Table-ronde - Catacombes – Notre rencontre avec John Erick Dowdle & Drew Dowdle

Par Mulder, Paris, Mandarin Oriental , 04 août 2014

 
 
 
Q: Maintenant que nous avons vu le film, cela semble une telle évidence de tourner un film d’horreur dans les catacombes. C’est surprenant que personne n’ y ait pensé avant. Comment avez-vous eu cette idée ?
 
John Erick Dowdle : Drew et moi avons toujours voulu faire un film en found footage dans le style Indiana Jones. Ainsi, nous en avions déjà parlé. Mais, nous n’avions pas suffisamment de matière ni de trame. Thomas Tull de Legendary Pictures nous a appelés et nous a dit qu’il voulait faire un film à Paris dans les Catacombes. Nous avons acheté plusieurs fois des photos et nous avons étudié ces catacombes.
 
Drew Dowdle : plusieurs années plus tôt, ce fut une de ces idées qui était apparue brièvement puis repartie immédiatement.
 
John Erick : Nous pensions que cette idée serait parfaite pour ce projet. Nous voulions faire un projet autour de l’alchimiste Nicolas Flamel. Mais comment relier cette idée avec les catacombes ? Le cimetière dans lequel il aurait été enterré et celui qui fut transféré dans les catacombes. Tout semblait être connecté ensemble. Nous n’avions plus qu’à commencer à partir de là.
 
Drew: Depuis notre réunion avec Thomas Tull et Jon Jashni, nous avions passé pratiquement deux semaines. Ces deux idées mélangées pouvaient se fusionner ici. Nous leur avons demandé de nous donner deux semaines afin de revenir avec une histoire plus consistante. Nous sommes donc revenus et ils ont aimé ce qu’on leur a dit. Deux semaines plus tard nous étions dans un avion pour faire du repérage. Ce fut rapide.
 
Q: Quand est ce que ce fut votre première visite des catacombes? Qu’avez-vous ressenti ?
 
John Erick: La première fois que nous avons fait du repérage, nous avons avancé le long de ce long chemin de fer qui mène vers ce passage souterrain
 
Drew : le même lieu dans lequel ils pénètrent dans notre film le long de la voie ferrée.
 
John Erick : Nous sommes descendus dans ce trou et ce corridor étroit.  Nous étions dans l’eau jusqu’à la poitrine et rampions sur des choses. Après quinze minutes, j’ai commencé à avoir l’impression de brûler de l’intérieur du genre « oh mon Dieu, je dois sortir d’ici ».Mais je me suis dit qu’il fallait que je surpasse cela sinon ils me remplaceraient et prendraient quelqu’un d’autre. Nous avons donc continué encore et encore. Nous avons passé pratiquement cinq heures la première fois juste à essayer de s’habituer à ce que nous n’ayons plus peur d’être ici.
 
Drew : Notre premier arrêt fut dans la partie sud qui était la plus difficile et effrayante. Nous avons commencé avec la plus difficile. Comme John l’a dit, nous avons rampé à l’aide de nos coudes sur nos genoux sur des centaines de mètres juste pour arriver à cet endroit. Si vous vous perdez ici, si on perdait notre guide 
 
Gilles Thomas, nous n’aurions jamais pu retrouver la sortie.
 
John Erick : Une des personnes que nous avons emmenés avec nous à d’ailleurs péter les plombs. Nous ne donnerons aucun nom. Dieu merci, ce ne fut pas notre cas. Il hurlait « c’est tellement irresponsable, faites nous sortir de là ». Nous avons dû le calmer dans un endroit restreint.
 
John Erick : Nous ne voulions pas que notre film ressemble à du found footage. Nous voulions juste avoir l’effet de ce genre de procédé, afin de faire ressentir au spectateur le côté viscéral. Nous voulions quelque chose de plus cinématographique tout en gardant l’essence même du lieu. Nous avons réellement tourné dans les catacombes et les acteurs faisaient eux-mêmes la lumière avec leurs lampes frontales. Un exemple quand vous voyez Scarlett courir avec la caméra, c’est elle qui se filme. Nous voulions marquer cette réalité. Mais pour autant à la différence des found footage avec des images de piètre qualité et très effrayantes nous leur avons donné de bonnes caméras. 
 
Q: Maintenant que vous êtes des experts en found footage et faux montage de documentaires, pouvez nous nous parler de votre approche visuelle dans ce film ? Est-ce bien un mélange d’Indiana Jones et de film d’horreur ? J’imagine que cela a été difficile de rester dans cette illusion que tout était filmé par ces personnages. 
 
John Erick: Nous ne voulions pas donner le sentiment d’être face à un film en found footage. Nous voulions avoir l’effet, la viscérale impression d’être dans l’action, comme dans un film en found footage. Mais nous ne voulions pas faire un found footage film dans les catacombes. Nous voulions que cela soit plus que cela, que cela donne l’impression d’être plus cinématique. Les prises de vue dans les catacombes devaient être tournées de manière traditionnelle. Nous avons réellement filmé sous terre. Nous avons filmé les choses réelles. Si vous filmez de manière traditionnelle, cela vous couterait cent millions de dollars pour obtenir l’éclairage nécessaire et amener les générateurs nécessaires. Cela aurait ruiné les effets. Donc les acteurs éclairaient les scènes eux-mêmes avec leurs lampes sur la tête. Quand vous voyez Scarlett courir avec la caméra, c’est elle-même qui se filme. Nous étions là pour rendre cette réalité. Certaines fois, elle nous demandait comment poser sa caméra. C’était comme donner des directions à sa caméra, ce fut génial. Nous voulions que les couleurs noires soient richeset ne pas donner l’impression d’une super vidéo. Nous voulions que cela fasse joli. Ainsi, de nombreuses fois les films en found footage donnent une vidéo de mauvaise qualité. Ces personnes ont de bonnes caméras. Ils savent ce qu’ils font. Nous voulions que cela fasse plus cinématique.
 
Drew : Nous trouvons que moins vous faites attention à la présence de la caméra, plus de gens oublient ce qu’il y a en arrière-plan. Pour cette raison cela a été très facile car poser les caméras sur la tête des caractères et vous obtenez de la lumière. Les caméras suivaient la lumière tout le temps. Vous ne pensez pas aux faits si ils continuent à filmer. Ces questions tombent aux oubliettes. C’est juste une partie de ce qui les guide à travers les lieux.
 
 
Q: combien de scènes avez-vous filmé dans les catacombes ? Il doit y avoir des scènes qui ont bien été tournées en studio ? 
 
John Erick : Presque tout a été filmé dans les catacombes. Quand ils nagent dans l’eau, les deux côtés sont construits. Nous avons amené la voiture et le piano dans les catacombes. C‘est véridique. Quand nous rampons sur les os, nous avons rajouté un mur dans cet endroit mais c’est réellement l’endroit qui se trouve sous Cochin, six étages plus bas. Un acteur est franchement claustrophobe et ce n’était que le second jour de tournage. C’est vraiment une bonne interprétation car il était réellement entrain de mourir. Nous avons pensé que sa tête allait exploser si nous continuons à tourner à cet endroit. C’était tout ce que nous avions besoin ! 
 
Drew :  oui, c’était en grande partie praticable.
 
John Erick : Les os n’étaient pas réels.. Quand vous faites le tour ces os sont bien entendu réels. Nous avons vu durant notre premier tour un très petit tunnel avec des os et des squelettes réels. Nous avons pris des photos de nous-mêmes avec des squelettes. 
 
Drew: Nous nous sentions coupables à propos de cela après coup. Nous n’avons pas bu du vin dans des squelettes ni fait des choses étranges. Notre directrice de la scénographie Louise Marzorali a une fabrique d’ossements au studio. Nous avons une chambre remplie d’ossement fabriqués dans notre maison. Nous les aimons, ils semblent si réels.
 
John Erick : Nous voulions des ossements lourds pas légers en plastique. Vous ne pouvez pas faire la différence si vous les tenez en main entre ces faux et vrais ossements. Ils ont fait du bon travail.
 
 
Q: Vous avez écrit ensemble le scenario. A quel point la construction de votre scénario a été influencée par votre première visite dans les catacombes, votre première fois sous terre ? 
 
John Erick : Nous avons écrits plusieurs scénarios avant d’aller dans les catacombes. On préfère considérer notre scénario plus comme du jazz que comme du Mozart. C’est notre lieu de départ, voyons ce que peuvent nous apporter les acteurs, laissons leur la place d’amener ce qu’ils veulent, laissons voir ce que le réalisateur peut apporter. Nous aimons laisser nous perdre un peu et permettre ses moments et voir ce qui peut arriver. En allant dans les catacombes, il y a plein une choses à faire comme traverser de l’eau. En réalisant cela, c’est quelque chose qui survient cela n’en sera que plus inquiétant. Donc, laissons le hasard faire. Regarde le tunnel en ossements réels était comme cela. Que se passerait-il si nous rampions dans cette pièce, en serait-il encore plus morbide. Regardons les personnes le faire. 
 
Drew : Avant de partir en repérage, nous avons regardé plusieurs photos et images : des statues dans les murs, les tunnels d’ossements et d’autres choses comme cela. Ils sont vraiment intervenus dans le scénario avant notre repérage, on s’est basé sur des photos afin d’obtenir un lieu de tournage virtuel. Mais comme John l’a dit, plusieurs choses ont été improvisées une fois sur place
 
 
Q: quand vous avez travaillé sur l’intrigue, comment avez-vous connecté l’exploration des catacombes et l’affrontement contre vos propres peurs et pêchés ? Quelle était l’idée derrière cela ?
 
John Erick : Quand vous allez dans les catacombes, c’est effrayant. Je pense cela d’une manière naturelle. Dans ma propre vie quand j’étais dans ma vingtaine, je me cachais de tout ce qui pouvait me faire peur au niveau personnel.  A un certain point, j’ai décidé de faire face à la tête haute. Pour moi, cela a été un changement important dans ma vie. Nous parlons souvent de la manière d’affronter les choses qui nous font peur.
 
Drew : quand nous avons commencé à approfondir le  cas Flamel et le cas de la pierre philosophale, je pense que cela nous a réellement donné la bonne direction. Tout est en rapport avec la purification et de purifier notre âme. Nous avons pensé que cela pourrait être bien  d’avoir cette idée de regret de ce qui pèse sur vous et d’affronter ses peurs et ses démons intérieurs.
 
John Erick : nous avons étudié les hiéroglyphes égyptiens. Il y a un monde souterrain ici, quand vous mourrez, votre âme ou vous cœur est pesé contre le poids d’une plume. Si vous cœur est plus lourd qu’une plume, le chien le mange et vous allez en enfer. Nous aimons cette idée de penser votre âme contre une plume dans les catacombes. C’est un monde souterrain caché. C’est une sorte d’ésotérisme. C’est un peu comme jeté tout un lot de choses bizarres et éventuellement de trouver sa voie au travers.
 
Q: La mythologie de votre film semble être très solide. Elle repose sur suffisamment de choses que nous conseillons pour créer une connexion. Cela permet d’améliorer le simple film d’horreur classique. Croyez-vous que cela est le secret derrière le fait d’effrayer un public ?
 
John Erick : Oui en effet. Vous pourrez toujours lire sur Flamel et la pierre philosophale. Cet homme est-il réellement mort ou est ce qu’il vit pour toujours ? Il y a là quelque chose d’effrayant. Est-il possible que cet homme depuis les années 1300 est toujours entrain de voyager là-dessous ? Nous sommes allés dans une école catholique et y avons grandi, ainsi tout ce qui se rapporte au vaudou nous semble totalement effrayant. C’est une version fascinante de l’histoire. C’est vraiment attrayant à explorer. Si vous travaillez sur un film pendant un certain nombre d’années, vous voulez réellement de la matière à défendre. C’est un monde fascinant. 
 
Drew : nous aimons cette idée d’un film en found footage explorant et surfant sur un élément fantastique. Nous voulions nous baser sur de réels faits historiques. Nous pensions que cela serait bien de partir de ce point pour aller vers un milieu supernaturel.
 
Q: Est-ce que Nicolas Flamel a déjà vu  le film ?
 
John Erick : Nous espérons lui montrer cette semaine. Il est vraiment bon 
 
 
Q:  Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Legendary ? Est-ce qu’ils sont venus vers vous avec le projet ? 
 
John Erick : C’est une sorte d’hybride. Nous étions entrain d’aller vers un autre film. Celui-ci a été annulé pile la veille du tournage. Nous nous sommes demandés ce que nous allions faire. Ce fut comme un don du ciel. Nous savions que quelque chose de bien allait arriver. Thomas Tull, PDG de Legendary nous a appelés le lendemain. Il nous a dit qu’il voulait faire quelque chose dans les catacombes de Paris et nous a demandé si on avait des idées. Nous lui avons répondu positivement et demandé si on pouvait venir le lendemain le voir pour lui présenter nos idées. Deux jours plus tard, nous lui parlions de Nicolas Flamel et d’autres choses. On pensait qu’il allait nous dire qu’il avait besoin de réfléchir ou nous demander de partir. Bien au contraire, il a aimé ce qu’on lui a dit. Nous avons commencé à travailler dessus immédiatement.
 
Drew : Nous avions une histoire en archive au sujet de Scarlett Marlowe, la fille d’un alchimiste, une sorte d’Indiana Jones au féminin  dans un film en found footage. Nous avions cette partie et Thomas avait un projet sur les catacombes. Cela a bien fusionné. Nous sommes partie de cela.
 
Q: Votre prochain projet semble s’apparenter plus à un thriller politique. Pouvez-vous déjà nous en parler ?
 
Drew : bien sûr, ce n’est pas politique mais cela lui ressemble un peu
 
John Erick : C’est plus un film sur la survie. Un homme, sa femme et leurs deux filles vont à l’étranger pour un travail. Un coup d’état renverse le gouvernement et l’enfer se déchaine. Ne connaissant personne dans ce pays, ni ne parlant le dialecte local, ils vont devoir sortir du pays. Personne dans ce film n’a jamais changé ses vêtements. Ils ont  commencé et fini le film avec les mêmes. C’était juste des lambeaux à la fin. Ils ne sentaient pas très bon à la fin du tournage.  
 
Drew : Comme Catacombes, c’est la crise, quand quelque chose arrive et qu’il doit y avoir un moyen d’y échapper.
 
Q: Je suis intéressé par votre opinion générale envers les films en found footage. Cela est considéré comme un genre mais cela s’apparente plus à un esthétique ou un style. Vous pouvez comparer cela à une autre sorte de réalisme au cinéma. Ce genre est apparu car maintenant nous avons les moyens de raconter des histoires comme celles-ci. Nous avons des smart-phones et des caméras partout. Pourquoi ce genre semble la plupart du temps dédié aux films d’horreur ou à des films sur des rites ?
 
John Erick : Je pense que cela va continuer à se déployer. Je pense qu’il y aura des films pour enfants et que de plus en plus de personnes vont utiliser ce mode sur youtube. Avec mon enfant de cinq ans, on regarde des vidéos de chats dansant. Chacun utilise ce mode maintenant. Les documentaires l’ont toujours utilisé. Des films comme la Bataille d’Alger (1966) avaient déjà utilisé cette méthode. La plupart des films semblent avoir été tourné par un de vos proches. Je pense que cela fait partie du langage cinématographique maintenant. Le système Oculus vous permettra de ressentir encore plus et de modifier la manière de faire des films.
 
Drew : Je pense que les comédies vont s’emparer de cette manière de filmer. Quand nous avons fait Poughkeepsie Tapes, les gens faisant des films en found footage tentaient de convaincre le public que ce qu’ils faisaient était crédible. Maintenant c’est un monde différent dans lequel vous pouvez embraser la naturelle fictionnelle de cela. L’audience ne s’embête pas si c’est réel ou non, elle veut juste que cela fasse réel et soit divertissant. C‘est nettement plus esthétique qu’une sorte d’astuce.  
 
 
Q: Y a t’il quelque chose de perdu dans la construction de l’image ?
 
John Erick : Nous aimons à dire qu’avant de commencer un nouveau projet, nous devons définir celui qui nous convient le mieux. Une fois que nous avons choisi ce projet nous devons nous l’approprier (un peu comme un costume). Une des rares choses avec les films en found footage c’est que vous ne vous attendez pas à découvrir d’autres choses. Dans ce but, vous pouvez rendre les choses encore plus effrayantes. Si je dois aller au travers de cette porte, je suis avec le personnage autour de cette porte. Je ne m’attends pas à une coupure en dehors de la salle pour voir ce qui se passe de l’autre côté et revenir dans cette salle. Il y a quelque chose de bien en évitant des coupures. Les acteurs peuvent continuer à nous raconter qu’ils ne savent pas quand la caméra tournera et les filmera. Ils doivent tout donner dans chaque prie. Ils ne peuvent pas juste attendre leur prise pour grésiller. Ils doivent juste être toujours prêts quand la caméra sera sur eux. Cela garde chacun dans ses chaussures. Cela créé une vie réelle et les choses semblent se produire. Si vous essayez de capturer quelque chose qui semble être la réalité, vous devez filmer cela comme la réalité. Ils n’ont jamais vu Leto avant d’être dans les catacombes. Nous avons gardé l’acteur de Leto totalement séparé du reste de l’équipe. La première fois qu’ils l’ont vu ce fut là dans les caves. Quand ils ont entendu quelque chose, ils se sont retournés et ils l’ont vu.  Sur le film, vous pouvez voir la première fois où ils le voient. Quand vous le voyez pour la première fois, c’est la première fois qu’ils le voient. La même chose avec le piano et ce couloir, ils n’ont jamais été dans celui-ci. Nous avons toujours essayé de protéger la réalité et les découvertes de ce qu’ils savaient. Je pense que cela est la partie sympa dans les films en found footage : essayer de simuler la réalité.
 
Drew : nous avons pu faire de longues prises avec les acteurs. Ils peuvent ainsi réellement être présents dans les scènes. Leurs performances le montrent. Cet esthétique nous a réellement convaincu comme  réalisateurs. Nous avons tourné longtemps cinq ou six minutes avec trois caméras. Nous avons dit à nos assistants  que c’était bon si vous voyez d’autres caméras c’est bien. Nous avons monté le film avec cela tout en essayant. Les acteurs étaient parfaits à travers ces longues prises nettement plus théâtrales. 
 
John Erick : le directeur photo est venu nous voir pour un prochain film. Cela été bien, il ne voulait ni organiser ni planifier quelque chose. Il avait pensé à cela durant son vol.  Il avait été bon et nous avons voulu le garder pour le suivant. Il était formidable. C’est une drôle de manière de tourner mais c’était réellement sympa. Les acteurs l’appréciaient.
 
 
Avec tous nos remerciements à Florence Debarbat et à l'agence Kamden Media
Un grand merci également à Noodles et Tootpadu pour leur aide précieuse et leur excellent travail
Propos recueillis par Mulder
Traduction: Mulder