Snakehead

“I started Snakehead over 9 years ago. I moved to New York, wrote a script, and was all ready to make it when...Jeremy Lin blew up. This put a slight detour in my path, but Linsanity never hurt anyone. I spent the last 3 years trying to raise money for a bigger movie but this proved to be difficult. I realized if I ever wanted to see this movie made, I'm going to have to make it myself. “ - Evan Jackson Leong

Dans le cadre du Santa Barbara Film International Film Festival (SBIFF) (édition virtuelle) que notre média couvrait accrédité presse pour la première fois, nous avons pu découvrir une vingtaine de films indépendants dont certains nous ont totalement conquis. C’est le cas de Snakehead écrit et réalisé par Evan Jackson Leong lequel après quelques courts-métrages (BLT Genesis (2002), Manivore (2009), Jeremy Lin Goes Hollywood (2014), un documentaire (1040: Christianity in the New Asia (2010) et une série passée inaperçue (I am more: Obj (2018)) livre ici son premier film mixte d’action, de film de mafia asiatique et de drame social. Par ses nombreuses qualités, un scénario prenant, une interprétation solide, une superbe photographie et une réalisation inspirée, Snakehead s’est imposé comme l’un des moments forts du SBIFF.

Sœur Tse (Shuya Chang) est amenée à New York par une organisation du nom de Snakehead, un trafiquant d'êtres humains. Bien qu'elle soit redevable à la famille criminelle responsable de son transport, son instinct de survie lui permet de gagner les faveurs de la matriarche et de gravir rapidement les échelons. Bientôt, Tse doit concilier son succès avec la véritable raison de sa venue en Amérique : retrouver l'enfant qui lui a été enlevé. Sœur Tse doit puiser dans la force qu'elle a trouvée en transformant son statut de victime en femme forte au moral de combattante.

Si Snakehead dépeint de manière réaliste la mafia organisée asiatique et livre ainsi quelques scènes d’action parfaitement chorégraphiées, son scénario n’oublie pas de donner une réelle épaisseur psychologique à ses personnages et surtout de pointer du doigt l’immigration clandestine vers les Etats-Unis (un sujet redevenu d’actualité comme les nombreux médias l’ont montré récemment à la télévision). Alors que la plupart des films découverts dans le cadre du SBIFF s’orientent vers des sujets récurrents du cinéma américain indépendant actuel et nous livre des films forts, intéressants et audacieux pour certains, Snakehead sort aisément de ce cadre pour s’imposer tout simplement comme un film d’action nous rappelant autant certains premiers films de John Woo mais surtout L'année du dragon (Year of the Dragon) (1985) de Michael Cimino.

Le réalisateur Evan Jackson Leong bénéficie également d’un casting solide avec notamment les comédiennes Devon Diep (The Good Criminal (2020), Dead Reckoning (2020) et la série Defending Jacob (2020)..) et surtout Shuya Chang (La revanche des Dragons Verts (Revenge of the Green Dragons) (2014)), véritable révélation du film qui apporte à celui-ci toute sa fragilité, sa force et sa sensibilité. De plus son premier film (en dehors de son documentaire) qui a pu se faire notamment grâce à un campagne sur Kickstarter révèle un réalisateur passionné qui a su parvenir à son objectif de livrer un film réussi, prenant et qui s’impose comme l’un de nos films préférés de cette année 2021. Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons que féliciter ce réalisateur et scénariste qui a réussi à faire face à toutes les difficultés possibles et inimaginables pour réaliser son film et l’imposer comme une réussite indéniable.

Snakehead
Un film écrit et réalisé par Evan Jackson Leong
Produit par Anson Ho, Dan Mark, Brian Yang
Scénario de Shuya Chang, Jade Wu, Sung Kang
Avec Devon Diep, Celia Au, Perry Yung, Shuya Chang, Jamie Choi, Jade Wu, Eric Elizaga, Sandra Eloani, Burton Perez, Amy Tsang, Jolie Chan, Cherry Fu, Branden Smith, Richie Ng, Mini Min
Musique de Roman Molino Dunn
Directeur de la photographie : Ray Huang
Montage : Chelsea Taylor
Date de sortie : 1 avril 2021 (SBIFF)
Durée : 89 minutes

Vu le 4 avril 2021 (SBIFF)

Note de Mulder: