Live By Night

Live By Night
Titre original:Live By Night
Réalisateur:Ben Affleck
Sortie:Cinéma
Durée:129 minutes
Date:18 janvier 2017
Note:

Boston, dans les années 20. Malgré la Prohibition, l'alcool coule à flot dans les bars clandestins tenus par la mafia et il suffit d'un peu d'ambition et d'audace pour se faire une place au soleil. Fils du chef de la police de Boston, Joe Coughlin a rejeté depuis longtemps l'éducation très stricte de son père pour mener une vie de criminel. Pourtant, même chez les voyous, il existe un code d'honneur que Joe n'hésite pas à bafouer : il se met à dos un puissant caïd en lui volant son argent et sa petite amie. Sa liaison passionnelle ne tarde pas à provoquer le chaos. Entre vengeance, trahisons et ambitions contrariées, Joe quittera Boston pour s'imposer au sein de la mafia de Tampa…

Critique de Mulder

Live by Night est la quatrième réalisation de Ben Affleck. Il s’agit également de la seconde fois que le comédien, scénariste et réalisateur adapte un roman de l’auteur Dennis Lehane après Gone Baby Gone (2007). On peut ainsi y voir aisément la volonté du réalisateur et scénariste de proposer des films nettement plus en phase avec ses projets personnels plutôt que de répondre à une demande d’un grand studio Hollywoodien. En alternant ainsi des grosses productions hollywoodiens comme Batman V Superman : l’aube de la justice (2016) et prochainement Justice league (novembre 2017), Ben Affleck bénéficie d’une réelle liberté artistique qui se ressent de nouveau en découvrant son nouveau film.

Nous découvrons ainsi après une courte présentation le personnage de Joe Coughlin, un ancien soldat ayant servi son pays pendant la Première Guerre Mondiale et qui a dû à son retour au pays devenir un hors la loi pour subsister en pleine période de Prohibition. Ce fils du chef de la Police de Boston n’ayant pas suivi les traces de son père préfère vivre sa vie comme il le souhaite quitte à franchir le pas de la légalité et même fréquenter la femme d’un puissant caïd qui lui fera payer très cher cette trahison. Il devra alors s’exiler loin de sa ville de Boston pour trouver une place de leader au sein de la mafia de Tampa. En suivant le parcours de ce personnage, il est impossible de ne pas penser aux grands films de gangsters des années 60 et 70 et également aux nombreuses fresques comme Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984). Le grand soin pris autant à l’écriture du scénario qu’à la réalisation montre bien une nouvelle fois que Ben Affleck habitué des grands studios Hollywoodien est bien l’un des meilleurs actuels. Parfaitement calibré son nouveau film renvoie aussi bien aux classiques du genre et est aussi un véritable hommage aux œuvres qui ont marqué le passé de celui-ci. Ce n’est donc pas un hasard si l’une des scènes du film se passe dans un cinéma dans lequel est projeté un western.

Une nouvelle fois, le réalisateur a su parfaitement s’entourer aussi bien au niveau de la photographie particulièrement soignée de Robert Richardson ( 3 Oscar remporté de la meilleure photographie pour JFK (1991), Aviator (2004) et Hugo Cabret (2011)) mais aussi de la musique. On retrouve ainsi le compositeur Harry Gregson Williams avec lequel le réalisateur Ben Affleck avait déjà travaillé sur deux de ses précédents films (Gone Baby Gone et The Town). On retiendra aussi un excellent casting avec la présence dans les trois rôles féminins importants du film Zoe Saldana (Graciella Suarez), Elle Fanning (Loretta Figgis), Sienna Miller (Emma Gould), Brendan Gleeson (Thomas Coughlin), Scott Eastwood (Danny Coughlin), Chris Cooper (Le shérif) et Anthony Michael Hall (Gary Smith). Cependant le film aurait gagné encore plus en puissance si Ben Affleck avait décidé de se contenter uniquement d’être le scénariste et réalisateur car il n’arrive pas à procurer une étoffe suffisante à son personnage et n’arrive pas à convaincre totalement.

Malgré tout, Live by night recèle suffisamment de scènes fortes à la chorégraphie maîtrisée pour en faire sans aucune hésitation le film de la semaine à découvrir d’urgence.

Vu le 16 janvier 2017 à l’UGC Normandie, salle 01, en VO

Note de Mulder: