Come play

Come play
Titre original:Come play
Réalisateur:Jacob Chase
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:00 0000
Note:

Oliver est un jeune garçon solitaire qui se sent différent des autres et cherche du réconfort dans son téléphone portable et sa tablette. Mais une mystérieuse créature va utiliser les technologies contre lui afin de s'introduire dans notre monde. Les parents d'Oliver vont devoir se battre pour sauver leur fils du monstre qui se trouve derrière l'écran.

Critique de Mulder

On garde encore en mémoire avec une attention toute particulière de nombreux films horrifiques et de science-fiction qui nous ont donné envie de revivre des moments forts au cinéma ou en vidéo. Que cela soit le chef d’œuvre intemporel de Steven Spielberg E.T l’extraterrestre (E.T. The Extra-Terrestrial) (1982) ou des films mélangeant parfaitement fantastique et horreur comme Poltergeist (1982), Amityville, la maison du diable (The Amityville Horror) (1980). Ces films ont marqué nos mémoires autant pour leur originalité et leur traitement mais aussi par la volonté de mettre en scène des scénarios maitrisés et de mettre au centre du récit une famille américaine face à des événements surnaturels ou fantastiques.

Dans son court métrage Larry, un gardien d’un parking à ciel ouvert après avoir découvert dans les objets perdus une tablette a commencé à lire un conte graphique sur une créature horrifique se retrouvait face à celle-ci dans le monde réel. Cette créature ne pouvait être vu que par l’intermédiaire d’une réalité augmentée. Les bases de son premier film Come Play était déjà présente et ce court métrage très réussi jouait habilement sur la peur des spectateurs et sur des effets parfaitement maitrisés. Restait à trouver comment bien développé l’idée du monstre Larry dans un film et surtout réussir à diffuser la même peur toute la durée du long métrage.

La bande annonce du film très teintée années 80 avait retenu toute notre attention et pouvait annoncer un véritable film événement pour tous les passionnés de cinéma horrifique ayant grandi avec les films précités ci-dessus. En mettant en scène dans le rôle principal un jeune enfant autiste ne pouvant s’exprimer que par son téléphone ou sa tablette et en confrontant ses parents à lui face à une force surnaturelle et dangereuse, Come play avait trouvé la bonne approche pour réellement nous immerger dans cette histoire mais surtout pour réellement nous faire peur. Les nombreuses scènes horrifiques vous faisant vraiment sursauter sont nombreuses ici et le scénario ne néglige à aucun moment la psychologie des personnages ni les effets spéciaux nombreux et d’une efficacité redoutable.

Nous découvrons Oliver un jeune garçon solitaire et atteint d’un autisme non verbal qui se sent différent des autres. Désespéré par l’absence d’un véritable ami, il cherche du réconfort dans son téléphone portable et sa tablette toujours présents et découvre une application mettant en scène une créature du nom de Larry. Lorsque cette créature utilise les dispositifs d'Oliver contre lui pour s'introduire dans notre monde, les parents d'Oliver (Gillian Jacobs et John Gallagher Jr.) doivent se battre non seulement pour sauver leur fils du monstre mais aussi essayer de comprendre l’origine de ce mal. Come play rend ainsi non seulement hommage aux classiques des années 80 mais aussi montre les dangers pouvant émaner des nouvelles technologies comme se couper du monde réel et la solitude qui peut en découler. Larry n’est pas seulement un monstre ordinaire, c’est aussi la somme de toutes les peurs d’êtres seul.

Le réalisateur et scénariste Jacob Chase témoigne dans son premier film d’un véritable don de conteur pour plonger les spectateurs dans une histoire digne des meilleurs roller coasters s’apparentant à des trains fantômes. De la même manière le réalisateur n’hésite pas à glisser quelques clins d’œil évidents à E.T l’extraterrestre (E.T. The Extra-Terrestrial) (1982) et Poltergeist (1982) que cela soit les personnages Star Wars (un Stormtrooper et Chewbacca) dans la chambre d’Oliver, sa première rencontre avec Larry ou encore cette cuisine hantée dans laquelle les chaises et la table se déplacent toutes seules. De la même manière en évitant de se reposer que sur des effets spéciaux virtuels, Jacob Chase revient à l’utilisation des effets spéciaux utilisés dans les années 80 comme par exemple utiliser une créature créée par les studios The Jim Henson Creature. En retrouvant toute la force de ces films marquants des années 80, Come play s’impose comme l’un des meilleurs films horrifiques de cette année.

Il serait aussi intéressant de comparer ce film avec le tout aussi excellent Mister Babadook (The Babadook) (2014) de Jennifer Kent tant ses deux films ont de nombreux points communs et de très nombreuses qualités indéniables. En mettant en scène au centre du récit un conte illustré et la volonté d’une mère à protéger son fils contre une force surnaturelle et toute puissance, ces deux films montre que le cinéma horrifique n’est pas un sous-genre comme de nombreuses personnes aimeraient le cantonner. Ces films peuvent permettre à de brillants réalisateurs d’exprimer un savoir-faire indéniable. Même si notre préférence va à Come play qui est digne héritage des productions supervisées par Steven Spielberg, ces deux films s’imposent comme des classiques du genre et méritent d’être vu à plusieurs reprises pour en capter toute leur force.

De la même manière que cela soit le jeune comédien Azhy Robertson qui interpréte Olivier ou Gillian Jacobs, John Gallagher qui incarnent les parents de celui-ci, ces trois comédiens se révèlent parfaits dans leur rôle et sont dirigés à la perfection par Jacob Chase. En rendant crédibles ses personnages, Come play s’impose comme un des films événements de cette fin d’année.

En mettant en avant notre trop grande dépendance aux nouvelles technologies qui ont plus tendance à nous enfermer dans un véritable cocon que nous amener à partager ensemble les joies de la ville, Come play montre que le cinéma fantastique horrifique peut s’adresser aussi bien à un jeune public qu’à un public adulte en ne reposant non pas sur des effets horrifiques outranciers mais sur une peur psychologique palpable. On comprend donc aisément que ce film soit sorti pour Halloween tant il s’impose comme un film parfait pour respecter cette fête nationale américaine malgré cette pandémie actuelle qui ne cesse de se prolonger.

Come play
Écrit et réalisé par Jacob Chase
Produit par Andrew Rona, Alex Heineman
D'après le court-métrage Larry de Jacob Chase
Avec Gillian Jacobs, John Gallagher, Jr, Azhy Robertson, Winslow Fegley
Musique de Roque Baños
Directeur de la photographie : Maxime Alexandre
Montage : Gregory Plotkin
Production : Amblin Partners, The Picture Company, Reliance Entertainment
Distribué par Focus Features (Etats-Unis)
Date de sortie : 30 octobre 2020 (États-Unis)
Durée : 96 minutes

Vu le 5 novembre 2020

Note de Mulder: