La fete est finie

La fete est finie
Titre original:La fete est finie
Réalisateur:Marie Garel-Weiss
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:28 février 2018
Note:

LA FETE EST FINIE, c’est l’histoire d’une renaissance, celle de Céleste et Sihem. Arrivées le même jour dans un centre de désintoxication, elles vont sceller une amitié indestructible. Celle-ci sera autant une force qu’un obstacle lorsque, virées du centre, elles se retrouvent livrées à elles-mêmes, à l’épreuve du monde réel et de ses tentations. Le vrai combat commence alors, celui de l’abstinence et de la liberté, celui vers la vie.

Critique de Mulder

« Quand y'a plus d'alcool sur le sol que dans les verres C'est qu'il est l'heure de rentrer
Quand y'a plus d'musique et t'es tout seul sur la piste Il faut qu't'arrêtes de danser
La, la fête est finie La, la fête est finie” – Orelsan

« J’ai réalisé des courts métrages et été scénariste. Écrire pour les autres me comblait et me permettait de gagner ma vie. J’étais quand même bien planquée à cette place et j’ai mis du temps à me consacrer à un projet de long métrage, à me l’autoriser. Et pour mon premier long métrage, cette histoire personnelle que je raconte en partie dans La Fête est finie s’est imposée progressivement comme une évidence. » Marie Garel-Weiss

La fête est finie s’impose dès sa découverte comme l’une des plus belles surprises de ce début d’année. Loin du cinéma français commercial et trop souvent conçu pour mettre en avant des comédiens populaires sur des intrigues manquant cruellement d’âme, ce film nous fait partager le parcours croisé de deux jeunes adolescentes perdues et droguées. Céleste et Sihem sont deux droguées en quête de repères moraux et vivant dans la rue avec uniquement comme objectif de trouver leur dose quotidienne. Pourtant lorsqu’elles vont se retrouver dans le même centre de désintoxication, elles vont apprendre à s’apprécier et surtout à retrouver un équilibre. Malheureusement lorsqu’elles sont prises à prendre un bain ensemble alors que tout contact personnel est interdit, elles vont se faire virer de ce centre et se retrouver dans la rue une fois de plus. De nouveau plonger dans l’enfer du quotidien, elles vont essayer de cohabiter ensemble dans un logement social et Célest va essayer de trouver un emploi et surtout de se défaire de se ses mauvaises habitudes.

La première question en découvrant ce film est de se demander quel est le but principal du cinéma, de divertir uniquement ou d’amener à la réflexion et surtout dresser un constant sanglant de notre société dans laquelle de plus en plus de personnes se retrouvent excluent que cela soit par la perte de leur emploi ou une addiction à l’alcool ou à des drogues diverses. Ce film est ainsi pour la co-scénariste et réalisatrice Marie Garel-Weiss le premier film après avoir réalisé de nombreux courts-métrages. On sent son implication et sa volonté à chacun des plans de chercher à rendre crédible son histoire et surtout se révèle être une excellente directrice de comédiennes.

En mettant en avant la vie dans un centre de désintoxication de manière réaliste, les spectateurs se retrouvent les témoins du désarroi de personnages profondément humains et comprennent ainsi mieux ce qui peuvent pousser certains à s’autodétruire. Les deux jeunes héroines sont non seulement attachantes mais se révèlent ne vouloir qu’être libres quitte à y arriver en recourant à des substances illégales. Triste constat d’une société en perte de repères moraux et qui doivent non seulement faire face à de nombreuses inégalités, problèmes familiaux mais aussi trouver un moyen de s’en sortir.

La réalisatrice s’est entourée de deux jeunes comédiennes, véritables révélations du film, Clémence Boisnard (Céleste) est juste parfaite dans son rôle et y apporte une véritable profondeur et forme avec Zita Hanrot un duo attendrissant. En cela la fête est finie par une mise en scène sobre et réussie, et ces deux jeunes comédiennes impressionnantes de justesse s’impose comme une des meilleures découvertes de ce début d'année. On en ressort totalement conquis...

Vu le 5 févier 2018 au Club Marbeuf

Note de Mulder: