N'oublie jamais

N'oublie jamais
Titre original:N'oublie jamais
Réalisateur:Nick Cassavetes
Sortie:Cinéma
Durée:123 minutes
Date:08 septembre 2004
Note:
Atteinte de la maladie d'Alzheimer, Allie vit en maison de retraite. Chaque jour, Noah lui lit le même livre. Il s'agit du carnet où Allie a consigné sa propre histoire, lorsqu'elle a appris sa maladie. Pour ne pas oublier ses sentiments, elle a écrit, et Noah, inlassablement, lui relit ses propres mots. A travers eux, on la découvre dans les années trente, éperdument amoureuse d'un jeune homme, Noah, que sa mère fera tout pour l'éloigner d'elle, sa situation n'étant pas jugée assez bonne. Après des années de séparation, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Allie s'apprête à épouser un avocat. Lorsque, par le journal, elle apprend le retour de Noah, l'envie lui prend de le revoir. Echappant à une vie de convenance, les deux jeunes gens se retrouvent et découvrent que leur amour est resté intact. Ils passeront le reste de leur vie ensemble, jusqu'à ce que la mémoire les sépare.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Dès le générique, le ton est magnifiquement donné pour ce roman à l'eau de rose la plus pure. Le lever du soleil sur l'eau, les oiseaux qui volent, le rameur qui fait son chemin solitaire sur fond de musique mélancolique, tout y est pour nous immerger dans un monde de rêve et d'amour parfait. L'exploit majeur du film, et notamment de son réalisateur, est de garder jusqu'à la fin cette sincérité dans la surenchère émotionnelle, de peindre cet amour absolu avec assez de conviction pour nous y faire croire pendant deux heures, et même encore un peu après la séance. Cette solidité de l'exécution se ressent à chaque instant, que ce soit à travers un scénario bourré de poncifs mais néanmoins engageant, une mise en scène appliquée et discrète, une bande originale douce et enthousiasmante juste aux deux, trois moments requis, et pour réellement nous faire vivre par procuration tout cela, une interprétation excellente.
Ryan Gosling nous déploie un charme jusqu'alors insoupçonné et Rachel McAdams est la véritable découverte du film, une jeune actrice talentueuse et belle qui apporte un peu de profondeur à son rôle de la pimbêche sophistiquée qui tombe pour un ouvrier. L'appui principal de cette relation romantique réside cependant en l'histoire cadre, jouée de façon très touchante par le toujours excellent James Garner et une Gena Rowlands qui retrouve grâce à son fils un personnage bien plus subtil que dans son dernier film (Taking Lives). Et même les rôles secondaires sont très adroitement occupés, au relativement pire par une Joan Allen qui s'enfonce un peu trop dans son accent du sud, et au mieux par des personnages paternels séduisants.
A condition d'aimer les grands sentiments et l'attachement à l'amour de sa vie malgré tous les obstacles, ce drame romantique est probablement ce que l'on verra de mieux dans le registre cette année en provenance de Hollywood. Cassavetes fils n'aura probablement jamais la carrure artistique de son père - et son parcours ne laisse en rien supposer qu'il y aspire - mais ce provocateur inévitable de larmes confirme son talent embourbé auparavant soit dans le prétentieux (She's So Lovely), soit dans le commercial sans âme (John Q).
Mesdames et messieurs, sortez vos mouchoirs, vous allez pleurer en voyant ce film !

Vu le 21 septembre 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 30, en VO

Note de Tootpadu: