Conference-de-Presse - Largo Winch 2

Par Mulder, Paris, 14 janvier 2011

Largo Winch 2

Q : Déjà félicitations à tous pour le film. Ma première question sera pour Sharon : avez-vous déjà entendu parler du personnage de Largo Winch, de cette bande dessinée et au-delà de ça, êtes-vous une consommatrice de bandes dessinées ?

Sharon Stone : J’appréciais étant jeune, les comics books (bandes dessinées américaines). Je continue à les apprécier. J’avais vu le premier Largo Winch que j’avais trouvé bien réussi. Kristin Scott Thomas était bien dans son rôle ainsi que Tomer. J’étais très contente d’avoir été choisie pour être dans cette suite. Ce fut une excellent expérience.

Q : Sharon, êtes-vous tombée amoureuse de Tomer Sisley ?

Stone : Oui, totalement.

Q : Sharon, j’aimerai savoir quelle est pour vous la différence entre tourner un blockbuster hollywoodien et un blockbuster français ?

Stone : Je pense que vous savez lorsque vous allez faire un film d’action, et que vous voulez que cela soit un grand succès, les éléments de réussite sont d’avoir un grand réalisateur, et d’avoir également un excellent scénario basé sur un matériel réputé. Vous devez avoir ces éléments principaux, car si vous ne les avez pas, vous ne pourrez pas réussir à faire un grand film. Il vous faut aussi un leader qui puisse mettre tous ces éléments ensemble, car quand vous prenez ces éléments autour du monde et que vous allez de pays en pays, vous prenez une grande équipe, tous les départements concernés et cela est quelque chose de difficile. Vous devez avoir ces éléments principaux de réussite et surtout un héros principal fort pour faire en sorte que tout s’emboite. Vous devez faire en sorte que tous les personnes travaillant sur ce film soient heureux et épanouis. Jérôme Salle et Tomer Sisley ont été les clés de voute de réussite de ce film. Sans leur talent, nous n’aurions pas pu avoir un tel film. Les blockbusters américains et français sont identiques et différents à la fois. Je fus très honorée d’être de cette expérience.

Q : J’ai une question pour Jean Van Hamme : sans langue de bois, qu’avez-vous pensé de ce film ?

Jean Van Hamme : Je vous dirai cela après l’avoir vu.

Q : Question pour Sharon Stone et Tomer Sisley : j’aimerais savoir comment cela a été de tourner avec Laurent Terzieff et le fait qu’il soit dans le casting ?

Tomer Sisley : Laurent était de tous les acteurs qui étaient dans ce film, de très très loin celui qui avait le plus d’expérience, qui avait tourné le plus de films, avec le plus de réalisateurs, plus incroyables les uns que les autres. Ce qui a été touchant et fascinant dans le fait de le regarder travailler, c’est de voir sa constante insécurité. C'est-à-dire avec toute l’expérience qu’il avait, il continuait à douter constamment, à toujours se poser la question, est ce que je suis en train de faire la bonne chose. Il se demandait constamment s’il pouvait changer quelque chose pour que la scène fonctionne mieux. Voir le doute dans les yeux d’un acteur avec autant d’expérience, cela force le respect, et c’est cela qui a fait de lui l’acteur qu’il a été.

Stone : C’était un homme très élégant, un gentleman extraordinaire, un homme avec une très grande dignité et qui avait une telle humilité.

Q : Sharon, que pensez-vous en général des adaptations des comics au cinéma ? Est-ce pour le box office, synonyme de réussite ?

Stone : Un bon élément pour ce film, et les films de ce type, est d’avoir réussi à faire un film familial. C’est si bien de faire des films où vous pouvez vous rendre avec vos enfants, vos amis, vos parents. Ce film est un film international par ses lieux de tournage et son langage.

Q : J’ai plusieurs questions : Sharon Stone joue le procureur de la CPI dans ce film. Avez-vous pris quelques cours pour mieux vous imprégner dans ce rôle ? Avez-vous pris des libertés dans ce film comme par exemple au moment où un otage est libéré ? Ce n’est pas possible qu’un témoin sous protection des Nations Unies puissent être libéré par la police thaïlandaise. Avez-vous donc souvent pris des libertés dans le cadre de ce film ? Quel effet cela vous a fait de vous retrouver dans un tel rôle ? Largo Winch parait dans ce film plus mature, plus adulte. Comment avez-vous approché ce rôle ? Enfin les scènes d’action, comment les avez-vous approché ?

Jérôme Salle : C’est une question difficile pour une première question. J’ai l’impression que la réponse est déjà formulée dans la question. On a pris toutes les libertés nécessaires pour que les spectateurs ne s’ennuient pas. C’est la seule chose qui nous importe, à Julien et à moi, quand nous écrivons un scénario. Je crois que l’important est que cela semble vraisemblable, que cela ne choque pas le public. Après effectivement, on prend de très grandes libertés dans un film de Largo Winch, c’est même le plaisir d’un tel film.

Stone : Je pense que dans le monde réel, les personnes prennent aussi de très grandes libertés. Quand vous allez à la Cour, ce que vous pouvez remarquer, les personnes peuvent décider à l’avance de ce qu’ils veulent. A mes yeux, c’est très intéressant de ne pas décider à l’avance. Vous devez être à l’écoute et vous ouvrir pour que les choses se fassent bien.

Sisley : La différence entre les deux films au niveau du personnage, c’est que le premier correspond à la genèse du personnage, l’histoire d’un adolescent attardé qui était tout le temps dans une fuite en avant perpétuelle, car il refusait à la fois son destin et sa position d’héritier. A la fin de Largo Winch, il accède à ce pouvoir et accepte son destin et donc accède à l’âge adulte en quelque sorte. L’histoire du deuxième film commence quand le personnage est déjà en place : il est adulte, il est beaucoup plus mûr et mature que dans le premier. En ce qui concerne les scènes d’action, on a pris en effet énormément de plaisir à les tourner, mais c’est la cerise sur la gâteau, cela nourrit le gamin de douze ans que je suis dans ma tête, mais ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai fait ce film. Ce qui m’intéresse dans ce film, ce sont l’histoire et le personnage.

Q : Vous êtes actuellement considéré comme un sex symbol du cinéma, qu’en pensez vous vous-même ?

Stone : Quand vous êtes à la moitié de votre vie et que l’on continue à vous considérer comme un sex symbol, c’est vraiment fabuleux.

Q : On a beaucoup apprécié le clin d’œil que vous faites dans ce film, à votre croisement de jambes à la Basic instinct. L’idée vient de vous ?

Stone : Vous savez c’est marrant, car beaucoup de personnes ont pensé à cela, et pour être particulièrement franche, nous n’y avions pas pensé au moment de tourner cette scène. Mais comme beaucoup de personnes y pensent, je dois dire que nous pensons tout le temps que les spectateurs ont raison. Comme c’est une part de l’héritage de ma carrière, je suis contente que les gens pensent que cette scène est amusante, que c’est une bonne scène et que cela rend le film encore plus sympathique. S’il vous plait, arrêtez de me copier et de croiser vos jambes (rires).

Q : Tomer Sisley, quel effet cela fait de tourner avec Sharon Stone ?

Sisley : Quand on m’a dit que Sharon Stone allait jouer dans le film, je n’y ai pas cru au départ. C’est son agent qui me l’avait d’abord dit lorsque je l’avais croisé lors d’une soirée. En fait, pas du tout, elle est arrivée sur le plateau et j’ai mis un petit moment avant de réaliser que c’était bien vrai. Maintenant, il faut reconnaître que lorsque Sharon arrive sur le plateau, on peut être l’homme le plus insensible de la planète, il se passe quand même quelque chose. Elle attire les regards et lorsqu’elle rentre dans une pièce, c’est comme si l’air était aspirée par sa présence. Après on se fait à sa présence.

Q : Vous n’avez pas été très présente dans le cinéma américain ces trois dernières années. Est-ce un choix délibéré de votre part ?

Stone : Le fait d’avoir des enfants de bas âge explique cela en partie. Je suis également une femme célibataire qui élève seule ses enfants. Cela prend beaucoup de temps et explique le fait que je me sois éloignée un peu des tournages. Il est vrai que trouver des rôles intéressants est beaucoup plus difficile dans ces conditions. Si vous vous engagez sur un film celui-ci doit être réellement intéressant.

Q : Est-ce que vous seriez encore prête aujourd’hui à tourner Basic instinct 2, si on vous le proposait maintenant ?

Stone : C’est une question stupide.

Q : Sharon, j’aimerais savoir quel métier auriez-vous fait si vous n’aviez pas été une actrice ? Même question pour Tomer.

Sisley : J’aurais voulu être chanteur, j’en aurais été un très mauvais, mais j’aurais chanté.

Stone : Moi, j’aurais voulu être un pompier.

Q : Avant le film de Jérôme, aviez-vous eu d’autres propositions en France ? D’une façon générale, appréciez-vous le cinéma français ?

Stone : J’ai eu d’autres propositions, mais celle de Jérôme m’a réellement intéressée. En fait avec Jérôme, nous parlons de refaire un film ensemble. J’aimerais continuer à jouer dans des films en dehors des Etats-Unis. J’ouvre actuellement les yeux sur le cinéma d’une manière mondiale. Lorsque je vois ce que j’appelle le cinéma mondial, je vois les possibilités de faire du cinéma d’une manière plus générale. J’aimerais donc travailler dans différents pays. Je pense que nous ne voyons qu’une infime partie du cinéma mondial aux Etats-Unis.

Largo Winch 2

Q : J’ai une question pour Philippe Franck, en qualité de graphiste vous avez une vision très cinéma. J’aimerais savoir si vous retrouvez un petit peu votre univers dans l’univers visuel du film en général ?

Philippe Franck : On va dire que dans l’univers de la bande dessinée, on est en général très influencé par le cinéma. C’est un petit peu le serpent qui se mord la queue. Le fait de revoir des images que l’on a imaginées en mouvement quand on les dessine et de les voir en vrai sur un grand écran avec le son, c’est extraordinaire. Je retrouve en mieux ce que je peux faire à plat sur une feuille de papier.

Van Hamme : C’est très reposant les conférences de presse avec Sharon Stone. En ce qui me concerne, je fais une dissociation totale entre les deux. Il est vrai dans mes bandes dessinées, je fais un découpage assez cinématographique. Comme le dit Philippe, c’est le serpent qui se mord la queue. Je n’essaye pas de retrouver dans le film ma conception ou la construction d’une histoire. C’est le personnage qui est donné, en fait vendu, à un réalisateur et cela devient son personnage passant au travers des comédiens. Je n’essaye pas d’avoir la moindre paternité dans le film. De même que Jérôme ne s’occupe pas de la bande dessinée. J’ai regardé le premier film comme quelque chose qui n’a rien à voir avec moi.

Q : Tomer, dans le cadre de la conférence de presse du premier film, je vous avais demandé quel avait été votre meilleur souvenir du tournage et vous m’aviez répondu que cela avait été d’embrasser les fesses de Mélanie Thierry. Cette fois-ci, quel fut votre meilleur souvenir ?

Sisley : Ma réponse va être simple : le sourire merveilleux de Sharon.

Q : Tomer, j’ai vu que vous êtes né à Berlin et que vous avez grandi dans un autre pays. Je trouve que vous êtes le premier super-héros qui parle plusieurs langues, qui a grandi dans plusieurs pays. Je pense que votre caractère dans ce film et vous entretenez différentes similitudes. Comment voyez-vous cela et combien de langues parlez-vous ?

Sisley : Je parle couramment quatre langues : l’allemand, l’hébreu, le français et l’anglais. Vous avez raison, il y a pas mal de points communs entre moi et ce personnage. L’essence universelle serait le déracinement, le manque de racine. J’ai la chance d’en avoir beaucoup. Au final, je me retrouve chez moi nulle part et j’ai grandi un peu seul, sans véritable ami. Largo est donc comme moi à plusieurs niveaux. Vous avez vu juste.

Q : Quel regard jetez-vous sur le tout jeune comédien qui, il y a une quinzaine d’années, faisait ses premiers pas dans une série sur M6 ? A l’époque, imaginiez-vous déjà devenir dix, quinze ans plus tard le héros que vous êtes devenu aujourd’hui au cinéma ?

Sisley : Oui, je l’espérais très honnêtement et j’ai travaillé dur pour que cela arrive. Maintenant, je suis très fier d’en être arrivé là, je suis très fier de tourner un film avec Sharon Stone. C’est une chance énorme, comme celle de se retrouver sur un film de Jérôme. Tourner Largo n’est pas une fin en soi, mais c’est une vraie marche qui a été gravie. Je suis très fier de cela.

Q : Avez-vous déjà anticipé une suite à ce deuxième volet en tournant des scènes restées dans les rushs ?

Salle : Vous voulez dire récupérer des rush d’un Largo 2 pour faire une Largo 3 ? Ne donnez jamais cette idée aux producteurs ! Il ne faut pas faire cela. En fait, je serai très heureux de faire un Largo Winch 3 et je suis prêt à payer mon ticket pour voir ce film. Je resterai un ami de la famille, mais personnellement, je ne réaliserai pas ce troisième volet, car les deux premiers films ont pris plusieurs années de ma vie. Ce qui me rendrait très fier c’est qu’il y ait un Largo 3, car cela voudrait dire que l’on a tous pas trop mal fait notre travail.

Q : Pouvez-vous nous dire quel a été votre expérience de tourner avec cet acteur serbe, Miki Manojlovic ?

Sisley : Merci de m’avoir posé cette question. Vous ne pouvez pas imaginer comment j’apprécie cet acteur. Il est formidable. Pour moi, il n’a que quatorze ans dans sa tête. Il a une telle imagination. J’ai adoré travailler avec lui. J’avais moins de scènes avec lui sur ce second épisode.

Salle : J’ai une anecdote le concernant sur le premier film : j’avais pensé à lui pour interpréter Nerio et il y avait des bureaux de préparation. Un mois ou deux avant le tournage, Miki arrive dans les bureaux, je crois qu’il finissait de jouer l’idiot de Dostoïevski, il est arrivé hirsute dans un état incroyable. L’équipe l’a vu passer en se posant la question si c’était lui l’acteur qui allait jouer Nerio ? Il a disparu avec coiffeur, habilleuse et un quart d’heure après, il est réapparu, il était totalement Nerio Winch. Non seulement de la manière dans laquelle il était habillé mais aussi par sa gestuelle, sa manière de parler. C’est ce que l’on appelle un acteur.

Q : Pouvez-vous nous parler de l’acteur craquant qui joue votre fils dans ce film ? En tant qu’enfant lui-même balloté, quelles valeurs peut-il lui transmettre ?

Sisley : On nous avait dit que j’allais jouer avec un enfant dont la mère était thaïlandaise et le père français. L’enfant devait donc parler aussi français. On nous a en effet amené un enfant dont la mère était thaïlandaise et dont le père n’était pas souvent en Thaïlande. De ce fait, l’enfant ne parlait pas un mot de français. La communication fut très difficile. Ce furent les scènes les plus difficiles à tourner pour moi, car j’étais le fusible, la première personne en contact avec lui et Jérôme Salle se lâche quand il s’agissait de faire tourner une scène dans laquelle l’enfant devait avoir des larmes aux yeux. C’était à moi de faire en sorte que l’enfant réussisse à se mettre dans l’état demandé. Un enfant de trois ans n’a pas encore choisi son métier d’acteur, donc c’est toujours délicat à obtenir cela. Ce furent pour moi les scènes les plus difficiles à tourner. Il fallait lui parler qu’en thaïlandais, langue que je ne maitrise pas. Ce fut très compliqué.

Salle : Pour savoir ce que Largo Winch a transmis comme valeur à son fils, il faudra attendre Largo 3 pour le savoir. En fait, il n’y a pas de droit de réponse pour cette question. Pour être très honnête, je suis très fier de ce qui se passe entre Largo et l’enfant dans le film. Cela fait partie de ce que j’aime bien dans le film. Après pour être très sérieux, je trouve cela très difficile de tourner avec un enfant. L’enfant avait trois ans. J’ai trouvé que même le thaïlandais, il le parlait moyen. Mais il avait trois ans. J’ai trouvé cela très difficile. On a essayé de tourner ce film sans envoyer cet enfant chez le psychiatre ensuite.

Q : Vous qualifiez Largo Winch de film mondial. Pouvez-vous nous préciser ce concept de cinéma mondial ? Pouvez-vous nous dire pour quelle raison vous appréciez jouer dans ce type de film et pouvez vous dire quels sont les différences entre jouer dans ce type de film et de jouer dans un film hollywoodien ?

Stone : Merci pour cette question. Le monde de la télécommunication a tellement changé ces dernières années et nous avons maintenant la possibilité de voir tout et partout y compris sur nos téléphones. Nous pouvons communiquer entre nous de façons tellement différentes et à cause de cela, et nous voyons autrement maintenant ce que les médias nous montrent. La façon dont nous voyons maintenant les films est différente. Nous sommes plus ouverts maintenant sur ce qui se passe dans le monde actuellement. Ce que j’entends donc par film mondial est un film dont les dialogues sont plus ouverts vers le monde. L’équipe d’un film vient de différents pays. Dans ce film, j’avais donc à jouer en parlant deux langues, ce qui fut tout nouveau pour moi. Je pense que nous regardons le cinéma d’une nouvelle façon. Je tiens à m’investir plus profondément dans l’élaboration d’un film. Comme citoyens, nous devons nous regarder autrement afin d’avoir un monde meilleur, plus compréhensif. Je n’ai pas participé à des films internationaux hollywoodiens. Les films auxquels j’ai participé étaient des films américains tournés aux Etats-Unis, ou plus généralement au Canada. Nous n’utilisions donc pas autant de langages pour communiquer entre nous.

Largo Winch 2

Q : Vous avez maintenant trois jeunes enfants. Cela a-t-il changé votre vision du monde, de vous-mêmes et de votre travail ?

Stone : Mes enfants ont trois, quatre et dix ans et je pense qu’en tant que parent, votre vision du monde change obligatoirement. Vous n’avez plus une vision propre du monde de vous-mêmes, votre perception devient générale. Il vous importe que le monde soit apaisé pour vous et vos enfants.

Q : J’ai deux questions pour Sharon : vous disiez tout à l’heure que c’était chouette de ne plus avoir vingt ans et d’entendre dire que l’on est encore sexy. Pensez-vous que Hollywood a un peu de mal avec les femmes d’un certain âge, qui vieillissent ? Comment voyez-vous Hollywood actuellement avec cette vision de la femme ? A part Meryl Streep, peu de femmes âgées ont des rôles principaux.

Stone : Personne ne sait ce qu’est Hollywood. Votre question est une question générale d’un concept général et pour imaginer une idée des perspectives de la femme dans le cinéma américain hollywoodien, de « femmes comme moi », c’est une question assez difficile. J’ai du mal à rentrer dans votre tête pour comprendre ce concept. Ce que je peux dire c’est que dans le monde actuel, nous vieillissons tous dans notre part d’humanité. Ce concept de « femmes comme moi » (d’un certain âge). Cette appellation est assez offensive. C’est un difficile constat. Les « hommes comme vous » veulent être encore plus forts, veulent définir une ligne entre les hommes comme vous et les femmes comme moi. J’aimerais savoir si en inversant l’axe de ces deux champs, cela serait sûrement plus judicieux. Ecoutez la salle, chacun de vous attend à ce que je dise quelque chose d’important ou de guère flatteur. La chose que j’ai à dire est d’écouter cette salle. Cette pièce répond à votre question.

Q : Qu’avez-vous ressenti en travaillant sur ce film ?

Stone : Avant de commencer ce film, j’ai travaillé également pour la télévision. J’avais du mal à retenir mon texte, et j’avais aucune idée de ce que je faisais. Je pensais que j’étais en train d’oublier ce que l’on appelle un jeu d’acteur. Les personnes autour de moi étaient si patientes, si gentilles. Et avec tout le réconfort que j’ai eu, ce jeu d’acteur est revenu d’un seul coup, j’avais retrouvé la foi. J’ai réalisé que le travail que j’ai pu faire avec cette équipe sur ce film. Ce fut un plaisir pour moi de travailler avec des gens si talentueux. Ce fut un moment fort de travailler sous la direction de Jérôme Salle.

Salle : Merci beaucoup pour ces compliments. J’aimerais rajouter quelque chose, je crois qu’on a eu beaucoup de chance que Sharon vienne travailler avec nous. Je pense qu’on lui a envoyé une proposition au bon moment. Elle était prête à retravailler et qu’elle avait envie de retravailler. Je pense finalement que je ne sais pas ce que j’ai fait de bien. Cela me parait trop tout cela. La seule chose que j’ai fait de bien c’est que quand Sharon est arrivée sur le plateau, quand on a travaillé ensemble, je ne pense pas aux croisements de jambes, je ne pense pas à tout cela, je ne penses pas à la star, je ne pense pas comme la plupart des hommes peut-être. Je vois juste une actrice, une grande actrice, je pense peut-être plus à Casino qu’à Basic instinct. Je travaille avec une grande actrice et je me dis que j’ai beaucoup de chance de travailler avec elle.