Cinquante nuances plus sombres

Cinquante nuances plus sombres
Titre original:Cinquante nuances plus sombres
Réalisateur:James Foley
Sortie:Cinéma
Durée:118 minutes
Date:08 février 2017
Note:

C’est un Christian blessé qui tente de reconquérir Anastasia. Cette dernière exige un nouveau contrat avant de lui laisser une seconde chance. Mais une ombre surgit du passé de Christian et plane sur les deux amants, déterminée à détruire un quelconque espoir de vie commune.

Critique de Mulder

Le premier volet Cinquante Nuances de Grey avait connu un véritable engouement mondial (570 millions de dollars au box office) malgré une critique unanimement mauvaise. Comme ce fut le cas pour le film précédent, aucune projection presse du film ne fut proposée afin de ne pas précéder la sortie de celui-ci d’une mauvaise réputation amplement méritée. Force est de constater après sa découverte au cinéma que ce second volet est une déception totale. Certes le premier volet était déjà mauvais (réalisation passable, interprétation pas convaincante, scènes nues filmées sans conviction..) mais celui-ci atteint une telle mauvaise qualité que nous avons souvent l’impression de suivre en direct la fin de carrière artistique d’un réalisateur que nous apprécions réduit à suivre à la règle les demandes qui lui sont adressées. Pourtant, le réalisateur James Foley bénéficie d’une filmographie très intéressante avec notamment les films Comme un chien enragé (1986), Glengarry Fear (1992), Fear (1996) et L'Héritage de la haine (1996). On oubliera cependant les ratés Who’s that Girl (1987) et dangereuse séduction (2007). Réalisateur de la série culte House of Cards (2013-2015), il a ainsi montré qu’il pouvait être autant capable du meilleur que du pire. Avec le cas de ce film et on redoute déjà le prochain (Cinquante nuances plus claires (2018)) on ne peut malheureusement pas le remercier d’avoir sauvé un scénario décousu et ne présentant aucun rythme ni ressort. L’impression de regarder un soap opéra ponctué de certaines scènes pseudo érotiques pour ménagères de plus de cinquante ans où pour un public d’adolescentes croyant encore au conte de fées persiste tout au long du récit.

Le film reprend donc la trame du second roman d’E. L. James (si on peut appeler cela un livre malgré une faiblesse d’écriture et d’une imbécilité affligeante). On ne se doute pas un instant qu’un bon scénariste aurait pu revisiter de manière convaincante cet écueil faisant passer la femme pour un simple objet sexuel tels les nombreux objets présents dans la fameuse salle de jeux du personnage. On retrouve donc les personnages tels que nous les avons quittés à la fin du précédent volet. Christian Grey tente de reconquérir la femme de sa vie Anastasia Steele et ce sur une durée de plus deux heures sans aucun rythme et avec une alchimie qui ne fonctionne pas entre les deux comédiens principaux Dakota Johnson et Anastasia Steele. Certes si le film avait réussi à corriger toutes les faiblesses soulignées dans les nombreuses critiques du précédent volet, cet opus aurait gagné en force et aurait pu être un film à conseiller pour la Saint Valentin (dans quelques jours). De la même manière en proposant un film encore plus soft que le précédent volet, celui-ci perd tout son charme en plus d’être l’éloge du vide scénaristique total. On pourrait comprendre que Christian Grey pourrait représenter le prince charmant devenu un homme d’affaires redoutable et souhaitant avoir un contrôle total sur son univers. Malheureusement le film manque cruellement d’audace et ne bénéficie ni d’une direction de comédiens convaincante et encore moins d’une photographie réussie. De la même manière, voir une ancienne sex symbole (Kim Basinger) devoir se contenter d’un rôle pas assez élaboré voire risible est réellement détestable au possible. Impossible de ne pas penser au cultissime 9 semaines et demie qui marqua les années 80 en la découvrant dans ce film.

Il est également intéressant de voir que malgré ce naufrage artistique total la musique du film s’avère être avec celle de La La Land une des meilleures de ce début d’année. On retrouve ainsi un excellent duo (Zayn / Taylor Swift) mais aussi des chansons très réussies de Jry, Tove lo, Toulouse, John Legend, The Dream, Nick Jonas, sia, Kydo, Corinne Bailey Rae, Jose James, Jp Cooper, The Avener, Joseph Angel, Anderson East, Frances et Danny Elfman. En conclusion on vous conseille plutôt de vous procurer cet excellent album plutôt que d’investir dans une place de cinéma (le film sera disponible dans trois mois en vidéo).

Vu le 9 février 2017 au Gaumont Parnasse , Salle 1, A4 en VO

Note de Mulder: