Vie aquatique (La)

Vie aquatique (La)
Titre original:Vie aquatique (La)
Réalisateur:Wes Anderson
Sortie:Cinéma
Durée:118 minutes
Date:09 mars 2005
Note:
Steve Z., le chef de l'équipe océanographique "Team Zissou", sait que l'expédition qu'il conduit est sans doute la dernière, et son plus cher désir est de graver son nom dans l'Histoire. Parmi les membres de son équipe figurent Ned Plimpton, qui est peut-être ? ou peut-être pas ? son fils, Jane Winslett-Richardson, une journaliste enceinte dépêchée par le magazine Oceanographic Explorer, et Eleanor, sa femme, que l'on prétend être "le cerveau de la Team Zissou". Tandis qu'ils affrontent tous les dangers, depuis une mutinerie jusqu'à l'attaque de pirates en passant par un "requin jaguar" plus ou moins imaginaire, Zissou est bien forcé d'admettre que tout ne peut pas être planifié comme il l'aimerait...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Wes Anderson est un de ces réalisateurs dont le travail sur le ton personnel est fascinant, peu importe la qualité globale de l'oeuvre. Trois ans après La Famille Tenenbaum, qui était déjà la saga d'un groupe de personnages fortement décalés, il nous revient avec son quatrième film qui continue avec les mêmes bizarreries et confirme le talent de son auteur.
Bien que l'intrigue sorte de l'ordinaire dès le départ (un voyage rocambolesque qui prend à la fois des allures de parcours initiatique et de chant de cygne), ce sont davantage les personnages que les situations qui opèrent le déclic. Dans tout le film, on ne trouve pas un seul rôle "normal", un seul individu qui ne serait pas mordu par la vision très particulière d'Anderson. Probablement, cela constitue une des faiblesses de l'oeuvre, de ne pas avoir de confrontation réelle entre le monde lunatique de Zissou et son entourage et des personnages plus sobres, plus ancrés dans une perspective raisonnable. Il y a certes quelques éraflures à travers les propos condescendants dans le club des explorateurs, par exemple, mais la plupart du temps, l'équipe Zissou voyage comme dans une bulle à travers leur micro-société ironique.
Alors que nous reconnaissons la qualité du maintien de ce ton décalé et détaché pendant toute la durée du film, nous ne pouvons que regretter que l'humour est finalement bien trop sage et discret pour réellement dynamiser le film. Cela ne sous-entend évidemment pas que nous nous attendions à des éclats d'humour crade, réservé aux comédies pour ados dont celle-ci ne fait naturellement pas partie, mais plutôt que l'excitation humoristique reste trop rare et que, en l'absence du rire, nous devons nous contenter du ricanement. Les quelques séquences hilarantes, surtout en rapport avec les pirates, ne font ainsi pas le poids contre toutes les autres, un peu trop bavardes et retenues.
L'audace de ce film intéressant ne réside pas autant dans sa forme, mais dans l'intransigeance de son auteur qui raconte des histoires au ton et à la portée très personnels, sans se soucier de l'acceptation du public.

Vu le 4 avril 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 10, en VO

Note de Tootpadu: