Rencontre - Eric Gandois, un storyboarder passionné de cinéma

Par Mulder, Paris, 01 octobre 2019

01)) Bonjour Eric, pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours pour devenir l’un des meilleurs storyboarders français actuels ?

Eric Gandois : J'ai fait des études en arts appliqués nommés F12 à l'époque, c'est là où j'ai commencé à faire mes premiers storyboards de court-métrage pour des amis. J'ai ensuite fait un BTS d’esthétique industrielle (design objet) à Olivier de Serres, j'ai passé le concours des Gobelins que j'ai par chance réussi. Je l’avais déjà passé en terminale mais je l'avais raté, je n'étais pas du tout au niveau et j’étais mieux préparé la deuxième fois (je me suis cependant retrouvé 1er sur la liste d'attente). Au Gobelins j'ai développé cette envie de faire du storyboard, une passion pour le dessin et pour le cinéma réunis dans le même métier. J'ai pu durant cette période faire aussi un stage aux studios Disney Animation de Montreuil en Effets Spéciaux et animation, Le studio était en train de travailler sur Tarzan avec Glen Keane qui est un de mes modèles en dessin (on lui doit la bête dans la Belle et la bête (1991), Aladdin (1993), Tarzan (1999),...). A la sortie des Gobelins, j'ai travaillé chez Ellipse animation sur la série Capitaine Fracasse réalisé par Philippe Vidal en tant qu’assistant Character Designer et j'ai malheureusement dû partir faire mon service militaire (un des derniers à l'avoir fait) et abandonner mon travail, je pense que sans cette interruption inopinée mon parcours aurait été bien différent. J'ai pourtant eu la chance dans mon malheur de faire mon service militaire au cinéma des armées dans la partie cinéma d'animation et j'ai tout de même appris pas mal de choses à cette époque, notamment concernant la technique et tous les métiers du cinéma car on pouvait y croiser tous les postes d'un tournage (chef op, cameraman, monteur, monteur son, postproduction, etc...). A la sortie de mon service militaire j'ai travaillé à la création d'univers dans une start-up de jeux vidéo, j'ai commencé a travaillé dans la pub, en rough, en illustration, en storyboard, j'ai continué à faire des courts-métrages. J’'ai travaillé en freelance pour une agence FKGB qui faisait du marketing lié à tous les secteurs de l'industrie du spectacle (musique cinéma jeux vidéo). C 'est là qu'un jour j'ai été recommandé par quelqu'un pour travailler sur un film sans savoir lequel c'était. Je suis allé au RDV chez le réalisateur Philippe Haïm à qui j'ai montré mon book, il m'a dit qu'il me rappellerait dès que la production aurait le feu vert et il m'a rappelé des mois plus tard, c'est ainsi que j'ai travaillé sur mon premier long-métrage Les Dalton.

02)) Si vous deviez définir en quelques mots le rôle d’un storyboarder que diriez-vous ?

Eric Gandois : Se mettre dans la tête du réalisateur que l'on a face à soit afin de l'aider à exprimer ses idées/sa mise en scène sur papier (ou autre) par le biais du dessin, d'un document, d'une animatique afin de pouvoir partager sa vision à ses équipes, aux producteurs voir pour aider un projet à se monter.

03)) Pour vous quelle doit être la relation parfaite entre un réalisateur et un storyboarder ?

Eric Gandois : Une bonne communication et de la confiance.

04)) Vous avez pu collaborer à plusieurs reprises avec l’un de nos réalisateurs français Luc Besson que cela soit sur Lucy (2014), Valérian et la Cité des Mille Planètes (2017) et plus récemment Anna (2019). Quels souvenirs gardez-vous de cette collaboration ? Sur quelles scènes avez-vous travaillé ?

Eric Gandois : En fait, la première fois que j'ai travaillé directement pour Luc Besson c'était pour une publicité Mc Donal'ds pour Arthur & les Minimoys. J'ai été rappelé quelques années plus tard pour un long-métrage de science-fiction, à l'époque je savais que Luc souhaitait faire Valerian et pensant que c'était pour ce film que l'on me contactait je me suis remis à lire tous les Valerian et racheter ceux qu'il me manquait avant mon premier RDV, mais du coup, par chance ou malchance c'était pour Lucy. Sur Lucy j'ai travaillé sur toutes les grosses séquences d'effets Spéciaux, notamment la poursuite en voiture rue de Rivoli, et surtout la fin du film avec un très long plan séquence. Je me rappelle que Lorsque Luc m'a raconté cette séquence, je prenais des notes et des notes et j'étais subjugué par ce que j’entendais (plan séquence avec le personnage qui se déplace dans l'espace puis dans le temps jusqu'au big Bang). Je trouvais ça dingue tout en étant bien inquiet de savoir si j’allais réussir à retranscrire tout ce qu'il me racontait. Un Vrai défi pour moi. Sur Valérian j'ai eu cette fois la chance de faire l'intégralité du film, ce qui est plutôt rare pour un film de cette ampleur ou chaque séquence est assez dingue à storyboarder.. C’était une sorte de rêve éveillé pour moi que de travailler sur ce film, j'ai d'ailleurs tout fait pour pouvoir suivre l'aventure le plus possible, c'est ainsi que j'ai essayé de passer le plus souvent possible sur le tournage afin d'en connaitre au mieux les coulisses. J’avais eu l'autorisation de pouvoir faire des photos et des croquis sur les plateaux de tournage et ne m'en suis pas privé. Cette aventure m'a permis d'assister à une avant-première au TCL Chinese Theater sur Hollywood boulevard, de travailler avec les équipes d'ILM de Rodeo FX et de Weta, de croiser de très grands techniciens et acteurs, et surtout de rencontrer Pierre Christin et Jean-Claude Mezieres les papas de Valerian et Laureline et tellement d'autres choses. J'ai pu cocher beaucoup de choses de ma liste de rêves d'enfants grâce à ce film. C'est d'ailleurs un vrai crève-cœur pour moi que le film n'ait pas marché aux US.

05)) Justement sur ces trois films, quelles ont été pour vous les principales difficultés rencontrées ?

Eric Gandois : La principale difficulté c'est la peur de ne pas réussir à être à la hauteur des attentes du réalisateur et ce pour chaque film, et chaque nouveau réalisateur. Sinon sur Valerian, il y a la séquence de Big Market, séquence ou lorsque les personnages (notamment Valerian) mettent un casque qui permet de voir un univers différent et qui mélange ainsi plusieurs dimensions qui n’était pas évidente à faire ni à comprendre, pour cela j’ai travaillé avec plusieurs couleurs chacune représentant les visions différentes et possibles mais c'était une vraie gymnastique intellectuelle de réussi à sortir cette séquence sur papier.

06)) Vous avez écrit et réalisé un court-métrage Eve ? Pouvez-vous nous en parler et nous dire comment est né ce projet ?

Eric Gandois : C'est un projet qui m'a tenu à cœur pendant longtemps, un film de science-fiction tourné en real 3D avec 2 cameras Tout est partie d'une idée simple, raconter une grande histoire de manière intimiste et poétique et très courte donc pour faire simple les dernières minutes de l'humanité sur terre. Ce sont des amis qui m'ont poussé à passer à la mise en scène et qui m’ont aidé à le produire notamment Nicolas Bary à qui je dois beaucoup. J'ai été extrêmement bien entouré sur ce film, des techniciens et des artistes de talent, Delphine Chaneac qui est une excellente actrice (Splice), ma principale peur étant de ne pas savoir si j’allais être à la hauteur pour diriger des comédiens mais elle m'a beaucoup facilité la tâche. Elle ne tourne pas assez à mon gout. J’avais envie d'une grosse touche féminine aussi sur ce film, j'ai donc cherché à avoir le plus de chefs de poste féminins possibles, la chef déco, la chef monteuse, la stéréographe, la scripte,la styliste,etc.. elles/Ils ont tous fait un travail incroyable sur ce film. J'ai beaucoup appris en faisant ce court, sur tous les métiers les étapes de réalisation d'un film, toutes les émotions aussi, du stress de la préparation à la joie de voir son film sur grand écran et la peur/la joie de le partager. Le film a fait le tour du monde dans de très beaux festivals, du festival du film fantastique Gerardmer au Comic Con San Diego entre autres

07)) Lors de votre carrière passée, vous avez pu collaborer avec différents réalisateurs comme Philippe Haim (Les Dalton, Secret défense), Nicolas Bary (Les enfants de Timperbach, Au bonheur des ogres, Le petit Spirou), Pierre Morel (From Paris with love), Rachid Dhibou (Halal Police D’Etat), Franck Gastambide (Les Kaira, Taxi 5), Gabriel Julie-Laferrière (SMS), Alex Lutz (Le talent de mes amis), Alexandre Castagnetti (Tamara Vol. 2) , Andrew Desmond (The Sonata) , Arnaud Lemort (Ibiza) , Camille Delamarre (Le Transporteur: Héritage, Brick Mansions) , Fabien Dufils (1 Buck), Fabrice Begotti (Les Francis), Hugo Gélin (Demain tout commence, Mon inconnue), Jamel Debbouze (Pourquoi j'ai pas mangé mon père), Marc Fouchard (Break), Mathias Malzieu, Stéphane Berla (Jack et la mécanique du coeur), Pascal Elbé (Je compte sur vous (storyboard artist), Richard Lanni (Stubby), Stéphane Kazandjian (Bad Buzz), Talal Selhami (Achoura), Thomas Gilou (La vérité si je mens! 3), Thomas Lilti (Médecin de campagne), quels souvenirs en gardez-vous ?

Eric Gandois : Cela va être une réponse compliquée car tous sont importants. On dira Philippe Haïm car c'est le premier à m'avoir fait confiance sur Les Dalton qui était une très grosse machine Nous étions 2 storyboarders Michel Doré et moi-même et je me suis éclaté sur ce film (je ne crois pas que ce soit le cas pour tout le monde) Nous sommes allés sur le tournage à nos frais avec Michel pour ne pas rater ça, nous nous sommes donc retrouver à Almeria sur les lieux de tournages Mythiques des Sergio Leone à Lawrence d'Arabie et tant d'autres. On a fait des tonnes de making-of, des étoiles pleins les yeux. Nous avons un peu storyboardé sur le set suite à un décors qui a malencontreusement pris feu. J'avais à l'époque croisé le dresseur de Rantanplan (d'ailleurs le chien était adorable et unique) avec qui j'ai retravaillé quelques années plus tard par hasard sur Taxi 5 & les kaïras, ce dresseur est désormais acteur & réalisateur, c'était Franck Gastambide. Je n'ai retravaillé avec Philipp haïm qu'une seule fois par la suite, il m'avait demandé de faire deux designs de tatouage pour le personnage principal de son second film "Secret défense" Avec Vahina Gocciante et Gerard Lanvin. Ensuite Nicolas Bary, j'ai travaillé sur son premier film "Les Enfants de Timpelbach" avant même qu'il ne soit produit, j'ai fait beaucoup de choses sur ce film, des recherches design, objets et beaucoup de storyboards J'ai aussi fait les photos de plateau, encore un moyen pour moi d'être présent sur le tournage. Généralement lorsque je m'attache à un projet c'est toujours dur de laisser filer donc quand je peux j'essaie de suivre au max et si je peux continuer à m'impliquer je le fais même si c'est toujours un peu compliqué de se vendre sur 2 métiers différents. J'ai aussi fait le Bonheur des Ogres, Le Petit Spirou et j’espère les prochains. C'est un réalisateur talentueux et ultra créatif Hugo Gélin que j'ai rencontré à l'époque des Dalton, j'avais fait le storyboard complet de son premier film qui a été annulé peu de temps avant le tournage, je suis donc très content qu'aujourd'hui il ait le succès qu'il mérite et qu'il m'ait aussi rappelé pour travailler sur ses films. Concernant Pierre Morel, on m'avait contacté pour un film d'action "From paris with Love" avec John Travolta (c’était d’ailleurs un autre acteur au casting à ce moment-là) mais je n'avais fait que les enfants de Timplebach et les Dalton à l’époque et je n'avais pas de séquences de voitures ni de cascades dans mon book, Lors du rdv Pierre n'était pas sûr que je sois la bonne personne et c'est le directeur de production Thierry Guilmard (que je ne connaissais pas d'ailleurs) qui l'a un peu poussé à me faire confiance. Finalement je crois que cela s'est très bien passé, j'ai retravaillé avec lui sur un film qui ne s'est malheureusement pas fait et qui est un de mes storyboards préférés (j'en suis très frustré), c'était l'adaptation de la biographie de Paul Watson le cocréateur de Green peace et Sea Shepherd. Concernant Mathias Malzieu et Stephane Berla, j'adore La mécanique du cœur, un des films sur lequel j'ai travaillé et que je préfère (mais je les aime "presque" tous). J’avais fait un test sur ce film mais je n'avais pas été pris, c'est un autre storyboarder recommandé par Besson qui devait le faire, on m'a finalement rappelé quelques mois plus tard et j'ai pu travailler sur de très belles séquences pleines de poésie, j'ai notamment fait le début et la fin du film, la séquence dans le train avec Jack l’éventreur, la naissance de Jack et la rencontre avec Miss Acacia entre autres. C'est aussi grâce à ce film que j'ai fait Lucy & Valerian recommandé par le directeur de production Jean baptiste Lère et Virginie Silla Besson.

08)) Après m’être renseigné pour préparer cette interview, j’ai vu que vous avez non seulement travaillé sur plusieurs films qui ont connu une belle carrière au cinéma mais aussi sur des séries, des courts-métrages et des publicités. Quelles sont pour vous les principales différences en ce qui concerne votre métier sur ses œuvres ?

Eric Gandois : Pour les court-métrages, j'en fait toujours quelques-uns par an (1 à 3) la plupart du temps bénévolement et lorsque j'ai un peu de temps, j'accepte au coup de cœur pour aider de jeunes réalisateurs. La publicité c'est ce qui me permet de vivre entre deux longs-métrages, ce sont des projets très court et urgent à rendre pour la veille la plupart du temps il est donc plus difficile de s'attacher aux projets à la différence d'un long-métrage dans lequel on met beaucoup plus de soi. Je passe rarement plus de 2 jours sur un storyboard de publicité. Mais cela arrive tout de même, récemment j'ai été contacté via facebook par Marcus Nispel qui est un réalisateur dont j'admire le travail et qui a réalisé des centaines de clips aussi géniaux les uns que les autres, notamment Papa was a Rolling Stone de Georges Michael et bien d'autres, il a aussi réalisé le remake de massacre à la tronçonneuse. J'ai fait un tout petit storyboard pour lui pour un film d'aide aux dons pour les Bahamas suite aux tempêtes récentes. J'avoue avoir été ravi et flatté qu'il me contacte. Quant aux séries cela se rapproche beaucoup du cinéma, j'ai d'ailleurs travaillé sur la série Les Sauvages qui est diffusé sur canal + mais que je n'ai pas encore vu

09)) Vous avez travaillé récemment sur un film que nous attendons avec impatience de Douglas Attal, Comment je suis devenu super-héros. Ce film sera distribué en France par Warner Bros. Pouvez- vous nous dire quelque chose sur votre travail sur celui-ci ?

Eric Gandois : C'est un projet de longue haleine pour Douglas Attal, j'avais déjà travaillé dessus il y a quelques années et il m'a rappelé l'an passé lorsque le film a enfin eu son feu vert. J'ai vraiment hâte de voir le film terminé.

10)) Vous avez travaillé avec principalement des réalisateurs français. Pouvez-vous nous dire s’il y a des réalisateurs américains avec lesquels vous rêveriez de travailler ?

Eric Gandois : J'aurai toujours un peu peur de travailler avec des réalisateurs que j'admire mais je ne dirais pas non à un Spielberg sinon j'aimerais bien travailler pour James Gunn, Louis Letterier, un des rares réalisateurs français dont la carrière est plutôt américaine (j'ai adoré sa Prequel de Dark Crystal), au-delà du réalisateur j'adorerais travailler sur une production LaïKa.

12)) Avez-vous déjà pensé à faire une exposition pour que votre travail soit connu pour le grand public (voire écrire un livre) ?

Eric Gandois : Non pas vraiment, quelques extraits de mon travail sur Valerian ont été exposés pendant le festival de la Bande-dessinée d’Angoulême, sur quelques Comic-Con dans le monde et aussi une exposition sur le cinéma et les effets spéciaux à la cité des sciences. C'est déjà pas mal et pas sur que ça intéresse grand monde. Quant au livre, on m'avait proposé de sortir le storyboard de Valérian mais cela ne s'est finalement pas fait

13)) Vous êtes allé en juillet dernier au San Diego Comic-con, quels ont été pour vous les temps forts de notre convention ?

Eric Gandois : J’y vais depuis 2012 en grande partie pour le plaisir, c'est un lieu unique ou l'on peut rencontrer d'immenses artistes C'est l'ambiance unique que je retiens et que je trouve difficilement explicable.

14)) Que pouvez-vous nous dire de vos projets en cours ?

Eric Gandois : Je viens récemment de terminer Oss117 "Alerte rouge en Afrique noir", je suis un grand fan des 2 premiers films. Ce fut une grande chance pour moi de pouvoir participer a cette aventure. J'ai également fait quelques dessins sur Une sirène à paris réalisé par Mathias Malzieu que je retrouvais quelques années après la mécanique du cœur et dont le tournage vient de commencer. En attendant de nouvelles aventures...

Filmograghie sélective comme storyboarder :
2020 - Comment je suis devenu super-héros de Douglas Attal (à venir)
2020 - Une sirène à Paris de Mathias Malzieu (à venir)
2019 – Ibiza de Arnaud Lemort
2019 - Anna de Luc Besson
2019 - Mon inconnue de Hugo Gelin
2018 – Achoura de Talal Selhami
2018 - The Sonata d'Andrew Desmond
2018 – Break de Marc Fouchard
2018 - Tamara Vol. 2 d’Alexandre Castagnetti
2018 - Taxi 5 de Franck Gastambide
2018 – Stubby de Richard Lanni
2017 - Le petit Spirou de Nicolas Bary
2017 - Valérian et la Cité des Mille Planètes de Luc Besson
2017 – 1 Buck de Fabien Dufils
2016 - Demain tout commence de Hugo Gélin
2016 - Médecin de campagne de Thomas Lilti
2015 - Le Transporteur : Héritage de Camille Delamarre
2015 - Le talent de mes amis d’Alex Lutz
2015 - Pourquoi j'ai pas mangé mon père de Jamel Debbouze
2014 – SMS de Gabriel Julien-Laferrière
2014 – Lucy de Luc Besson
2014 - Les Francis de Fabrice Begotti
2014 - Brick Mansions de Camille Delamarre
2013 - Jack et la mécanique du cœur
2013 - Au bonheur des ogres de Nicolas Bary
2012 - Les Kaïra de Franck Gastambide
2012 - La vérité si je mens! 3 de Thomas Gilou
2011 - Halal police d'État de Rachid Dhibou
2010 - From Paris with Love de Pierre Morel
2008 – Secret Défense de Philippe Haim
2008 - Les enfants de Timpelbach de Nicolas Bary
2004 - Les Dalton de Philippe Haim

Un très grand merci à Eric Gandois pour le temps qu’il nous a accordé pour répondre à cette longue interview exclusive. Ce sont des personnes passionnées comme lui qui nous font aimer le cinéma et me donnent envie de vivre ma passion dévorante pour le septième art.

Dessins : Eric Gandois d’après son site officiel www.eric-gandois.com et son compte Instagram officiel http://www.instagram.com/ericgandois_storyboard/