Au revoir la-haut

Au revoir la-haut
Titre original:Au revoir la-haut
Réalisateur:Albert Dupontel
Sortie:Cinéma
Durée:117 minutes
Date:25 octobre 2017
Note:

Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire..

Critique de Mulder

Depuis son premier film Albert Dupontel s’est imposé comme un réalisateur aussi passionné et surdoué voyant à travers ses films le moyen de libérer totalement ses frustrations et de s’exprimer totalement. De Bernie (1996) son premier film en passant par de nombreuses comédies réussies et loufoques Le créateur (1999), Enfermés dehors (2005), Le vilain (2008), 9 mois ferme (2012) il a su garder le même plaisir à écrire ses scénarios, les interpréter en s’entourant d’excellents comédiens et aussi à les réaliser. Son nouveau film Au revoir là-haut s’impose dès sa première scène comme le digne héritier de Steven Spielberg pour nous raconter une histoire originale, passionnante et aux nombreuses ramifications. Au revoir là-haut est aussi le premier scénario pour lequel Albert Dupontel trouve une source extérieure à sa propre inspiration. Il s’agit en effet d’une adaptation assez libre du romain homonyme de Pierre Lemaitre, récompensé par le Prix Goncourt en 2013.. Le réalisateur et scénariste apporte ainsi sa touche personnelle tout en ayant l’aval de cet écrivain. Le résultat s’impose comme l’un des meilleurs films français de cette année qui mérite de le découvrir au moins à deux reprises. On comprend aisément ce qui a trouvé une attache personnelle au réalisateur et dans laquelle il a pu trouver un moyen parfait de rendre hommage aux grands films romanesques, mais aussi de guerre mais surtout au cinéma muet. Il est ainsi impossible de ne pas penser à Charlie Chaplin en découvrant cette histoire de deux rescapés des tranchées (un dessinateur surdoué et un comptable). Derrière leur arnaque de vendre des monuments aux morts après la première guerre mondiale, on voit ainsi le reflet d’une société prête à tout pour s’enrichir. Leur arnaque est loin de celle mise en place par le personnage du Lieutenant Pradelle faisant fortune sur la mort de ces nombreux soldats tombés sur le champ de bataille.

Au revoir la haut nous montre ainsi après une scène d’introduction en pleine tranchée l’amitié forte entre deux hommes Edouard Péricourt et Albert Maillard et une jeune enfant orpheline (clin d’œil évident au film Le Kid de Charlie Chaplin). Alors que cette période plutôt triste d’après guerre avec un Paris en pleine reconstruction aurait pu laisser présager une histoire dramatique, l’histoire nous touche totalement par ses nombreuses scènes alternant drame intimiste et humour débridé. Les nombreux coups que prend le personnage campé par Albert Dupontel, Albert Maillard nous touche et nous ne pouvons que prendre en estime cet homme meurtri et pourtant courageux et fidèle. La dernière scène d’histoire nous touche totalement par cette liberté retrouvée que cela soit par l’exil de l’un ou comme dans le livre la mort de l’autre.

Avec un casting parfait composé de Nahuel Perez Biscayart (Edouard Péricourt), Albert Dupontel (Albert Maillard), Laurent Lafitte (Lieutenant Pradelle), Niels Arestrup (Marcel Péricourt), Emilie Dequenne (Madeleine Péricourt), Mélanie Thierry (Pauline), Héloïse Balster (Louise), Philippe Uchan (Labourdin), Albert Dupontel réussit à ressusciter le grand film d’aventure et à montrer que le cinéma français peut aisément tenir tête à celui américain. Une nouvelle fois ce grand comédien et réalisateur talentueux nous touche par sa sincérité et par sa volonté de proposer le meilleur film possible. On ne peut qu’applaudir et défendre l’un de nos meilleurs réalisateurs français et on espère que la cérémonie des César saura enfin lui rendre l’honneur qui lui revient..

Vu le 28 septembre 2017 dans le cadre d’une soirée privée CINE+
Revu le 4 octobre 2017 au forum des images, salle 500 dans le cadre du club 300

Note de Mulder: