Birth

Birth
Titre original:Birth
Réalisateur:Jonathan Glazer
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:03 novembre 2004
Note:
Sean et Anna, un couple aisée de New York, vivaient le parfait amour jusqu'à un jour d'hiver, lorsque Sean s'écroule sous le pont d'un parc, terrassé par une crise cardiaque. Dix ans plus tard, Anna est enfin prête à tirer un trait sur ce drame, et elle accepte d'épouser Joseph, un homme affectueux et sincère. Mais après la réception de fiançailles, Anna commence à être importunée par un jeune garçon, qui s'appelle Sean et qui prétend être la réincarnation de feu son mari. D'abord incrédule, Anna s'accroche de plus en plus à cette idée folle, en dépit des réticences de sa famille et de Joseph.

Critique de Tootpadu

Est-ce qu'un film peut être réussi rien qu'à partir d'un élément de fabrication excellent ? Ou en termes plus précis : ce conte à l'histoire farfelue gagne-t-il le pari de nous faire croire à ses inepties, en dépit d'une mise en scène peu inventive et un aspect visuel trop choyé, tout cela grâce à une bande originale exceptionnelle ? Pour répondre à ces questions, il suffit de se laisser porter par cette mélodie enchanteresse des premières minutes du film, qui donne à la course dans la neige d'un personnage quasiment fantôme une allure majestueuse et aérée à la fois. Après ce début prometteur, la magnifique partition d'Alexandre Desplat accompagne le film de façon fort suggestive dans les quelques moments clefs, sans lésiner sur le renouvellement, jusqu'à certaines tonalités étranges. En effet, s'il y a bien un sentiment d'inquiétude et de doute au cours du film, celui-ci est exclusivement évoqué à travers les quelques thèmes à la pointe de l'efficacité, sans soutien notable de la part du scénario et de la mise en scène.
Cette dernière ne démérite pas complètement pour autant, à travers le maintien d'une tension dans un cadre qui invite justement à un laisser-aller luxueux. Sinon, Jonathan Glazer se limite trop souvent à des gros plans de visage, qui peuvent autant réussir (celui très beau de Nicole Kidman au concert), qu'échouer (ceux de Lauren Bacall qui retrouve ici un rôle aussi peu juteux que dans Misery, par exemple). De même, la structure du film qui arbore dans l'ensemble une forme elliptique agréable, ne se garde pas d'au moins une répétition superflue (le cadeau enterré dans le parc), dont l'information aurait pu aussi bien être transmise par une simple réplique.
Presque enthousiasmant à écouter, et agréable à regarder, par la photo somptueuse tout en tons chauds, ce film dans la lignée lointaine d'un Sixième sens n'arrive pourtant pas à nous dissuader entièrement d'un léger sentiment de vacuité.

Vu le 16 novembre 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 15, en VO

Note de Tootpadu: