenaires. Ce n’est donc pas un pur hasard si la thématique de la religion occupe une place importante dans le récit. Le réalisateur tire ainsi une nouvelle fois partie de décors naturels spectaculaires mais aussi d’un casting parfaitement élaboré pour livrer le western de cette année 2016.

La musique de ce film reprend une composition de James Horner que celui-ci avait écrite avant sa mort et que le musicien Simon Franglen a complété et revisité tout en s’inspirant de la musique du film original. Il en ressort un grand western à découvrir d’urgence dès le 28 septembre au cinéma.

Vu le 26 septembre 2016 au Studio 28, en VO

Note de Mulder: