JFK

JFK
Titre original:JFK
Réalisateur:Oliver Stone
Sortie:Cinéma
Durée:197 minutes
Date:29 janvier 1992
Note:
Le 22 novembre 1963, le président américain John F. Kennedy est assassiné à Dallas, dans l'état du Texas. Un certain Lee Harvey Oswald est arrêté peu de temps après et présenté comme le suspect principal. Oswald est à son tour tué par balles deux jours plus tard. Alors que le pays a du mal à récupérer, après ce trauma collectif, le procureur général de la Nouvelle-Orléans, Jim Garrison, s'étonne de l'enquête bâclée de la commission officielle. A partir de 1966, il décide de rechercher par lui-même les liens d'Oswald avec la pègre de la Louisiane. Mais plus Garrison trouve d'indices suspects, plus il s'interroge sur la véracité de la théorie du tireur unique. Et s'il y avait plus d'un assassin, ne s'agirait-il pas d'un complot ?

Critique de Mulder

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Critique de Tootpadu

Peu de films manipulent le spectateur avec autant d'habileté que ce pamphlet brûlant d'Oliver Stone ! Tous les moyens techniques et narratifs sont mis en oeuvre afin de nous engager émotionnellement dans cette quête fictive d'une vérité historique. JFK n'est point un documentaire et, par conséquent, toutes les théories énoncées par le scénario agressif ne nécessitent aucun appui par des preuves tangibles. Mais la mise en scène presque exclusivement tendancieuse nous embobine dans son raisonnement avec une fermeté à laquelle il est impossible de résister.
Très probablement, personne ne saura jamais qui a vraiment assassiné le président Kennedy. Mais le but de ce film n'est pas tellement d'accuser de potentiels coupables. Son objectif est bien plus subtil : il consiste à réveiller son public, appelé à interroger par lui-même les révélations toutes faites qui lui sont soumises. Le protagoniste Jim Garrison n'est alors que l'exemple à suivre dans la croisade, un peu naïve, pour un système plus juste et plus démocratique. Il fait tout son possible pour préserver son idéal d'un Etat au service du peuple, quitte à échouer et à ne rester qu'une note anecdotique dans les annales de son pays. C'est l'effort têtu qui prime ici, tout comme l'idéalisme qui ne permet aucun compromis.
Derrière ce conte valeureux d'un David en fin de compte impuissant contre Goliath se cache cependant une matrice inestimable dans l'analyse de l'Histoire des Etats-Unis. Plus de quinze ans après la sortie du film, les événements qui y sont évoqués ont été hélas supplantés par les obligations d'une actualité plus pressante et point plus édifiante. Mais le raisonnement du film reste d'une pertinence peut-être encore plus grande qu'à la fin du règne du premier Bush. L'Histoire semble en effet se répéter cruellement avec la guerre en Irak, justifiée frauduleusement par un événement traumatisant non seulement pour les Etats-Unis, mais pour la planète entière. Les parallèles entre les conséquences du 11 septembre et l'évolution après la mort de Kennedy sont ainsi des plus saisissantes, si on les observe du point de vue partisan de ce film engageant !
Curieusement, Oliver Stone a depuis fait un film qui traite justement des attentats : le très médiocre World Trade Center. Comme quoi sa démarche provoquante et mordante s'est désagréablement affadie avec le temps.

Revu le 23 septembre 2007, en DVD, en VO (version Director's Cut)

Note de Tootpadu: