Black Beauty

Black Beauty
Titre original:Black Beauty
Réalisateur:Ashley Avis
Sortie:Cinéma
Durée:109 minutes
Date:27 novembre 2020
Note:

Black Beauty suit les aventures d’une Mustang sauvage de l’Ouest des États-Unis. Un jour, capturée et enlevée à sa famille, celle-ci se retrouve bientôt aux écuries Birtwick où elle va nouer une relation empreinte d’amour, de respect et de soutien mutuel avec Jo Green, une jeune fille de 17 ans qui elle aussi affronte le deuil de ses parents. Au fil des semaines, ce lien indéfectible va aider Black Beauty à garder espoir à travers les différentes étapes, épreuves et aventures de sa vie…

Critique de Mulder

Le bestseller d’Anna Sewell Black Beauty allait-il enfin pouvoir avoir l’adaptation cinématographique qu’elle méritait c’est-à-dire un grand film d’aventure et une amitié hors du commun entre une Mustang sauvage de l’Ouest des États-Unis et une jeune adolescente qui doit faire face au deuil de ses parents. De nombreux réalisateurs ont tenté de donner vie à ce roman que cela Edward H. Griffith (1921), Max Nosseck (1946), James Hill (1971), Docs Keepin Time (1994), Caroline Thompson (2008) . On fera abstraction de la série et du film d’animation qui n’ont guère marqué nos mémoires. A ce jour la meilleure adaptation est celle de Caroline Thompson qui reposait non seulement sur un excellent casting notamment Sean Bean et David Thewlis et Alan Cumming (voix de Black Beauty en version originale).

Cette nouvelle adaptation qui même si elle est diffusée sur Disney + n’est pas vraiment une production des studios The Walt Disney a été produite par Constantin Film, JB Pictures et Bolt Pictures. Il en ressort un film plutôt atypique par rapport aux productions que nous découvrons en exclusivité sur cette nouvelle plateforme de streaming. Avant d’appréhender cette nouvelle adaptation du roman d’Anna Sewell, il est intéressant de remettre ce livre dans son contexte historique c’est-à-dire à la fin des années 1870. Loin d’être un simple livre destiné à un jeune public, l’auteure avait voulu attirer l’attention sur la protection des animaux qu’ils soient sauvages comme ici une Mustang ou plus communs comme un animal de compagne (chiens, chats..). On comprend ainsi sa volonté d'induire de la gentillesse, de la sympathie et un traitement compréhensif envers les chevaux.

En faisant du cheval nommé Black beauty le centre de son roman et en exprimant par des mots sa pensée, son livre révélait une approche intéressante de la société dans laquelle se déroulait cette histoire. De sa naissance dans une ferme anglaise avec sa mère jusqu’à des moments difficiles comme moyen de transport en tirant des carrioles, le livre nous montrait la vie d’un cheval noble dans une société qui ne reconnaissait pas les nombreuses qualités de ces chevaux. Dans le livre, Black Beauty devait faire face à de nombreuses difficultés et surtout à la cruauté de certaines personnes que cela soit des enfants ou des adultes. La force du livre fut telle que de nombreuses personnes virent autrement le sort des animaux de trait.

Cette relecture de manière plus contemporaine de ce bestseller prend certaines distances et ne se contente pas de rester totalement fidèle. Que cela soit dès l’introduction du film dans lequel Black Beauty est séparée de sa mère et se retrouve dans une ferme qui dresse les chevaux avant de les revendre ou sa rencontre avec la jeune orpheline Jo Green (Mackenzie Foy) et un dresseur de chevaux sensible et profondément humain john Manly (Iain Glen). La voix de black Beauty occupe une place importante dans le récit et lui prêter celle de Kate Winslet se révèle être une excellente idée. De la même manière cette nouvelle version de Black Beauty fait du cheval de fiction un mustang sauvage de l'Ouest sauvage et remplace habilement l'Angleterre du XIXe siècle par l'Amérique d'aujourd'hui. Cette nouvelle adaptation bénéficie ainsi de nombreuses différences qui fait de ce film une relecture intéressante et surtout originale. Ecrit et réalisé par Ashley Avis (Death Valley (2016), Adolescence (2015)), Black Beauty n’égale certes pas la version de Caroline Thompson mais se révèle être certes moins réussi mais bénéficie d’un excellent casting et d’un rythme parfait pour s’imposer comme un bon divertissement familial.

Le scénario plutôt astucieux d’Ashley Avis réussit à créer un véritable lien entre Black beauty et Jo Green. Les deux ont perdu leur mère et se révèlent être sauvages. Les deux prennent soin l’un de l’autre et réussissent à créer une véritable relation faite d’un respect mutuel et de la reconnaissance de nombreuses qualités. De la même manière le scénario montre bien que beaucoup de personnes souhaitent avoir Black beauty pour sa perfection mais sans chercher réellement à la comprendre ni à en prendre soin. Ces personnes voient en elle un simple trophée de plus pour montrer leur richesse. A aucun moment celles-ci ne cherchent à rendre meilleure la vie de Black Beauty hormis Jo Green et John Manly. La réussite du film tient pour beaucoup à la présence de la jeune comédienne Mackenzie Foy découverte dans la saga cinématographique Twillight et revu ensuite dans Conjuring : Les Dossiers Warren (The Conjuring) (2013), Interstellar (2014) et la production The Walt Disney company Casse-Noisette et les Quatre Royaumes (The Nutcracker and the Four Realms) (2018). Elle apporte à ce film toute sa grâce et fragilité.

Black Beauty s’impose ainsi comme un bon divertissement familial et même si il n’est pas à ce jour la meilleure adaption du roman d’Ashley Avis reste un bon film et qui saura vous faire patienter en attendant de retrouver ce plaisir indéniable qu’est de découvrir pour la première fois un film sur grand écran au cinéma.

Black Beauty
Un film écrit et réalisé par Ashley Avis
Produit par Jeremy Bolt, Robert Kulzer
Basé sur le roman Black Beauty d’Anna Sewell
Avec Mackenzie Foy, Kate Winslet, Claire Forlani, Iain Glen, Fern Deacon
Musique de Guillaume Roussel
Directeur de la photographie : David Procter
Montage : Ashley Avis
Production : Constantin Film, JB Pictures, Bolt Pictures
Distribution : Disney+
Date de sortie : 27 novembre 2020
Durée : 109 minutes

Vu le 22 novembre (screener presse Disney)

Note de Mulder: