Hello, Dolly !

Hello, Dolly !
Titre original:Hello, Dolly !
Réalisateur:Gene Kelly
Sortie:Cinéma
Durée:143 minutes
Date:17 décembre 1969
Note:
La veuve Dolly Levi est une arrangeuse de mariages dans le New York du début du XXème siècle. Parmi ses clients compte Horace Vandergelder, un homme d'affaires célibataire et avare de Yonkers. Lasse de vivre seule, Dolly cherche à séduire Vandergelder en sabotant ses rencontres sentimentaux. En même temps, elle prend l'entourage de son homme de rêve sous sa protection, afin d'assurer de même le bonheur du coeur à la nièce et aux employés du solitaire endurci.

Critique de Tootpadu

L'époque de laquelle cette comédie musicale opulente est issue n'a pas vraiment été bénéfique au genre. Très loin des premières prouesses d'un Busby Berkeley dans les années 1930 et de la poésie toute en couleurs de la période faste de la MGM des années 1950, la fin des années 1960 a vu le naufrage d'une formule qui avait auparavant dégagé des bénéfices monstres sous les traits de La Mélodie du bonheur. Le triptyque d'échecs commerciaux dont ce film-ci représente la dernière partie a carrément mené à la quasi-disparition du genre, à quelques oeuvres excentriques (Que le spectacle commence, par exemple) ou retours aux sources révérencieux (Chicago) près. Toutefois, cette réalisation d'une des plus grandes vedettes de la danse au cinéma n'a rien de déplaisant.
Certes, même avec la plus grande volonté, les liaisons sentimentales manquent entièrement de crédibilité, surtout faute d'alchimie entre les deux vedettes particulièrement mal assorties. Si l'animosité qui régnait entre Barbra Streisand et Walter Matthau pendant le tournage ne transparaît pas à l'écran, cela ne veut pas dire que les échanges entre leurs personnages sont chaleureux, au contraire. D'ailleurs, l'Amour a beau être acclamé dans chacune des nombreuses chansons, il ne reste jamais autre chose ici qu'un artefact au service du scénario besogneux.
Et pourtant, dans cet aspect artificiel réside justement le charme irrésistible de cette suite joyeuse de danses déchaînées et de chansons entraînantes. A la limite, il s'agit ici d'un des derniers spécimens de la vieille école, qui s'efforçait encore à faire croire à la fiction sans arrière-pensée. Nul second degré ici, ni de mise en abîme complaisante, juste la tentative un peu pesante de ressusciter la splendeur et l'opulence des succès d'alors. L'intrigue simpliste regresse ainsi au second plan pour laisser l'occasion et le temps aux chorégraphies ingénieuses de s'épanouir. En spectateur sous le charme désuet, on en viendrait presque à souhaiter encore plus de numéros musicaux et moins de bavardages contraints pour faire le relais.
Déjà irrécupérablement démodée en l'année de sa sortie, qui avait vu des oeuvres infiniment plus ambitieuses comme Macadam Cowboy, On achève bien les chevaux ou La Horde sauvage, cette comédie musicale gonflée au delà de toute raison et toujours au bord du ridicule attachant n'en reste pas moins un divertissement joliment euphorisant.

Revu le 19 avril 2005, en DVD, en VO
Revu le 3 juin 2005, en DVD, en VO
Revu le 1er août 2006, en DVD, en VO
Revu le 24 juillet 2008, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: