Logan

Logan
Titre original:Logan
Réalisateur:James Mangold
Sortie:Cinéma
Durée:138 minutes
Date:01 mars 2017
Note:

Dans un futur proche, un certain Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui.

Critique de Mulder

Logan s’impose comme un western futuriste post-apocalyptique d’une émotion rare dès sa découverte. Plus de seize ans après avoir endossé le rôle de James Howlett (Logan, wolverine) dans le premier volet de la saga X-men et deux précédents volets particulièrement réussis (X men origins : Wolverine (2009) et Wolverrine : le combat de l’immortel (2013)) , Logan marque la dernière interprétation de Hugh Jackman du personnage qui l’a rendu célèbre et adulé par un large public. Un film qui restera longtemps comme la meilleure réussite d’une adaptation d’un univers Marvel Comics par les studios 20th Century Fox.

Dès les premières images du film le ton est donné et l’action se situe dans un futur proche dans laquelle la plupart des mutants sont morts ou vivent cachés loin d’une société les ayant éradiqués ou utilisés dans des expériences scientifiques. On découvre ainsi le personnage de Logan isolé et devenu alcoolique pour oublier son passé et le mal qui le ronge. Affaibli, il est devenu un simple chauffeur de voitures. Il continue à veiller sur un autre mutant Caliban (Stephan Merchant) et sur le professeur Xavier recherché comme étant une arme dangereuse et incontrôlable. Obligé d’acheter des médicaments pour ce dernier et à se battre en permanence contre différents gangs et voyous, ses dons de régénération ne sont plus aussi fonctionnels et lui laissent de nombreuses blessures. Diminué, fatigué, il devra accepter une dernière mission et protéger et conduire une jeune mutante possédant les mêmes dons que lui dans un camp de mutants. Logan s’apparente ainsi en la fusion parfaite d’un road movie et d’un drame familiale dans lequel le professeur Xavier pourrait apparaitre comme le père spirituel de Logan et Laura Kinney (X-23) comme sa fille. Nous n’en dirons pas plus sur le sujet pour vous laisser un maximum d’effets de surprise.

Le succès autant critique que publique de Deadpool aurait eu comme effet salvateur de montrer aux studios 20th Century Fox qu’il était possible de proposer des films de super-héros nettement plus violents, matures et adultes. Loin d’être un simple spectacle pyrotechnique avec un maximum d’effets spéciaux, Logan préfère proposer une continuité dans le traitement de l’ambiance du film. Celui-ci s’impose ainsi comme le plus violent de la saga X-men et préfère éviter de recours à des effets numériques un maximum. Il en ressort un condensé d’une violence rare dans lequel les griffes en adamantium font un maximum de victimes et de carnages. On retrouve également derrière la caméra le réalisateur et co-scénariste James Mangold épaulé ici par Michael Green et Scott Frank. La grande réussite du film tient en partie à son scénario ayant réussi à capter l’essence de la carte saga comics écrite par Mark Millar et dessinée par Steve McNiven et dans laquelle on retrouvait le personnage de Logan vieux et amoindri et sa protégée X23. De la même manière, impossible de ne pas voir dans le film plusieurs emprunts notamment à l’univers de Mad Max Au-delà du dôme du tonnerre (1985), de Superman III (1983) (l’affrontement entre X24 et Logan) mais surtout à de nombreux western notamment Impitoyable (1992) de Clint Eastwood, L’homme des vallées perdues (1953) et l’Epreuve de force (1977).

L’interprétation de Hugh Jackman tout en retenue transcende littéralement son personnage pourtant maintes fois apprécié et connu par ses nombreux fans. Loin d’être une véritable arme de guerre, Logan apparait ici comme fatigué et las d’avoir eu autant à se battre. De la même manière le personnage du professeur Xavier apparait sous un nouveau jour et ne pouvant plus contrôler ses pouvoirs ni se débrouiller seul. Il est l’élément vecteur qui relie Logan à son passé et à ses nombreuses erreurs stratégiques. Le duo formé par Patrick Stewart et Hugh Jackman est totalement fusionnel et donne également toute sa noblesse. De la même manière la jeune comédienne Dafne Keen donne à son personnage Laura Kinney (X-23) une grâce et une fragilité et férocité indéniable.

On notera aussi le retour du compositeur Marci Beltrami qui retrouve pour la troisième fois le réalisateur James Mangold (3H10 pour Yuma (2007), Wolverine le combat de l’immortel (2013)). Sa musique colle parfaitement à l’action du film et en renforce à de nombreuses reprises l’impact émotionnel.

Logan s’impose comme une des réussites majeures de cette année. Sa fin inoubliable rend hommage autant à toute la puissance émotionnelle du grand cinéma hollywoodien mais surtout nous montre que la meilleure manière d’approcher l’univers des comics n’est pas un déluge d’effets spéciaux mais surtout un scénario parfaitement maitrisé et un casting à sa hauteur. On ne peut donc que vous encourager à découvrir Logan un de nos grand coups de cœur de cette année.

Vu le 28 février 2017 au Gaumont Disney Village, Salle 11, en VF

Note de Mulder: